Carloman Ier d'Austrasie

Carloman Ier d'Austrasie

Carloman (fils de Charles Martel)

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Carloman.
Arnulfiens et Pépinides

Maires du Palais

Carolingiens

Carloman[1] né vers 705/710, est le fils aîné de Charles Martel et de Rotrude. La date exacte de sa mort à Vienne est sujette à controverse, selon certaines sources il serait mort le 17 août 754 ou 755[2], selon d'autres ce serait le 4 décembre 754[3],[4].

Il était le frère de Pépin le Bref.

Sommaire

Histoire

Après la mort de son père en 741, il partage ses gouvernements avec son frère Pépin le Bref, devient maire du palais d'Austrasie et reçoit en outre l'Alémanie, la Thuringe et le nord de l'Alsace[5], qu'il gouverna en souverain, mais sans prendre le titre de roi. Avec son frère, ils doivent lutter contre leur troisième frère, Griffon, qui réclame sa part de l'héritage et qui est soutenu par Hunald, duc d'Aquitaine, et Odilon, duc de Bavière. Les deux frères commencent par enfermer leur demi-frère. Pour asseoir leur légitimité, ils doivent placer un mérovingien, Childéric III sur le trône, chose dont Charles Martel avait pu se dispenser depuis la mort de Thierry IV en 737. Ils soumettent ensuite les Aquitains, puis Carloman mène une armée pour soumettre les Bavarois, puis les Alamans, où il installe les Welfs[6],[7].

Il est à l'origine d'une réforme ecclésiastique sous l'impulsion de l'évêque Boniface, dont il est le protecteur et à qui il accorde en 744 un territoire sur lequel est fondée en 747 l'abbaye de Fulda. À partir du concile germanique de 742, il mène une ambitieuse politique de moralisation des mœurs des clercs, de respect des biens de l'Église et des sièges épiscopaux trop souvent aux mains des laïcs[8],[9].

En 745, son frère Pépin le Bref soumet l'Alémanie et occupe le pays, au mépris du partage de 741 qui avait attribué cette région à son frère. L'année suivante, Carloman organise une expédition et fait massacrer les chefs francs et Alamans qui s'étaient soumis à son frère. Selon la version officielle, Carloman renonce alors au siècle et entre en religion pour expier ce massacre, mais Jörg Jarnut, historien médiéviste, et Gunther Wolf pensent qu'à la suite de ce massacre, les fidèles de Carloman auraient abandonné leur chef qui se serait trouvé isolé et n'aurait eu d'autre choix que de se retirer dans un monastère. D'autres soulignent la profonde piété du personnage[9],[10].

Lors d'un passage à Rome, il demande la cléricature au pape Zacharie. Il renonce au pouvoir politique laissant son frère Pépin le Bref seul à régner et fonde le monastère du Mont Soracte en Italie puis se retire à l'abbaye du Mont-Cassin. Envoyé en France en 754 pour une mission de paix, il mourut à Vienne en Dauphiné[9],[11].

Son fils Drogon, lui succède, mais finit par être écarté du pouvoir par son oncle Pépin le Bref[12]. Carloman a été canonisé, son nom donné par les catholiques est saint Carloman.

Enfants

Son épouse est inconnue. Il a eu pour enfants :

Bibliographie

  • Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Hachette, coll. « Pluriel », Paris, 1983 (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3) 
  • Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), éd. Patrick van Kerrebrouck, 1993 (ISBN 2-9501509-3-4) 
  • Jean-Charles Volkmann, Bien connaître les généalogies des rois de France, Éditions Gisserot, 1999 (ISBN 2-877472086) 
  • Michel Mourre, Le Petit Mourre. Dictionnaire d'Histoire universelle, Éditions Bordas, avril 2007 (ISBN 978-2-04-732194-2) 
  • Geneviève Bührer-Thierry, L'Europe carolingienne (714-888), SEDES, Paris, 1999 (ISBN 2-7181-9058-2) 

Notes et références

  1. Sa généalogie sur le site FMG
  2. Ferdinand Lot, Naissance de la France, 1970, p. 269 .
  3. Thomas Mermet, Chronique religieuse de la ville de Vienne (Dauphiné), 1856, p. 76 .
  4. Joseph Depoin, Notre-Dame des Champs, prieuré dyonisien d'Essonnes, 1904, p. 17 .
  5. Bührer-Thierry 1999, p. 19.
  6. Riché 1983, p. 61-3.
  7. Settipani 1983, p. 179-180.
  8. Riché 1983, p. 64-8.
  9. a , b  et c Settipani 1983, p. 180.
  10. Bührer-Thierry 1999, p. 20.
  11. Riché 1983, p. 69.
  12. a  et b Settipani 1983, p. 180-1.
  13. puisque les textes parlent des fils de Carloman.
  14. Le Liber memorialis de l'abbaye de Remiremont signale Carloman, suivi d'un « autre Carloman ».
  15. a  et b Settipani 1983, p. 181.


Ce document provient de « Carloman (fils de Charles Martel) ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Carloman Ier d'Austrasie de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Carloman Ier — Gisant de Carloman Ier derrière celui d Ermentrude, en la basilique de Saint Denis. Titre Roi des Francs …   Wikipédia en Français

  • Carloman (frère de Charlemagne) — Carloman Ier Carloman Ier Roi des Francs …   Wikipédia en Français

  • Carloman 1er — Carloman Ier Carloman Ier Roi des Francs …   Wikipédia en Français

  • Carloman — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Carloman est un prénom d origine germanique (francique), porté par plusieurs personnalités du Haut Moyen Âge dans les royaumes francs. Il est issu des… …   Wikipédia en Français

  • Carloman (Fils De Charles Martel) — Pour les articles homonymes, voir Carloman. Arnulfiens et Pépinides origine des Arnulfiens Arnulf Ansegisel Maires du Palais …   Wikipédia en Français

  • Carloman (fils de charles martel) — Pour les articles homonymes, voir Carloman. Arnulfiens et Pépinides origine des Arnulfiens Arnulf Ansegisel Maires du Palais …   Wikipédia en Français

  • Carloman (frère de Pépin le Bref) — Carloman (fils de Charles Martel) Pour les articles homonymes, voir Carloman. Arnulfiens et Pépinides origine des Arnulfiens Arnulf Ansegisel Maires du Palais …   Wikipédia en Français

  • Carloman (fils de Charles Martel) — Pour les articles homonymes, voir Carloman. Arnulfiens et Pépinides origine des Arnulfiens Arnulf Ansegisel Maires du Palais Pépin l Ancien (615 629) …   Wikipédia en Français

  • Louis Ier de France — Louis le Pieux Pour les articles homonymes, voir Louis Ier.  Pour l’article homonyme, voir Louis Débonnaire, un oratorien français du XVIIIe siècle.  …   Wikipédia en Français

  • Louis Ier le Pieux — Louis le Pieux Pour les articles homonymes, voir Louis Ier.  Pour l’article homonyme, voir Louis Débonnaire, un oratorien français du XVIIIe siècle.  …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”