- Camara Laye
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Camara Laye, né le 1er janvier 1928 à Kouroussa, un village de Haute-Guinée, et mort le 4 février 1980 à Dakar, est un écrivain guinéen d'expression française.
MWANDU MAKWAKALA BERTRAND
DEVOIR DES français
Sommaire
Biographie
Après l'obtention d'une bourse d'étude, Camara Laye part en France en 1947 où il étudie à l'École centrale d'ingénierie automobile à Argenteuil où il obtient un certificat de mécanicien. Après l'expiration de sa bourse, il se prend lui-même en charge en faisant de petits boulots à l'usine automobile de Simca et dans les transports en commun de Paris. Il continue ses études au Conservatoire national des arts et métiers, et au Collège technique de l'aéronautique et de construction automobile.
Il obtient le diplôme d'ingénieur en 1956, et se déplace vers l'Afrique, au Dahomey (actuel Bénin), puis au Ghana. La Guinée obtient son indépendance en 1958, et Ahmed Sékou Touré est élu président. Camara Laye est le premier ambassadeur au Ghana. Il occupe différents postes en dehors du Ghana avant de revenir à Conakry, où il travaille pour le Département des accords économiques avant d’être nommé directeur de l'Institut national de la recherche et de documentation. Camara Laye se trouve de plus en plus souvent en conflit avec les politiques du régime du président Ahmed Sékou Touré, et il est emprisonné pour une courte période. Dans le milieu des années 1960, il s'enfuit avec sa famille en Côte d'Ivoire, pays voisin, avant de s'installer au Sénégal, où il travailla comme chercheur à l'Institut fondamental d'Afrique noire, et participe au mouvement d'opposition à Sékou Touré.
Œuvres
Le premier roman de Camara Laye, L'Enfant noir, publié en France en 1953, a reçu le Prix de Charles Veillon. Dans ce roman, il dépeint avec nostalgie son enfance heureuse, ses parents, son éducation, le rituel de la circoncision qui est un élément important dans l'initiation à la culture malinke et la fin de sa jeunesse.
Le regard du roi, publié en 1954, est un récit allégorique et initiatique, avec un blanc comme héros s'étant fait rejeter par ses compatriotes, qui tente d'accéder à la sagesse profonde de l'Afrique avec l'aide de maîtres spirituels noirs.
Dramouss de Camara Laye (A Dream of Africa) a été publié à Paris en 1966, brisant ses douze années de long silence. Il poursuit l'histoire de Fatoman, mais est plus politique ; Fatoman, après son retour à son domicile, a des difficultés à se réajuster à son entourage en Afrique. La vision idéalisée de la vie qu'il s'était faite à l'étranger est corrompue par la violence politique. Sékou Touré apparaît dans le récit, à peine déguisé, comme « Le Big Brute ». En prison, Fatoman rêve d'un lion noir apportant la paix en Guinée.
Son dernier livre, Le Maître de la parole, publié en 1978, est une transcrition de l'épopée orale consacrée à Soundiata, l'empereur mandingue décédé en 1255. Il est le fruit d'une enquête de vingt ans qu'il a menée auprès des griots malinkés, ce précieux ouvrage nous donne accès à l'une des plus grandes chansons de geste de la tradition négro-africaine.
Enfance
Comme tout enfant africain, Camara Laye passe par l’inévitable épreuve d’initiation, la circoncision. Cet évènement avait lieu dans une atmosphère festive. Cependant, Camara Laye était nerveux, en tant que futur circoncis. Après avoir passé ce rite d'initiation, il a le sentiment d'être un homme. Après la période de convalescence due à sa circoncision, il rentre chez lui, et découvre sa propre case, séparée de celle de sa mère. Bien que triste d’être séparé de sa mère, il éprouve la satisfaction d’être un homme, d’avoir « l’âge de la raison ».
À quinze ans, Camara Laye quitte sa famille pour Conakry, pour des études d'enseignement technique à l'école de Georges Poiret, où il est accueilli par sa famille, qui lui offre un foyer dans lequel, après une année d’adaptation difficile, il se sent à l’aise. Ses années loin de la maison de ses parents marquent le début de son émancipation réelle en tant qu’homme.
Après l’obtention de son certificat d’études professionnelles, Camara Laye convainc ses parents de le laisser aller en France pour y poursuivre ses études. Il est encore une fois à un stade de la vie où la joie de ses futures découvertes le dispute à la tristesse de savoir qu’il ne reverra pas les personnes qu’il aime avant un certain temps ; il va donc vers la France, vers son avenir, la tête haute mais les larmes aux yeux.
Voir aussi
Bibliographie
- Ada Uzoamaka Azodo, L'imaginaire dans les romans de Camara Laye, P. Lang, New York, Berne, Paris, 1993, 165 p. (ISBN 0-8204-2039-5) (texte remanié d'une thèse de lettres soutenue à l'Université de Lagos en 1990)
- (en) Adele King, Rereading Camara Laye, University of Nebraska Press, Lincoln, London, 2002, 210 p. (ISBN 0-8032-2752-3)
- Ange-Séverin Malanda, L'esthétique littéraire de Camara Laye, L'Harmattan, 2000, 141 p. (ISBN 2-7384-8882-X)
- Ingse Skattum, De Bakoroba Koné à Camara Laye : la répétition comme trait d'oralité dans la littérature mandingue traditionnelle et moderne, Université d'Oslo, 1991, 542 p. (thèse)
Lien externe
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