- Caius Hostilius Mancinus
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Gaius Hostilius Mancinus
Gaius Hostilius Mancinus est un romain faisant partie de la gens plébéienne Hostilia. Consul en -137, il fut, selon Plutarque, "le plus malchanceux des généraux romains"[1].
Sommaire
Biographie
Son père était Aulus Hostilius Mancinus (consul en -170). Mancinus accomplit une carrière sénatoriale qui nous est surtout connue à travers ses actions en Hispanie. Vers -140, Mancinus est Préteur. En -137, il est consul. En tant que consul, il reçoit le gouvernement de l'Hispanie citérieure, son collègue au consulat reçoit l'Hispanie ultérieure. En -136, le sénat l'envoie combattre contre les Numantins. Numance était la dernière place forte des Ibères à s'opposer à Rome dans la région. Partit malgré des présages défavorables, Mancinus rencontra assez rapidement la défaite et fut contraint de traiter avec les Numantins. Ce traité ne fut pas ratifié par le sénat qui le jugea insultant pour Rome, refusant de reconnaître la défaite. L'ignominie de sa signature fut lavée par la remise de Mancinus au Numantins.
L'affaire de Numance
Plusieurs sources témoignent de cette mésaventure humiliante pour Mancinus. Selon l'une d'elle, alors qu'il était arrivé à Numance, il décida de commencer par reprendre en main l'armée de Quintus Pompeius, qu'il avait reçue. Pompeius ne laissait pas une situation favorable : ses armées avaient subies des désastres et temporisa en traitant avec les Ibères sans toutefois officialiser cela auprès de Rome. Mancinus à la tête de ses troupes gagna un lieu inhabité. Ce jour-là se trouvait être un jour de fête annuel pour les Numantin. Quatre mille de leurs soldats prirent le départ des Romains pour une fuite et taillèrent en pièces vingt mille Romains. Mancinus conclut un traité avec les ennemis sur la base de leurs conditions, avec son questeur Tiberius Gracchus comme garant.
Pour Plutarque, c'est en voulant faire retraite après des défaites, abandonnant son camp en pleine nuit, que Mancinus se retrouva encerclé après le massacre de son arrière garde. Plutarque à cette occasion attribue un rôle majeur et héroïque à Tiberius Gracchus, rôle qu'il faut sans doute minorer, Plutarque ayant tendance à prêter beaucoup aux personnages de ses biographies : Tiberius aurait négocié le traité. Il est vrai que l'action de son père dans la région pouvait lui avoir gagné la confiance des Ibères.
Lorsque le traité fut proposé au sénat, le sénat nomma les deux consuls de -136 à la tête d'une commission d'enquête sur la défaite. Le traité n'ayant pas été approuvé par le Sénat, Lucius Furius et Sextus Atilius, en vertu d'un senatus consulte, proposèrent une loi visant à remettre Mancinus aux ennemis : Mancinus, conscient de ses devoirs selon Cicéron[2] soutint lui même ce projet de loi et fut livré aux Numantins suivant la procédure de la deditio. Les Numantins cependant ne voulurent pas de lui. En conséquence de sa défaite, il fut exclu de l'ordre sénatorial, puis fut à nouveau membre du sénat romain, en redevenant préteur. Rien n'est connu sur la fin de sa vie.
La procédure de deditio de Mancinus illustre à la fois le très fort contrôle du sénat sur ses membres à cette époque et le refus, par le sénat, d'admettre des limites diplomatiques aux décisions et au pouvoir de Rome. L'affaire de Numance est parfois vue comme une des raisons ayant poussé Tiberius Gracchus à prendre ses distances avec le sénat romain et Scipion Émilien. Elle eut aussi comme conséquence d'entraîner une réélaboration du récit des Fourches Caudines, l'annalistique romaine racontant cet épisode plus ancien et similaire à la lumière des évênements de -136[3]. Cela explique sans doute le nombre élevé de sources antiques témoignant des malheurs de Mancinus.
Notes
Sources
- Cicéron, République, III, 18, 28.
- Cicéron, Des devoirs, III, 30, 109.
- Velleius Paterculus, II, 1, 5.
- Plutarque, Vie de Tibérius Gracchus, V-VII.
- Appien, Guerres d'Espagne (Ibériques), 83.
- Eutrope, X, 2.
- Orose, V, 7, 1.
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