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Burlesque
Pour les articles homonymes, voir Burlesque (homonymie).Le registre burlesque (de l'italien burlesco, venant de burla, « farce, plaisanterie ») est un art du décalage qui consiste à adopter un ton grotesque pour une situation dramatique, ou l'inverse. Le sens au mot a évolué au cours des époques et selon les arts concernés.
Sommaire
Littérature
Dans la littérature française classique, le burlesque procède d'un décalage entre grandeur et petitesse. Le théâtre de Molière recourt fréquemment au burlesque. Le burlesque naît ainsi du décalage entre le comique et le lyrique ou le tragique ou pathétique. À titre d'exemple, figurent les nombreuses tirades d'Arnolphe (L'École des femmes, 1662, de Molière), qui emploie le champ lexical de l'amour (« amoureuse ardeur ») avec une aspiration à la noblesse des sentiments et qui, en même temps, est tourné en ridicule par la trivialité de ses préocupations (la femme n'est qu'un objet « mariée à demi »). Le public assiste à la révélation des deux facettes du personnage, suggérant le ridicule, le burlesque. Le premier auteur à avoir utilisé le burlesque dans ses oeuvres était Rabelais avec Gargantua.
Arts vivants
Dans les arts vivants, notamment au cirque (XIXe siècle), le spectacle burlesque est le comique de la surprise (une femme agresse sexuellement un homme) et de l'outrance, souvent légèrement racoleur.
Cinéma
Le burlesque est un genre cinématographique adapté du vaudeville et typique de l’ère muette (Charlot, Harold Lloyd, Buster Keaton) des années 1910 à 1930, mais n'y étant pas cantonné : certains films de Jacques Tati, Pierre Richard ou de Jackie Chan peuvent tout à fait être décrits comme essentiellement burlesques.
Le style et le ton
Le burlesque fait rire grâce à un comique de l’absurde et de l’irrationnel. Des événements extraordinaires ne cessent de faire irruption sans raison, dans le quotidien. La cohérence n’a jamais le temps de s’installer.
Le burlesque s’appelle aussi "slapstick", littéralement « coup de bâton ». Dénué de logique psychologique, le gag repose sur un comique physique et violent. Il montre des chutes, des bagarres, des poursuites, des chocs... Les corps, comme les objets, sont brutalisés. Le ton général est celui de la provocation et de la caricature, « Keystone Kops » désignant la caricature de policiers stupides qui poursuivent le héros.
Le traitement
Le burlesque échappe aux règles de la narration classique. Il consiste en une suite de gags qui jouissent chacun d’une parfaite autonomie et qui ne s’inscrivent pas dans une stratégie narrative globale. Surtout dans les courts métrages, l’histoire constitue un prétexte pour la liaison entre les gags.
L'un des fondements du comique burlesque réside dans le rythme. Celui-ci résulte du timing dans le jeu de l’acteur (le bon geste au bon moment) et du montage. Les courts métrages sont souvent frénétiques. Les longs métrages, au contraire, installent nécessairement des temps de pause. Ils font alterner accélérations et moment de répit. Le rythme y est plus mesuré. L’usage abondant de plans larges met en valeur le décor, les objets et les personnages, que l'on voit livrés à eux-mêmes et entrer en conflit.
La fabrication
Il existe un véritable répertoire de gags dans lequel réalisateurs et acteurs puisent toutes sortes d’idées comiques. Il arrive fréquemment qu’un gag passe d’un film à un autre. Le film burlesque repose, pour une large part, sur la personnalité de l’acteur qui impose un style, un profil de personnage et constitue la vedette. Lorsqu’il n’est pas lui-même le metteur en scène, l’acteur participe à l’élaboration du scénario et à la conception de la mise en scène. Le "slapstick" est souvent une œuvre collective.
Le burlesque trouve son origine dans la tradition théâtrale de la commedia dell’arte et du music-hall, tradition à laquelle il emprunte la pratique de l’improvisation apportant une fraîcheur, une spontanéité et une énergie particulières.
Les longs métrages, plus construits et pensés, accordent moins de place à l’improvisation et privilégient le réglage et la précision.
Quelques artistes du burlesque
- Mack Sennett (1880-1960), Québécois fondateur de la Keystone.
- Les Marx Brothers
- Charles Chaplin (1889-1977)
- Buster Keaton (1895-1966)
- Fatty Arbuckle (1887-1933)
- Stan Laurel (1890-1965) et Oliver Hardy (1892-1957)
- Harold Lloyd (1893-1971)
- Max Linder (1883-1925) acteur et réalisateur français.
- Harry Langdon (1884-1944)
- Preston Sturges (1898-1959)
- Jacques Tati (1907-1982)
- Frank Tashlin (1913-1972)
- Blake Edwards (1922-)
- Mel Brooks (1926-)
- Jerry Lewis (1926-)
Voir aussi
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Catégorie : Genre cinématographique
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