- Bourse du travail
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Une bourse du travail était à l'origine un bureau de placement des ouvriers, assuré par les syndicats, selon le projet de l'économiste libéral belge Gustave de Molinari[1]. C'est devenu par la suite un lieu, présent dans la majorité des grandes villes françaises où sont réunis les différents syndicats de salariés, ce lieu permet aux syndicats de posséder des locaux pour exercer leurs activités (réunions, permanence d'accueil syndical, services d'entraide, culture ouvrière...).
Sommaire
Histoire
Implantation
Ce n'est pas une obligation légale pour les villes de les mettre en place, ces structures ont servi à la fin du XIXe siècle à aider les syndicats à s'organiser. Le mouvement syndical organisé dans la CGT s'est alors emparé de ces locaux pour en faire des véritables forteresses ouvrières et organiser les travailleurs. Des mairies fermèrent temporairement certaines Bourses pour casser la dynamique syndicaliste[réf. nécessaire].
Utilisation syndicale
Par des conférences des cours du soir les bourses du travail furent un des premiers supports de l'éducation populaire.
La Fédération des bourses du travail se fonde en 1892 au congrès de Saint-Étienne. Son premier secrétaire est Fernand Pelloutier. La Fédération des Bourses du travail a été l'un des fondements du mouvement syndical en organisant les travailleurs syndiqués dans les territoires. L'agitation ouvrière qui régnait en ces lieux a finalement découragé employeurs et salariés d'y venir pour la fonction de bureau de placement, qui a depuis donc disparu[2].
De 1892 à 1902, les Bourses se développent rapidement en passant de 22 à 86.
Le courant syndicaliste-révolutionnaire était majoritaire dans les Bourses et considérait que la structuration syndicale des Bourses favorisait la conscience de classe des travailleurs des différentes professions réunies et permettait de développer une autonomie politique et culturelle de la classe ouvrière. Les Bourses devaient être l'embryon de la réorganisation de la société par les syndicats comme l'exprimait la Charte d'Amiens de 1906.
Perte d'influence
Après la Première Guerre mondiale, la priorité est donnée aux Unions départementales au détriment des Bourses. Les services d'entraide des bourses sont peu à peu abandonnés sous l'influence des partis politiques de gauche qui les transfèrent vers les mairies ou l'État (secours du chômage, cours professionnels, placement gratuit).
Autres activités
Les bourses du travail peuvent aussi accueillir ponctuellement diverses organisations, collectifs ou associations luttant dans des domaines sociaux tels que les associations de droit au logement, d'aide aux étrangers en situation irrégulière (certaines grèves de la faim historiques de « sans-papiers » menées par la coordination des sans-papiers (CSP59) se sont déroulées dans la bourse du travail de Lille).
Bibliographie
- Fernand Pelloutier, Histoire des Bourses du travail, Paris, 1902
- David Rappe, La Bourse du travail de Lyon, Lyon, Atelier de création libertaire, 2004
- Peter Schöttler, Naissance des Bourses du travail : un appareil idéologique d'État à la fin du XIXe siècle, Paris, PUF, 1985
- Rolande Trempé, Solidaires : les Bourses du travail, Paris, Scandéditions, 1993
- Courant syndicaliste révolutionnaire, Les Courants syndicaux, 2005
Notes et références
- Harmel, La pensée libérale et les questions sociales, Perrin, 1997
- Harmel, ibid
Voir aussi
Articles connexes
- Bourse du travail de Bordeaux
- Bourse du travail de Lyon
- Bourse du travail de Paris
- Causeries à la Bourse du travail
- Fernand Pelloutier
Liens externes
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