Élections législatives macédoniennes de 2008

v · 2008 se sont tenues le 1^er juin 2008 pour renouveler les cent-vingt députés de l'Assemblée de la République (Sobranie) pour un mandat de quatre ans.

Le scrutin a vu la victoire de la coalition politique du président du gouvernement libéral-conservateur Nikola Gruevski et un sérieux revers pour la coalition de centre-gauche de l'ancienne vice-présidente du gouvernement sociale-démocrate, Radmila Šekerinska.

Sommaire 1 Contexte 2 Mode de scrutin 3 Principaux thèmes de campagne 4 Résultats 5 Conséquences

Contexte

Aux élections de 2006, la coalition politique dominée par l'Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure - Parti démocratique pour l'Unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE) de Nikola Gruevski avait remporté la majorité relative avec 32,51% des voix et 45 députés sur 120, mettant fin à quatre ans de pouvoir de l'Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM), qui se présentait dans le cadre de la coalition « Ensemble pour la Macédoine », qui n'avait recueilli que 23,31% des suffrages et 32 sièges.

Gruevski avait alors formé une coalition gouvernementale avec le Parti démocrate albanais (PDS/DPA), représentant la minorité albanaise et le Nouveau Parti social-démocrate (NSDP), dissident du SDSM, disposant de 63 parlementaires. Le choix du PDS/DPA avait été très contesté par l'Union démocratique pour l'intégration (BDI/DUI), principale représentante des Albanais de Macédoine. Réclamant de participer au gouvernement, la formation avait boycotté le Parlement pendant presque toute l'année 2007.

En mars 2008, les Albanais se sont retirés du gouvernement, pour protester contre l'absence de progrès dans plusieurs dossiers chers à leurs yeux, comme l'absence de reconnaissance du Kosovo, la fin des poursuites judiciaires contre d'anciens combattants de l'Armée de libération nationale (UÇK-M) ou la proportion d'Albanais dans l'administration publique. Ce retrait n'a certes duré que dix jours, mais le 12 avril, l'Assemblée de la République a voté son autodissolution, huit jours après que la candidature du pays à l'OTAN a été repoussée suite à un veto de la Grèce, et quatre jours après que la BDI/DUI a déposé une motion de dissolution.

Mode de scrutin

Le Parlement macédonien est élu pour une durée de quatre ans, au scrutin de liste proportionnel suivant la méthode d'Hondt, et comprend cent-vingt députés. Le scrutin se tient dans six circonscriptions élisant chacune vingt députés. Chaque liste doit compter au moins 30% de candidats de chaque sexe, et tout citoyen âgé de 18 ans peut être élu député.

Principaux thèmes de campagne

La décision de convoquer des législatives anticipées – une première depuis l'indépendance – a été justifiée par Gruevski, pour qui « Il y a beaucoup de raisons à ces élections anticipées mais la principale est l'inefficacité du Parlement et l'incapacité de réaliser nos promesses. » tandis que Radmila Šekerinska, chef de l'opposition, s'est montrée très critique contre le président du gouvernement. Selon elle, « Nikola Gruevski est un lâche, il fuit ses responsabilités au moment où il devrait prendre des décisions cruciales ».

La campagne électorale a été dominée par l'adhésion du pays à l'OTAN, promise sous six mois par Radmila Šekerinska, chef de file de la SDSM et de la coalition « Soleil », le problème du nom du pays, toujours bloqué avec la Grèce, qui estime que le terme « Macédoine » fait partie de son histoire, un point sur lequel Nikola Gruevski a déclaré qu'il « n'acceptera aucune modification du nom du pays ni aucun compromis imposé par la Grèce. », ainsi que la situation économique. Sur ce point, le centre-droit a promis de poursuivre sa politique, alors que la Macédoine connaissait un taux de 5% de croissance économique.

Elle a en outre été émaillée de violences, principalement concentrées dans le nord du pays, où vit la minorité albanaise.

Résultats

Résultat des élections législatives macédoniennes du 1^er juin 2008

Parti/Coalition		Voix	%	+/-	Sièges	+/-
	VMRO-DPMNE et alliés	481 602	48,78 %	+16,23	63	+18
	Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) et alliés	233 362	23,64 %	+0,33	27	-5
	Union démocratique pour l'intégration (BDI/DUI)	125 997	12,82 %	+0,70	18	+1
	Parti démocrate albanais (PDS/DPA)	83 678	8,26 %	+0,76	11	±
	Parti pour l'avenir européen (PIE)	14 473	1,47 %	+0,27	1	±
	Autres	47 879	5,03 %	N/A	0	±
TOTAL (participation : 57,06 %)		986 991	100 %	N/A	120	N/A

Conséquences

Pour la première fois depuis quatorze ans, une coalition décroche la majorité absolue des sièges à l'Assemblée de la République. En outre, il s'agit de la première reconduction au pouvoir de la coalition gouvernementale sortante. Le 23 juin 2008, le président Branko Crvenkovski a invité Nikola Gruevski à former le nouveau gouvernement. Ce dernier a alors constitué une nouvelle coalition réunissant « Pour une meilleure Macédoine », la BDI/DUI, qui remplace ainsi le PDS/DPA comme représentant des Albanais de Macédoine au sein du pouvoir, et le Parti pour l'avenir européen (PIE). L'alliance ainsi formée dispose donc de 82 députés, soit la majorité des deux tiers et 19 de plus que l'ancienne majorité.

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