- Waterphone
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Le waterphone est un instrument de musique faisant partie de la famille des instruments à friction. Inventé à la fin des années soixante par Richard A. Waters, il se présente sous la forme d’un réservoir arrondi en acier inoxydable et souvent plat (mais pouvant revêtir différentes formes), auquel est relié un tube. Sur le pourtour du réservoir, des tiges en bronze de différentes tailles sont fixées. On peut introduire une petite quantité d'eau dans le tube, ce qui provoque des échos et des variations de hauteur lors du jeu, produisant un son parfois comparé au chant des baleines et autres cétacés.
Sommaire
Invention et évolution
Les premiers prototypes de waterphone sont nés à la fin des années soixante des expérimentations de Richard Waters, musicien, artiste et inventeur[1]. Le principe du waterphone s'inspire de divers instruments de musiques : tambour d'eau tibétain, Kalimba (« piano à doigts »), violon de fer, Cristal Baschet[2].
Les waterphones sont toujours fabriqués à la commande par Richard Waters lui-même, qui signe et date chaque instrument[3].
Depuis son invention, le waterphone a évolué et différents modèles ont vu le jour au cours des années, différents par leur forme, leur taille, leur fabrication et leur accord. La famille actuelle comporte trois modèles à main et deux modèles fixes[4].
Des modèles alternatifs existent, mais Richard Waters étant titulaire du brevet sur les waterphones, les seuls véritables waterphones pouvant porter ce nom sont les modèles fabriqués par lui-même.
On peut voir des photos de prototypes de waterphone sur le site de la Percussive Arts Society[5].
Modes de jeu
On joue le waterphone sur les tiges avec un archet de violoncelle ou de contrebasse, ou bien avec des baguettes. On peut aussi frapper sous le conteneur comme un tambour d'eau ou jouer par friction avec une baguette superball. Il existe également des modes de jeux alternatifs, parmi lesquels chanter dans le tube, etc. Pour produire un effet d'écho et des variations de hauteurs lorsque le réservoir contient un peu d’eau, le musicien fait doucement bouger le réservoir lors du jeu[6],[7],[8].
On joue du waterphone la plupart du temps assis, mais on peut aussi le suspendre. Les très gros modèles possédant de très longues tiges aussi bien vers le haut que vers le bas, sont d'ailleurs proposés suspendus ou sur un socle rotatif. Ils sont appelés R.S.G. (pour « Rotating Sound Generator »)[9]
Utilisation
Le waterphone a commencé à se répandre au début des années soixante-dix, notamment à Los Angeles où ont lieu de nombreux enregistrements de musique de film. Le waterphone est en effet fréquemment utilisé en tant qu'effet en musique de film, pour susciter la peur, le malaise, ou évoquer le mystère et l'inconnu. De nombreuses bandes originales de Lalo Schifrin font appel au waterphone (entres autres Inspecteur Harry en 1971, Amityville, La Maison du Diable en 1979, Rush Hour en 1998), mais aussi Star Trek, le film (1979) de Jerry Goldsmith, et la trilogie Matrix (1999-2003) de Don Davis, pour n'en citer que quelques-unes.
Le waterphone est également utilisé en musique contemporaine par des compositeurs tels que Sofia Goubaïdoulina (St John Easter[10] et On the Edge of the Abyss[11]), et dans beaucoup d'autres styles de musique, notamment la musique d'ambiance et la chanson (Truelove's Gutter de Richard Hawley[12]).
Le waterphone a également été utilisé dans le cadre de la communication avec des cétacés (d'où le nom d'un de ces modèles :whaler). Jim Nollman l'a notamment utilisé pour « dialoguer » avec des orques. On peut l'entendre en plage 12 de son disque Playing Music With Animals[13].
Waterphonistes
Le musicien qui joue du waterphone peut être appelé « waterphoniste ».
Bien que le waterphone puisse être joué par des percussionnistes ou des musiciens à archet, l'instrument est suffisamment intuitif pour que tout le monde puisse produire des sons. Toutefois, étant donné la configuration du waterphone, il est difficile de maîtriser parfaitement les sons qu'on en tire.
Dans le monde, quelques musiciens jouent du Waterphone de façon régulière parmi lesquels Jesse Stewart[14] et Todd Barton[15].
En France, le musicien et compositeur Alexis Savelief joue du waterphone MegaBass[16]. On peut également citer Thomas Bloch, musicien spécialisé dans les instruments rares, et qui possède lui aussi un waterphone MegaBass[17].
Notes et références
- (en)Site de Richard A. Waters, l'inventeur du waterphone
- (en)L'historique du waterphone
- (en)Site officiel du waterphone
- (en)Les modèles de waterphone fabriqués par Richard Waters
- (en)Page sur le waterphone sur le site de la Percussive Arts Society
- (en)Les modes de jeu du waterphone, sur le site de l'inventeur, Richard Waters
- (fr)Ressources techniques sur le waterphone, sur le site du waterphoniste Alexis Savelief
- (fr)Démonstrations en vidéo de plusieurs techniques de jeu du waterphone
- (en)Les modèles de waterphone fabriqués par Richard Waters
- (en)[1]
- (en)Nomenclature de l'œuvreOn the Edge of the Abyss de Sofia Goubaïdoulina
- (fr)Entretien avec Richard Hawley à propos de son album Truelove's Gutter
- (en)Jim Nollman raconte une tentative de communication avec des dauphins au moyen d'un waterphone
- (en)Le waterphoniste Jesse Stewart
- (en)Le waterphoniste Todd Barton
- (fr)Le waterphoniste Alexis Savelief
- (fr)Thomas Bloch, musicien spécialisé dans les instruments rares
Catégories :- Instrument à friction
- Cétologie
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