- Vase Borghese
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Le Vase Borghese est un cratère antique monumental découvert au XVIe siècle dans les jardins de Salluste à Rome. Acheté par les Borghèse, qui lui donnent son nom, il est désormais au musée du Louvre à Paris.
Sommaire
Histoire
Le vase est découvert avant le 18 septembre 1569[1], probablement en 1566[2], dans le jardin de Carlo Muti situé sur l'emplacement des jardins de Salluste. Le sculpteur Flaminio Vacca note en 1694 qu'il a été découvert en même temps qu'un Silène portant Dionysos enfant[1]. Le vase rejoint la collection Borghèse en 1645[1]. Il est dès lors considéré, avec le Vase Médicis, comme l'un des plus beaux exemplaires de vases antiques sculptés[1].
Reproduit en marbre, albâtre, bronze, biscuit noir ou en pierre artificielle, le Vase Borghèse est également représenté dans de nombreuses gravures[3]. Il est copié, en paire avec le Vase Médicis, pour décorer le bassin de Latone dans le parc du château de Versailles. Nicolas Poussin en exécute plusieurs dessins et s'inspire de la bacchante tenant un cadavre de biche pour son Massacre des innocents[4]. Le vase fait l'objet d'un pastel par Hubert Robert en 1775 dans une mise en scène fantaisiste montrant le Colisée en arrière-plan. En 1788, John Flaxman fait faire un moulage en argile du bas-relief du vase pour son protecteur Edward Knight, de même que John Devaere pour Josiah Wedgwood.
Le Vase Borghèse est acheté avec la majorité de la collection Borghèse en 1807. Arrivé à Paris en octobre 1808, il est exposé au Louvre dans la galerie Daru à partir de 1811[1].
Description et décor
Le Vase Borghèse reprend en marbre du Pentélique une forme de cratère en calice métallique du dernier tiers du Ve siècle av. J.‑C.. Il mesure 1,72 m de hauteur (pied compris) et 1,35 m de diamètre. La vasque évasée est occupée dans sa partie supérieure par une frise de personnages en bas-relief surmontée d'un rinceau de vigne ; la partie inférieure est décorée de godrons.
La face A représente, au centre, le jeune Dionysos à demi nu appuyé sur Ariane. Il est entouré par son thiase ou cortège de satyres et de bacchantes qui dansent ou jouent de la musique. Sur la face B, une ménade joue des crotales, la tête renversée, et un satyre joue de l'aulos.
Signification et usage
Les cratères monumentaux étaient destinés à orner les jardins des riches clients romains dans ce qui était appelé horti marmorei (jardins de marbre). Un jardin restitué au Musée du Bardo à partir des éléments retrouvés dans les fouilles de l'épave de Mahdia permet de se rendre compte de la façon dont pouvaient être exposés de tels éléments qui n'étaient pas seuls.
Notes et références
- Haskell et Penny 1981, p. 347.
- Hamiaux 1981, p. 200.
- Haskell et Penny 1981, p. 347-348.
- James Thompson, « Nicolas Poussin », The Metropolitan Museum of Art Bulletin nouvelle série, vol. 50, no 3 (hiver 1992-1993), p. 10 [3-56].
Voir aussi
Liens internes
Bibliographie
- Marianne Hamiaux et Alain Pasquier (dir.), Les Sculptures grecques II. La période hellénistique (IIIe ‑ Ie siècle av. J.‑C.), Paris, Réunion des Musées nationaux, 1998 (ISBN 2-7118-3603-7), p. 199-201
- Francis Haskell et Nicholas Penny (trad. François Lissarague), Pour l'amour de l'Antique [« Taste and the Antique. The Lure of Classical Sculpture 1500–1900 »], Paris, Hachette, 1988 (édition originale 1981), p. 347-348
- (en) Brunilde Sismondo Ridgway, Hellenistic Sculpture, vol. III : The Styles of ca. 100-31 B.C., Madison, University of Wisconsin Press, 2003 (ISBN 0-299-17710-6), p. 226-228
Liens externes
Catégories :- Œuvre conservée au Louvre
- Collection d'Antiquités Étrusques et Romaines du Louvre
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