- Sonate pour piano n° 18 de Schubert
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La Sonate pour piano en sol majeur, D. 894, publiée sous le nom de "Fantaisie, Andante, Menuetto et Allegretto", est la dix-huitième sonate de Franz Schubert, composée en octobre 1826.
Cette sonate isolée dans la production de Schubert apparaît simultanément avec son dernier quatuor à cordes, lui aussi en sol majeur. Dans l'esprit du compositeur, cette sonate faisait suite aux trois précédentes écrites en 1825 (n° 15 en ut majeur, inachevée, n° 16 en la mineur et n° 17 en ré majeur). Ainsi la considérait-il comme sa "quatrième sonate". C'est de plus une des seules éditées de son vivant en 1827 sous le numéro d'opus 78, après la n° 16 (op. 42) et la n° 17 (op. 53). Elle est dédicacée à son ami Josef von Spaun. Très touché, celui-ci envoie à Schubert le mot suivant le 15 décembre 1826 : "C'est avec un véritable plaisir que j'accepte l'honorable dédicace que me fait M. Franz Schubert de sa quatrième sonate pour forte piano"[1].
Elle comporte quatre mouvements[2] :
- Molto moderato e cantabile
- Andante
- Menuetto : allegro moderato –Trio (molto ligato)
- Allegretto
Son exécution demande environ quarante minutes, bien qu'un interprète comme Sviatoslav Richter, enregistré sur le vif, la joue en presque cinquante minutes, dont pas moins de vingt-sept pour le seul premier mouvement.
Bien qu'intitulé Fantaisie, le premier mouvement, Molto moderato e cantabile, est un modèle de forme sonate. Les exposés des thèmes y sont clairs, sans affectation, et l'atmosphère générale de l'exposition est à la méditation. Le développement se pare d'une couleur plus sombre, explorant les tensions dramatiques sous-jacentes au thème principal. Deux acmés présentent celui-ci, en si bémol mineur puis en ut mineur, dans des épisodes d'une rare violence, marqués fff. L'apaisement est de retour avec la réexposition, précédant une brève coda qui s'évanouit dans le silence.
Le deuxième mouvement, au ton de la dominante ré majeur, présente l'alternance de deux thèmes fortement contrastés dans une forme A B A B A.
Le troisième est un menuet en si mineur, ton relatif de celui du mouvement précédent. Ici encore contraste total entre le thème du menuet et le bref trio en si majeur, au thème simple et délicat, indiqué ppp.
Le dernier mouvement, Allegretto, retrouve le ton initial de sol majeur et le climat détendu du premier mouvement. Il s'agit d'un rondo de forme A B A C A. Le thème principal, utilisé comme refrain, est assez développé (54 mesures). Le premier couplet, en ut majeur, présente un flot de croches quasiment ininterrompu. Le second, lui-même de forme A B A et dans le ton éloigné de mi bémol majeur, fait place en son centre à un thème présenté pp dans le relatif ut mineur. Moment d'intense poésie et d'intimité, ce thème présente la figure rythmique constituée d'une longue suivie de deux brèves (ici une blanche et deux noires) chère à Schubert. Comme dans le mouvement initial, ce mouvement s'achève sur une dernière évocation du thème principal, dans la douce lumière du pp.
Sélection discographique
- Andreas Staier : Schubert : Sonate pour piano D. 894, Impromptus D. 935, Harmonia Mundi, 2009
- Mitsuko Uchida : Schubert : Sonates pour piano D. 840 et 894, Philips, 1997, repris dans Mitsuko Uchida Plays Schubert, 2005
- Alfred Brendel : Brendel spielt Schubert, Decca Eloquence
- Alfred Brendel : Schubert 1822-1828, Philips
- Radu Lupu : Schubert : Sonates pour piano D. 845 et D. 894, CD, Decca London, 1987
- Christian Zacharias : Schubert : Sonates pour piano D. 845, D. 850 et D. 894 + pièces pour piano D. 593, D. 334 et D. 139, 2 CD, EMI, 1992
- Sviatoslav Richter : Schubert : Sonates pour piano D. 894, D. 575 et D. 840, 2 CD, Philips, 1994
Notes et références de l'article
- Brigitte Massin - Franz Schubert - Fayard 1977 p. 1144
- Schubert - Klaviersonaten Band II - G. Henle Verlag 1971 pp. 164 - 193
Catégorie :- Sonate pour piano de Schubert
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