- Resymbolisation
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Resymbolisation est un concept psychologique et psychanalytique élaboré par Bernard Doray et Concepcion DoraySommaire
Les occurrences du terme "resymbolisation"
Le terme resymbolisation est relativement rare. En mai 2009, il donnait lieu à 910 occurrences dans le moteur de recherche Google, sur le web francophone, et 1 150 sur l’ensemble du Web (incluant donc la « resymbolisation » anglaise mais pas la quarantaine de « resimbolizacion » du web espagnol). La plus grande audience et la plus grande cohérence de l’usage de ce terme se trouve dans le champ de la psychanalyse : chez des auteurs actuels commentateurs de Freud[1] ou de Ferenczi[2], et plus rarement de Jacques Lacan[3]. Mais on le trouve aussi de manière discrète dans un arc de secteurs de la pensée et de l’action humaine : dans la philosophie[4], dans la psychologie[5], l’anthropologie[6], la sociologie[7], les études judiciaires[8].
On trouve aussi le terme resymbolisation dans des études littéraires[9], dans des interventions artistiques liées ou non à la littérature[10], ainsi que dans le retravail des recherches de la poésie symboliste[11] et plus généralement des courants qui en sont issus[11] On trouve aussi le terme resymbolisation dans le langage religieux[12] et anectodiquement dans le langage de l’informatique[13]
Au total, l’utilisation actuelle du terme « resymbolisation » apparaît plutôt éclectique et peu liée à des systèmes théoriques conséquents. Exception notable cependant, dans les années 1960-70, l’artiste suédois Öyvind Fahlström, avait mis au centre d’un vaste projet visionnaire ce qu’il appelait des machine de resymbolisation. Par ce terme, il désignait un ensemble de dispositifs autonomes, dont une université populaire et un parlement alternatif, dispositifs destinés à affronter sur le terrain du sens et de l’ordre symbolique ce qu’il appelait « le système féodal » de l’industrie culturelle[14]. Cette tentative a fait long feu, mais elle est restée dans les mémoires.
La resymbolisation chez Bernard Doray et Concepcion Doray
Aujourd’hui, la résymbolisation est au cœur d’un projet clinique et culturel élaboré par Bernard Doray et Concepcion Doray à partir d’une première intention formulée à la UNAM de Mexico, au lendemain de la marche de la dignité indigène en 2001[15]. La Clinique de la resymbolisation est l'objet d'un séminaire spécifique de l'association CEDRATE à la Fondation de la Maison des Sciences de l'Homme.
Cette approche considère la symbolisation dans sa signification la plus essentielle. Il s’agit d’un processus inhérent à la Culture. Le mot symbole vient d’un verbe grec ancien, ballo (βαλλω) qui signifie jeter, lancer. Le mot symbole grec sumballo (συμβαλλω ) a un sens plus complexe puisqu’il signifie : mettre ensemble ce qui était dispersé, collecter de l’argent, apporter en masse, réunir, rapprocher, mêler ce qui était épars. C’est aussi un mouvement de la pensée : comparer, rapprocher. Et c’est encore mettre en jeu un rapport de réciprocité : échanger des rapports d’hospitalité. Sumballo est donc un verbe actif qui se présente comme un mot oxymore : c’est-à-dire qu’il fait cohabiter deux termes opposés qui correspondent structurellement à deux moments : le moment de la dispersion et celui de son contraire. Il y a une dimension de régénération dans cette figure du sumballo;
Mais si ce processus de régénération est inopérant la perte est sans retour, et nous sommes alors dans la figure inverse de celle de la resymbolisation créativwe. C’est la figure du diabolos (διαβολοσ ), terme qui a donné diabolique, et qui signifie une dispersion sans retour, et qui renvoie aux processus de la « pulsion de mort ».Plus généralement le diabolos renvoie aux logiques du mortifère à commencer par la loi fondamentale de la thermodynamique qui veut que tout système fermé aille inexorablement vers sa dispersion.
De ce point de vue, les mots symbole, symboliser admettent de nombreux sens, mais dans leur sens originel, il marque une fourche, un lieu et un moment où se fait la séparation entre le mortifère et le créatif.Cette opposition d‘apparence dualiste doit être précisée et dialectisée, car, bien entendu, la vie n’existerait pas sans la mort et toute création véritable suppose un processus de déconstruction des formes préalables. Cette constatation banale peut mener à une pensée confuse, notamment dans le champ de la politique et dans le champ de la culture au sens anthropologique de ce terme. Car de grandes entreprises mortifères pour l’humanité se pratiquent généralement avec des dispositifs qui peuvent en imposer pour des œuvres de symbolisation alors même qu’elles travaillent à la déliaison radicale du monde humain et sont en pratique des forces de désymbolisation au sens strict.
C’est le cas par exemple de l’entreprise nazie, du génocide des Amérindiens, ou encore de la mise en application de la doctrine du choc des civilisations à l’époque des génocides rwandais et balkanique.
Plus généralement, les politiques d’exclusion et de racisme, comme la marchandisation des personnes dans la production et dans la consommation, produisent des effets massifs de désymbolisation sous la forme du délitement des liens sociaux et des solidarités.
La sphère privée, de son côté, est malmenée par ces situations générales, mais elles sont également exposées à des formes de désymbolisation particulière. Ainsi, un lourd secret de famille pourra avoir un profond effet de désymbolisation des liens d’alliance et de filiation sur plusieurs générations.
En somme, le terme resymbolisation, dans sa dimension anthropologique, éthique, esthétique, clinique et politique, désigne en premier lieu ce qui s’oppose de manière déterminée à une désymbolisation sans force de rappel.
Les thérapies de resymbolisation
Le terme « thérapie de resymbolisation » a été proposé par Bernard et Concepcion Doray, notamment dans le livre La Dignité, les debouts de l’utopie (Bernard Doray, la dispute, 2006). Il désigne des pratiques inspirées de la psychanalyse qui ont comme particularité de s’inscrire dans des thérapies ordinaires (auquel cas ce peut être un moment particulier d’une telle thérapie ou cure), mais qui amènent une dimension de construction particulière du cadre du travail thérapeutique. Ainsi, l’acte resymbolisateur et métaphorisant se passe rarement de la parole, mais il ne récuse pas non plus l’acte parlant qui, par exemple, restaurera pratiquement un acte de naissance silencié ou viendra attester la validité d’un pacte éthique qui permettra au sujet d’opérer une conversion par laquelle il pourra subordonner ce qui lui apparaissait avant comme la toute puissance du mortifère[16]
Cette approche fait passer l’engagement éthique au premier plan, notamment dans des situations d’institutions inhumaines ou plus simplement lorsque des maltraitances infiltrent les pratiques de soins jusqu’à répéter des expériences antérieures de néantisation.
Dans un sens plus large que la psychothérapie, on appellera intervention de resymbolisation des pratiques qui interviennent dans des situations de catastrophe culturelle (au sens anthropologique du travail de la culture[17] qui maintient la société contre le chaos et la barbarie). Ce peut être une forme de mobilisation resymbolisante dans une société dévastée par un génocide à partir du projet d’un artiste plasticien, ou la révélation d’un topocide affectant toutes les strates de la société humaine après une guerre chimique systématique et à très grande échelle, ou encore une intervention de type “négation de la négation“ qui va s’introduire au cœur d’un système répressif et le contrer, alors qu’il réduit ordinairement les garants juridiques, médicaux ou politiques au rôle de supplétifs de ses exactions.
Resymbolisation et politique
Le travail de la resymbolisation ne saurait être inféodé ou instrumentalité. Il procède de l’acte libre référé à un cadre démocratique. Ce faisant, il n’évite pas la rencontre de la question politique et il ne se cache pas derrière une neutralité de façade. Dès lors que le légal apparaît éthiquement illégitime, l’intervention de resymbolisation peut concourir à soutenir la résistance à des pouvoirs indignes.
Resymbolisation et psychanalyse
Fondamentalement la resymbolisation est de la même souche que la psychanalyse. Étymologiquement, la symbolisation est une retrouvaille après une dispersion. Le mythe d’Œdipe décrit une irrégularité dans la symbolisation liée à une faute humaine qui allait faire le lit d’une conception fertile des névroses en Occident. Mais le travail avec la resymbolisation fréquente d’autres espaces : il se donne des outils pour travailler dans l’espace du collectif, lorsque c’est la Culture dans un lieu du monde humain qui est en péril de néantisation : victimes de l’agent orange au Vietnam, victimes du génocide rwandais, ou albinos ostracisés de Tanzanie, mais aussi déshumanisation de la condition des personnes marquées d’un handicap lourd, ou élimination plus ou moins douce des plus exclus à la ceinture des villes du premier monde. Dans la dimension singulière, la resymbolisation apporte un étayage souvent non conventionnel là où les zones lacunaires d’une histoire personnelle bloquent le travail de la métaphorisation, laissant alors le sujet désarrimé de la fonction tièrce et de l’attache à la Culture.
Resymbolisation et résilience
La résilience est définie comme un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression. La résilience serait rendue possible grâce à la réflexion, à la parole, et à l'encadrement médical d'une psychothérapie ou d'une psychanalyse. À la différence de la résilience qui est un processus individuel et qui valorise la force du moi[18], la resymbolisation valorise la capacité des sujets à restaurer leur dignité de sujet dans une histoire qui n’écarte ni la singularité de chaque individu ni la dimension de la vie collective. On pourrait dire que la résilience est au travail de la resymbolisation ce que l’ego psychology est à la psychanalyse.
Notes et références
- http://www.laviedesidees.fr/IMG/pdf/20080602_ricoeur.pdf a) Ricœur demande au contraire à la psychanalyse d’éveiller le philosophe, de le rendre sensible à cette « désymbolisation » dont souffre l’homme livré aux mécanismes de refoulement. Et s’il voit dans la psychanalyse une pratique qui permet en quelque sorte une « resymbolisation », une récupération d’un discours perdu, c’est aussi parce qu’il est sensible à la proximité de la théorie et de la pratique freudiennes avec son intérêt de plus en plus grand au fil des années pour le problème de la narration. Alexandre Abensour, L’inconscient et ses images, Ricœur lecteur de Freud, La vie des idées.fr
- http://www.spp.asso.fr/main/conferencesenligne/Items/14.htm Ce dont il s'agit ici pour Ferenczi, c'est de « réanimer » la partie clivée, « morte », qui, mise en hibernation, peut se trouver néanmoins aussi dans « l'agonie de l'angoisse ». […] Autrement dit, traduit dans un langage analytique plus actuel, le travail de l'analyste consiste à proposer au patient des pensées et des représentations qui favorisent, par le biais des représentations de mots, une requalification de l'affect, ou encore, de procéder maintenant à l'inscription de l'expérience qui n'a pu, en son temps, avoir lieu. Ceci permet d'espérer, à long terme, une resymbolisation et une repsychisation des zones agoniques. Thierry Bokanowski, Traumatisme, traumatique, trauma. Le conflit Freud/Ferenczi, Société psychanalytique de Paris, Conférence en ligne
- http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CM_068_0131 La resymbolisation : Les années suivant le mouvement de réduction (1950), se produit (dans l’élaboration de Jacques Lacan) un mouvement d’extension. Il y a maintenant des signifiants non verbaux et de nombreuses choses sont des signifiants. De 1954 à 1965, on note que les objets partiels de Melanie Klein, le phallus, la femme, le père, sont qualifiés de signifiants. […] Dans ces cas, il s’agit d’images et, du coup, le signifiant correspond à ce qui est habituellement nommé symbole… Patrick Juignet, Lacan, le symbolique et le signifiant, Cliniques méditerranéennes, 2003
- Encore Paul Ricœur : « Vous pouvez certes le trouver sympathique lorsqu'il prend la forme de la lutte contre la malbouffe, ou de l'anti-américanisme, etc., mais il y a beaucoup de confort intellectuel dans cette attitude. Plus que de dénonciation, c'est de resymbolisation dont nous avons besoin. Et pour cela il importe que nous retrouvions un vrai sens de la discussion publique, une saine gestion du différend. », Entretien Aude Lancelin, Un grand philosophe face à l'histoire le Nouvel observateur, 7.9.2000 Et : « Si les métaphores énergétiques sont inévitables, c’est parce que le travail du rêve met en jeu des processus sémiotiques qui ont été dé symbolisés par la situation de refoulement. Mais ces processus désymbolisés n’en restent pas moins des processus sémiotiques. Preuve en est la possibilité même du travail de l’analyse qui suit le chemin inverse de resymbolisation et se déroule entièrement dans le milieu du discours.. » texte de Paul Ricœur a été écrit, traduit et publié aux États-Unis en 1978 sous le titre « Image and Language in Psychoanalysis » (in Psychoanalysis and Language (Psychiatry and the Humanities, 3), edited by J.H. Smith, New-Haven- London : Yale University Press, 1978.
- « Annie Birraux : “L’adolescent est le paradigme de l’Être en quête de sa définition. La puberté a fait exploser ses constructions identitaires infantiles et le met en demeure de s’approprier une cohésion assurée jusque-là par le ciment des imagos parentales et l’investissement dont elles ont été l’objet : travail de déliaison et de resymbolisation au cœur duquel insiste le destin de l’angoisse…“ » cité dans : Thèse de Ernesto, Londono Orozco Université Rennes 2.
- http://corpsetculture.revues.org/document388.html a) Peut-on resymboliser par le don, alors même que l’on assiste de plus en plus à une contestation du caractère symbolique de celui-ci ? Il apparaît actuellement souvent normal, dans les circonstances de l’existence qui donnent lieu à l’échange de cadeaux, de faire un don « utile », c’est-à-dire un don d’argent. Revue du Mauss, premier semestre 2006, De l’anti-utilitarisme, présentation. b) Yves Le Pogam, « les contextes économiques […] entretiennent des mythologies libératoires, pour tenter enfin de comprendre ce que pourrait être un plaisir du corps anti-utilitariste permettant une réelle resymbolisation de l'individu, médiée par un plaisir souverain ». Corporéisme et individualisme hédoniste.
- http://www.conflits.org/index406.html Par ailleurs, les mécanismes de responsabilité politique en démocratie offrent, mieux que dans d’autres régimes, une issue à la quête de victimes émissaires acceptables. […] contribuant ainsi à exorciser les sentiments d’impatience et d’impuissance qui se situent à l’origine de la violence. […] Ainsi s’opère un travail de resymbolisation qui est de l’essence même du politique. Philippe Braud, Culture & conflits, La violence politique : repères et problèmes
- http://www.conflits.org/index406.html Par ailleurs, les mécanismes de responsabilité politique en démocratie offrent, mieux que dans d’autres régimes, une issue à la quête de victimes émissaires acceptables. […] contribuant ainsi à exorciser les sentiments d’impatience et d’impuissance qui se situent à l’origine de la violence. […] Ainsi s’opère un travail de resymbolisation qui est de l’essence même du politique. Philippe Braud, Culture & conflits, La violence politique : repères et problèmes
- a)« Je travaille essentiellement sur les auteurs de la littérature antillaise et post-coloniale, dans une réflexion sur la mélancolie, la perte de repères symboliques et la tentative de resymbolisation dans l'écriture baroque. » Dominique Chancé Université Bordeaux 3, b) « Décréation nuptiale et resymbolisation de l’existence chez René Char », dans « Faut-il qu’il m’en souvienne ? ». Mélanges Paul Miclău, Bucureşti, Editura Cavaliotti, 2007.
- http://hal.archive.ouvertes.fr/docs/00/35/44/85/PDF/Rykner. b) La valeur d’une œuvre artistique dans la carrière d’un artiste n’est-elle pas à juger dans la resymbolisation perpétuellement effectuée pour lui redonner place dans les questionnements actuels ? Maxime Coulombe Doctorant. Université Strasbourg II :Marc Bloch. Cultures et sociétés en Europe http://jgalith.univ-lyon2.fr/Actes/articleAsPDF/COULOMBE_pdf_2006 a) Car il s’agit bien pour Duras de défaire les fausses liaisons apprises et véhiculées par le langage ou les images toutes faites […] Du coup, on voit que « l’absolutisation » de la photographie (qui passe, dans L’Amant, par une renonciation à la photographie), c’est-à-dire aussi la resymbolisation de l’indice, aboutit à une refonte et une refondation du symbolique. Arnaud Rykner, Photographie absolue et mémoire virtuelle, Institut Universitaire de France / Université de Toulouse-Le Mirail
- « C’est peut-être Mallarmé qui offre la formulation la plus extrême des implications poétiques de l’intertextualité lorsqu’il affirme « que, plus ou moins, tous les livres contien nent la fusion de quelques redites comptées » Les « redites comptées », par la double référence à l’oralité de la légende, insistent ici sur une mise en fiction déjà acquise du référent poétique. […] Par ailleurs la poétique de Symons fait apparaître, dans « The Two Blind Men », l’autre aspect de l’intertextualité. Si elle vise à mettre à distance le référent pour définir l’acte poétique comme resymbolisation ou resémantisation d’un objet symbolique, elle ne construit pas cependant le texte poétique comme système clos. » : Micéala Symington et Bernard Franco : Intertextualité et symbolisation : la poétique d'Arthur Symons, Cahiers de narratologieN° 13 Nouvelles approches de l’intertextualité.
- Symboliques d'hier et d'aujourd'hui. Un essai socio-théologique sur le symbolisme dans l'Église et la société contemporaines. Montréal: Les Éditions Hurtubise HMH, N° 6. Chemins inédits de resymbolisation religieuse.
- « Ce procédé, appelé resymbolisation, utilise des fichiers script qui peuvent aussi définir des liens à des clips vidéo, des champs de signature électronique, des signets de deuxième niveau (dans la feuille dessin), des liens à des emplacements spécifiques du document, des liens web et l'attachement de pièces jointes ». www.bentley.com octobre 2004
- Fahlström, Take care of the World, 1966( [1])). Oyvind Fahlström, catalogue d’exposition, Centre George Pompidou, Paris, 1980, pp. 50-53. [xvi] Bernard Doray, Concepcion de la Garza, intervention dans Paulina Fernandez Christlieb, Carlos Sirvent, Seminario La marcha del E.Z.L.N. al distrito Federal, UNAM, Gernika, Mexico, 2001.
- [xvi] Bernard Doray, Concepcion de la Garza, intervention dans Paulina Fernandez Christlieb, Carlos Sirvent, Seminario La marcha del E.Z.L.N. al distrito Federal, UNAM, Gernika, Mexico, 2001.
- Par exemple le don, par le thérapeute, d’un coquillage à une patiente réfugiée qui lutte contre les séquelles graves laissées par la terreur exercée par des groupes qui voulaient transformer son pays en un état théocratique serait insolite ou cocasse si l’on prétendait ainsi offrir la protection d’une coquille de pacotille contre des réminiscences invasives. Mais le fait que ce coquillage soit un don personnel du thérapeute, qu’il vienne de la plage de la ville qu’elle habitait et qu’il lui signifie ainsi qu’il a une bonne raison de mieux comprendre qu’un autre l’horreur qu’elle a vécue, apporte de la crédibilité à la métaphore protectrice, et, de ce fait donne un socle solide au travail de resymbolisation.
- Kulturarbeit, terme utilisé par Sigmund Freud
- Ce que Boris Cyrulnik appelle parfois « la merveille » interne, la perle narcissique et cicatricielle : « Quand un grain de sable pénètre dans une huître et l'agresse au point que, pour s'en défendre, elle doit sécréter la nacre arrondie, cette réaction de défense donne un bijou dur, brillant et précieux… »]
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