- Prosper Augustin Tassin de Charsonville
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Prosper Augustin Tassin de Charsonville (1728 - 1814) était un industriel orléanais qui fit fortune dans le raffinage du sucre. Il était membre de la famille Tassin de Charsonville, établie à Orléans depuis le XIVe siècle, qui fournit nombre de notables à la ville.
Biographie
Prosper Augustin Tassin de La Renardière, chevalier et seigneur de Charsonville, d'Authon, du Vivier, Josnes & autres lieux, est parmi les principaux propriétaires fonciers de la Beauce orléanaise, avec ses cousins seigneurs de Lorges, Messilly, Moncourt, Villiers, Villemain. Il est également parmi les principaux négociants raffineurs de sucre orléanais, associé à son beau-père puis avec son beau-frère, Pierre Philippe Jean Miron de Poisioux, seigneur du Coudray en Beauce. Il était capitaine des chasses de Sologne du duc d'Orléans, conseiller secrétaire du Roy à la cour des Aydes de Montauban (1781). ll est devenu seigneur de Charsonville et de la Renardière à Baccon en 1783 (terres acquises de son cousin Charles François). Il épousa en 1763, Madeleine Monique Seurrat de la Barre, fille d'un riche négociant raffineur orléanais. Il eut entre autres, un fils - Étienne Augustin Tassin de Charsonville, chevalier d'Authon (ou "Tassin-Baguenault", raffineur de sucre également), mais qui dut fermer les raffineries familiales en 1820 à la suite du blocus anglais contre Napoléon Ier qui eut pour effet de bloquer l'approvisionnement de canne à sucre. C'est à ce moment que la canne fut remplacée par la betterave sucrière. Ce dernier hérita en 1824, de sa tante Miron de Poisioux, de la seigneurie du Coudray en Beauce. Prosper Augustin Tassin de La Renardière, seigneur de Charsonville, créa également une succursale à Paris située dans un hôtel acheté rue Coquillière, où il reçut fréquemment ses amis orléanais et particulièrement son parent, Aignan-Thomas Desfriches, grand notable d'Orléans, seigneur de La Cartaudière et artiste très en vogue et ami de Jean-Baptiste Perronneau.
Prosper Augustin fit faire son portrait qui est aujourd'hui au musée du Louvre aux côtés de celui de la marquise de Pompadour par Quentin de La Tour, ainsi que celui de son épouse, par le pastelliste Jean-Baptiste Perronneau, comme également le fit Charles François Tassin de Charsonville dont le portrait est au musée des Beaux-Arts d'Orléans, les Miron de Poisioux, les Colas des Francs, et de nombreux autres cousins ou alliés de cette famille orléanaise.
Sa résidence à Orléans était située au 3 rue d'Escures, dans l'hôtel voisin du siège actuel de l'agence de la Caisse d'épargne, résidence de son cousin Charles François Tassin de Charsonville, appelée : la Grande Babylone.
Sa nombreuse descendance donna entre autres, Damien Legrand de Boislandry, Hugues d'Alès, Maxime Guyon de Guercheville, Roger Gombault époux d'une héritière Mame, Jean Tassin de Charsonville ou Inès de La Fressange.Avec son cousin Charles François Tassin de Charsonville (1723 - 1804), Prosper Augustin constitua également une collection de tableaux, non seulement grâce au soutien de leur cousin peintre, Aignan-Thomas Desfriches, mais également parce qu'Orléans de par sa prospérité, devint une place intellectuelle et artistique importante dans le royaume. Nombre de ces œuvres ont été léguées par leurs descendants au musée des Beaux-Arts d'Orléans et ont contribué à la qualité du fonds XVIIIe siècle de ce musée.
Les Tassin donnèrent de nombreuses branches issues des différents domaines familiaux dans l'Orléanais, le Blaisois ou le Pays Chartrain, obtenus par mariage ou par achat : les Tassin de Charsonville (la branche aînée), les Tassin de Montaigu, les Tassin de Villepion, les Tassin de Saint-Péreuse, les Tassin de Nonneville, les Tassin de Moncourt, les Tassin de Villiers, les Tassin de Beaumont, les Tassin du Chesne, les Tassin des Hauts-Champs, les Tassin du Bois Saint-Martin ou les Tassin de Maupas. Cette multiple descendance va de l'écrivain Jean d'Ormesson à Patrice de Voguë - propriétaire du château de Vaux-le-Vicomte, du ministre et académicien Prosper de Barante au mannequin Inès de La Fressange, du maire de Chambray-les-Tours, le vicomte Alfred Tassin de Nonneville, au compagnon de la Libération le baron Pierre Tassin de Saint-Péreuse.
Sources
- Dossiers techniques du service municipal archéologique de la ville d'Orléans
- Histoire architecturale d'Orléans par Léon de Buzonnière
- DRAC Centre (monuments historiques)
- Portrait et pouvoir aux XVII° et XVIII° siècles par les musées Région Centre
- Archives municipales d'Orléans : la famille Tassin au XVIII° siècle par Anne-Cécile Hodeau (mémoire Faculté d'Orléans - 1994)
- Monographie Dictionnary of pastellists before 1800 par Neil Jeffares.
- Héau (Gérard), Généalogie et Histoire de la famille Tassin (Orléans), Donnery, 2010 (182 p)
Catégorie :- Famille noble française
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