Philippe Gaussot

Philippe Gaussot
Philippe Gaussot
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Philippe Gaussot en reportage
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Naissance 28 août 1911
Belfort, France
Décès 12 mars 1977
Chamonix, France
Nationalité Française
Profession Journaliste

Philippe Gaussot est un journaliste français, qui travailla au Dauphiné Libéré de 1945 à 1977. Il a participé à la création du journal et était chef de l'agence locale de Chamonix. Auparavant, il s'est illustré dans différentes circonstances précisées dans la biographie qui suit[1]. Il a réalisé de très nombreuses photographies d'intérêt historique et écrit plusieurs livres.

Sommaire

Biographie

Premières années

L’ancien chef d’agence du Dauphiné Libéré à Chamonix, Philippe Gaussot, est né le 28 août 1911 à Belfort où son père, alors capitaine, était en garnison. Petit dernier d’une fratrie de 8 enfants, il sera pratiquement le seul à n’embrasser ni la carrière militaire, ni la religion !

En 1914, les Gaussot doivent fuir Belfort sous les bombardements pour se réfugier à Bar le Duc, puis à Besançon, avant de s’installer en 1920 à Bayonne, où ils vivent très heureux pendant quatre ans, bien que désargentés. En 1924, retour à Besançon, puis la famille s’installe en 1929 à Paris, pour que les deux plus jeunes puissent poursuivre leurs études. A 18 ans, Philippe Gaussot avait donc déjà beaucoup voyagé !

Attiré par les colonies, il entre au lycée Louis le Grand pour préparer l’Ecole Nationale de la France d’Outre Mer. Reçu en 1931, il choisit la section Indochine, espérant être nommé administrateur au Cambodge ou au Laos. De premiers ennuis de santé ruineront cette ambition.

Parallèlement, Philippe passe sa licence en droit, fait un peu de scoutisme puis prend une part active au lancement et à la marche de la JEC (Jeunesse Etudiante Chrétienne) ; il s’occupe spécialement des journaux, réalise des Carnets de Route et publie un livre sur la branche des Cadets, dont il est alors responsable, après avoir été Secrétaire Général. Il noue alors des contacts avec d’autres mouvements comme les Auberges de Jeunesse (où il rencontre Paul Emile Victor) et les Jeunesses Socialistes. A la fureur de son père, il remplace pendant quelques mois le chef des pionniers rouges du XIXe arrondissement ! En 1936, il vit intensément l’avènement du Front Populaire, ayant échappé de peu à une fusillade le 6 février.

De cette époque datent ses premières virées en montagne, principalement à Barèges (Camp Bernard Rollot) et à Chamonix, où il fera à 18 ans le Grépon en tête de cordée, puis de nombreuses autres courses d’envergure. Il part faire son service militaire à Sospel, souhaitant s’éloigner le plus possible de Paris et vivre en paix comme gardien de montagne pendant un an. Réformé à la suite d’un problème pulmonaire, il doit regagner Paris, puis faire sa convalescence à Chamonix.

Les guerres

Philippe Gaussot sera ensuite délégué du Comité de Secours aux réfugiés d’Espagne[2], durant la guerre civile, menant une vie « passionnante, parce qu’utile ». Non mobilisable, il entre comme rédacteur au Ministère de l’Information, dirigé par Jean Giraudoux. Plus tard, on lui ordonne de rejoindre Vichy pour lancer un journal pour les Compagnons de France. Installé à Lyon, il occupe son premier poste de journaliste professionnel comme rédacteur en chef ! L’orientation politique prise par le journal ne lui plaisant pas, il quitte Compagnon pour fonder l’hebdomadaire Marche, qui était en fait un organe de résistance camouflé. Après plusieurs rappels à l’ordre du secrétariat général de l’information, la parution de Marche est suspendue, et Philippe Gaussot est convoqué à Vichy.

Au lieu d’obtempérer, il gagne Marseille et entre dans le service de renseignements du réseau de résistance Corvette, comme agent de liaison et chargé de mission de 1ère classe, notamment en Espagne, sous le nom de Guy Latour. Cette période « rocambolesque et exaltante » lui inspire un livre, « Melpomène se parfume au camphre », vendu au profit des veuves et orphelins du réseau. Grillé au cours d’une mission qui devait se terminer tragiquement, il est affecté à Lyon au réseau Côtre, où il est chargé du contrôle de la navigation fluviale. Il travaille par la suite au Centre Ecole de Jeunesse et Montagne de Montroc, assurant le secrétariat de rédaction du bulletin « Trait d’Union de la Jeunesse Aérienne », puis est affecté comme inspecteur au service de la Police des Forces Françaises de l’Intérieur pour la Haute Vallée de l’Arve, dépendant de l’ancien maire Raoul Lanet ; il photographie la libération de Chamonix.

Chamonix

Ne souhaitant plus vivre à Paris, « pour rien au monde », et aussi pour raisons de santé, il s’installe définitivement à Chamonix avec sa première épouse Jacqueline Blanc et leurs trois filles, Mireille, Annette et Gentiane. Ces temps d’après guerre sont très difficiles. Philippe Gaussot fait un peu de portraits et des photos pour divers magazines, puis il écrit un livre sur le ski avec son ami James Couttet, champion du monde, et deux livres pour enfants aux éditions Jean Landru, « Hoppy la Marmotte » et « You-Pi le Chamois », illustrés par le dessinateur des Pieds Nickelés, son grand copain Pellos. Il entre ensuite comme correspondant au journal « Les Allobroges », assurant également la correspondance de France-Soir, du Parisien Libéré, du Figaro, de La Suisse et d’autres encore.

Le Dauphiné Libéré

En septembre 1945, il entre enfin au Dauphiné Libéré, où il restera jusqu’à sa mort. Il fait partie de l’équipe de fondation du journal, avec Louis Richerot et Louis Bonnaure. Il couvrira les principaux événements sportifs comme les jeux olympiques d’hiver et les championnats du monde de ski, et tous les gros drames de la montagne, Mont Blanc, Bérangère, face ouest des Drus, avalanche de la Verte, face nord des Grandes Jorasses, crash du Malabar Princess, Vincendon et Henry, crash du Boeing d’Air India, affaire Eibel-Vallée Blanche, chute de l’Alouette II de Wachter, de celle de Cesso-Provost…

Philippe Gaussot couvrira l’inauguration de tous les refuges de la vallée, et assurera le reportage de la construction du téléphérique de l’Aiguille du Midi, des télécabines de la Vallée Blanche, de la Flégère, des Grands Montets, et du Tunnel du Mont Blanc. « Peu de journalistes ont eu autant de sujets à traiter durant leur carrière sans quitter leur secteur ! un coin où on était vraiment gâté… ». Ses célèbres « Propos de la Marmotte » constituent une chronique virulente et drôle de la vie chamoniarde, attendue par certains et redoutée par d’autres ! Il écrira également différents ouvrages sur Chamonix et sa vallée, et un livre sur le ski et ses amis skieurs, « Histoires de ski », préfacé par Marielle Goitschel.

Divorcé en 1952 en ayant obtenu la garde de ses filles, il se remarie en 1954 avec Colette Mongin, avec laquelle il aura deux enfants, Jean-Philippe et Christine.

Chef de l’Agence du Dauphiné, inaugurée en 1959, il sera épaulé notamment par Anita Hesse, Fernand Nugue, Hubert Gay-Couttet puis Jean-Paul Roudier, qui lui succéda à son poste en novembre 1976. Resté dans les cadres du journal, Philippe eut alors à s’occuper de la Haute Vallée de l’Arve, à l’exclusion de Chamonix, pour les enquêtes et les reportages. Ceci aurait dû se poursuivre jusqu’au 31 mars 1977, date à laquelle il aurait dû prendre sa retraite mais souhaitait continuer à travailler au journal comme pigiste.

Hommages

Philippe Gaussot est décédé le 12 mars 1977, salué par ses confrères comme « une personnalité régionale au caractère trempé, l’un des plus brillants journalistes sportifs de son époque, d’une compétence et d’une conscience professionnelle incontestées »[3][4][5][6][7][8].

Bibliographie

  • Melpomène se parfume au camphre, éditions Marco, 1945
  • Hoppy la marmotte, illustrations de Pellos, éditions Landru, 1945
  • You-Pi le chamois, illustrations de Pellos, éditions Landru, 1946
  • Ski Technique, Compétition, Montagne, avec James Couttet, 1947
  • Le ski, éditions de Varenne, 1951
  • Histoires de ski, préface de Marielle Goitschel, éditions Calmann-Lévy, 1966
  • Chamonix Mont-Blanc et sa vallée, éditions SAEP, 1975

Références

  1. Le Dauphiné Libéré, 28 août 2011
  2. L'Avenç, n°4, juillet-août 1977, page 9, Un record de l'exili, Maurici Serrahima
  3. Le Dauphiné Libéré, Le Progrès, Le Figaro, 13 mars 1977
  4. Le Dauphiné Libéré, 14 mars 1977
  5. Le Messager, 18 mars 1977
  6. Le Faucigny, 19 mars 1977
  7. La Presse Savoyarde, mars 1977
  8. Le Dauphiné Libéré, 13 février 1978

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Philippe Gaussot de Wikipédia en français (auteurs)

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