- Olivier Chédin
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Olivier Chédin est professeur émérite de philosophie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Il est l'auteur d'un ouvrage sur Emmanuel Kant intitulé Sur l'esthétique de Kant (Vrin 1980) portant sur l'Esthétique transcendantale et sur la Critique de la faculté de juger.
Il a effectué son doctorat d'état sous la direction de Georges Canguilhem, nommé: "Esthétique et pouvoir de représentation selon la troisième critique kantienne". (1976)
Il enseigne depuis de nombreuses années le hors-programme pour la préparation à l'agrégation à Paris 1.
1.l'esprit de son enseignement
Même s'il a suivi un cursus tout à fait classique, Olivier Chédin a toujours été un professeur de philosophie atypique prenant ses distances avec les pratiques académiques et universitaires. Si l'a sacrifié aux messes d'amphithéatre à ses débuts, sa vocation philosophique lui a conduit à préférer les cours en petit comité où les élèves sont conduit à réfléchir sur une notion plutôt qu'à écouter un récital de doctrines à grand renfort de références bibliographiques. Quitte à dérouter ses élèves habitués à des leçons-fleuves sur le corpus d'un auteur, O.Chédin bannissait l'emploi des références, le recours au vocabulaire technique de la philosophie. Dans le contexte de la préparation à l'agrégation, il avait la conviction que les connaissances accumulées plus que assimilées empêchaient la réfléxion de partir sur une base simple et saine. Pour cela, il invitait les élèves à faire d'abord abstraction de leur savoir et à censurer les liens trop direct d'une notion avec des concepts philosophiques historiquement déterminés. Par exemple, réfléchir à la notion de "maître" sans tout de suite penser à la "dialectique du maitre et de l'esclave". De façon paradoxale et souvent malicieuse, il demandait aux élèves de ne pas réfléchir, c'est-à-dire de laisser s'exprimer les intuitions souvent justes que l'on a d'abord devant une notion, un sujet. L'esprit de l'enseignement d'Olivier chédin se rapproche de la tradition des grands professeurs, comme Lagneau ou Alain, à laquelle il appartient incontestablement. Moins accaparé par la publication d'ouvrages de recherche tenant du registre de l'histoire de la philosophie que ses collègues universitaires, O. Chédin s'est concentré plus modestement sur la rédaction de leçons à vocation pédagogique dans la perspective de l'agrégation mais dont certaines sont d'une grande profondeur et originalité philosophique.
2. Le contenu de sa philosophie.
Bien qu'il se soit en apparence consacré à l'enseignement, par le biais de leçons censée faisant appel à la réflexion courante et commune, O.Chédin puisait néanmoins dans kant et la phénoménologie le fond de sa réflexion. Si ses leçons étaient, du moins dans leur amorce et leur point de départ, exempts de toute doctrine, elle s'orientaient inévitablement vers le champs de la réflexion kantienne, l'esthétique transcendantale, la théorie du libre jeu des facultés. On peut considérer comme étant de son propre fond la notion de synthèse archaique, c'est-à-dire le fait pour la diversité sensible de trouver une unité et une cohérence sans que celle-ci soit fournie par un concept de l'entendement.
3. Sa personnalité.
Sa volonté de se tenir à l'écart des conventions et du milieu universitaire l'a conduit à l'isolement et à une forme d'asociabilité peut-être due à l'exigence de sa pensée qui ne supporte pas le conformisme ni médiocrité académique. Comme le hérisson de Schopenhauer dont les piquants marquent le caractère rebelle à toute grégarité et toute sympathie excessive, il exige de la masse qu'elle garde ses distances. Néanmoins, il se montre attachant et gentil avec les personnes qui auront su gagner sa confiance et son estime.
Catégories :- Philosophe français du XXe siècle
- Phénoménologie
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