- Nuptialité en France
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Article principal : Démographie de la France.
Sommaire
Tendances récentes
Ces dernières années l'indicateur conjoncturel de primo-nuptialité (ou somme des premiers mariages réduits) a évolué comme suit pour chaque sexe (les taux représentent le nombre de premiers mariages pour 10 000 personnes) :
Années 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Hommes 4 837 4 854 5 318 5 418 5 231 5 566 5 803 5 715 5 531 5 453 --Âge moyen 28,7 28,9 29,4 29,6 29,8 29,9 30,2 30,2 30,4 30,6 Femmes 4 953 4 971 5 467 5 593 5 421 5 797 6 045 5 959 5 749 5 659 --Âge moyen 27 27 27 28 28 28 28 28 28 29 En d'autres termes, si la tendance de 2003 se maintient indéfiniment, 54,53 % des hommes (taux de 2003) contracteraient mariage un jour ou encore 45,47 % d'entre eux ne se mariant jamais resteraient ainsi célibataires, et l'âge moyen au premier mariage sera de 30,6 ans. Quant aux femmes, 56,59 % d'entre elles se marieraient un jour.
Les mariages suivant les nationalités
Si le nombre de mariages semble s'être stabilisé ces dernières années on constate un accroissement important parmi ceux-ci d'unions entre français(es) et étrangers(ères).
Année Total
mariagesDeux conjoints
françaisDeux conjoints
étrangersMariages
mixtesSeule l'épouse
est étrangèreSeul l'époux
est étrangerTotal épouse
étrangère1997 283 984 254 020 5 237 24 727 10 916 13 811 16 153 1998 271 361 239 704 5 658 25 999 11 604 14 395 17 262 1999 286 191 250 252 5 897 30 042 13 638 16 404 19 535 2000 297 922 256 787 6 550 34 585 15 387 19 198 21 937 2001 288 255 241 129 7 281 39 845 17 397 22 448 24 678 2002 279 087 226 758 7 892 44 437 18 822 25 615 26 714 2003 275 963 220 598 8 565 46 800 19 539 27 261 28 104 2004 271 598 220 649 8 326 42 623 18 505 24 118 26 831 2005 276 303 225 425 8 382 42 496 18 710 23 786 27 092 Source : Insee[1].
Après un maximum en l'an 2000, une nette baisse des mariages s'est profilée. Mais celle-ci n'affecte que les couples dont les deux conjoints sont Français. En 2005, cette catégorie perd ainsi 31 362 unions sur les 256 500 de trois ans auparavant, soit une perte de plus ou moins 12 %. Mais il en va tout autrement des mariages entre étrangers et des mariages mixtes. Ce sont ces derniers d'autre part qui progressent le plus depuis l'année 1997. Ainsi les unions dont l'épouse est étrangère passent de 16 000 à 27 000, soit un accroissement de 70 % en huit ans, ce qui est remarquable. Certes tous ces mariages ne sont pas des premiers mariages entre jeunes époux, mais un bond aussi étonnant souligne l'importance du regroupement familial et de l'ensemble de la migration de conjoints ayant eu lieu ces dernières années. En effet, bien des jeunes gens et jeunes filles ont émigré en France avant leur majorité et se retrouvent actuellement nubiles et prêts à procréer. Ce phénomène est étroitement lié à la hausse des naissances de mères étrangères (et surtout afro-asiatiques[2]) observée durant la même période, et dont il est le moteur principal (voir plus loin : chapître sur la natalité).
Les jeunes filles maghrébines ou turques par exemple, venues nombreuses en France dans les dernières années, se sont unies à un conjoint immigré maghrébin et étranger comme elles, ou souvent à un époux de nationalité française mais de même origine qu'elles. En 1995 déjà, la démographe française Michèle Tribalat notait que les unions mixtes sont loin d'être exceptionnelles chez les jeunes des familles originaires d'Algérie ou du Maroc et progressent avec la génération née en France : la moitié des garçons et le quart des filles d'origine algérienne vivent avec un conjoint français, né de deux parents nés en France[3]. Depuis lors ce phénomène s'est encore accentué. Ces mêmes observations peuvent être faites pour d'autres communautés immigrées de France, telles les Turcs, les Portugais, les Tunisiens, les Vietnamiens, les autres Africains, etc. Il est logique qu'une partie des mariages mixtes où seul le conjoint masculin est étranger, et aussi des mariages où les deux conjoints sont français, soient conclus par des jeunes issus de l'immigration, mais ont été masqués par les naturalisations. Il en va de même des naissances issues de ces mariages. Et donc une partie de l'impact de l'immigration sur le chiffre des naissances est également comprise dans la rubrique « naissances de mère française ».
Mais il y a plus : une analyse fine de l'immigration des conjoint(e)s, fait apparaitre une forte hausse depuis la fin du XXe siècle de l'immigration de conjoints de Français qui s'unissent à un(e) Français(e) sans antécédents migratoires récents. Et ceci autant pour les conjoints migrants masculins que féminins (voir plus loin dans le chapitre concernant la natalité : la natalité des couples français, étrangers et mixtes). Au total il semble évident qu'un vaste phénomène de mélange des diverses communautés française et étrangères est en cours en ce moment.
Article détaillé : Mariages mixtes en France par nationalité du conjoint.On perçoit ici combien les statistiques basées exclusivement sur la nationalité de la mère sont incomplètes et combien plus proches de la réalité sont les statistiques néerlandaises, basées elles sur la notion d'allochtone qui prend en considération également l'origine du père pour dénombrer et classifier les immigrés de la deuxième génération. (Voir l'article démographie des Pays-Bas)
Notons enfin que l'évolution récente des mariages en France, caractérisée par une baisse des mariages entre Français et une hausse des mariages dont l'épouse est étrangère, implique une poursuite, au-delà de l'année 2003, de la hausse des naissances de mère étrangère constatée de 1997 à 2003, et ce malgré les nombreuses naturalisations contribuant à masquer partiellement le phénomène, ce qui est confirmé par les dernières données (95 500 naissances de mère étrangère en 2006 contre 87 650 en 2003).
Les mariages mixtes de Français en France et à l'étranger
Ainsi donc ces dernières années (2002-2005), environ 275 000 mariages ont été célébrés en France, dont 8 000 mariages entre étrangers et plus ou moins 45 000 mariages mixtes[4]. Mais les mariages mixtes ne sont pas célébrés qu'en France. Il apparaît que plus de 45 000 mariages mixtes supplémentaires sont célébrés à l'étranger, la quasi-totalité entre un ressortissant français et un ressortissant étranger, et transcrits sur les registres de l'état civil français.
De ce fait, près de 90 000 mariages sur 320 000, soit plus d'un mariage sur quatre, du moins pour ceux qui sont enregistrés en France, sont des mariages mixtes, et près de 100 000 soit 30 % concernent les étrangers.
De ce fait aussi, la moitié des titres de séjour est délivrée à des ressortissants étrangers de conjoints français (surtout l'autorisation dite Vie privée et familiale). Également, 36 000 acquisitions de la nationalité française ont été prononcées au titre du mariage en 2005, 95 % des demandes étant couronnées de succès. Entre 1999 et 2004, la progression de leur nombre a été de 34 %[5].
D'après le journal Le Monde du 12 octobre 2007, la progression en dix ans des mariages de Français au Maghreb et en Turquie a crû de 7.31 %. À titre d'exemple, en 1994, 1 129 ressortissants algériens seulement avaient épousé un Français. En 2005, ils étaient déjà 12 457, c'est-à-dire onze fois plus[6].
Notes et références
- Insee T9 - Mariages suivant les nationalités combinées des deux époux [xls]
- Insee - La population française en 2003 par C. Beaumel, L. Richet-Mastain et M. Vatan (page 25 - tableau 38) [PDF]
- INED - Michèle Tribalat dans Population et Société n°300 (avril 1995) [PDF]
- Insee T9 - Mariages suivant les nationalités combinées des époux [xls]
- La documentation française - L'immigration clandestine en France
- Éric Zemmour, « Immigration : le réel interdit », Le Monde, 12 octobre 2007.
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