Son numérique (musique)

Son numérique (musique)

L'arrivée de l'informatique et du stockage d'information sous forme numérique a entrainé une véritable révolution dans le domaine musical. Cette révolution a commencé avec le CD audio, puis avec la compression des fichiers audios, puis les lecteurs dits MP3 et continue de nos jours avec l'intégration de la composante numérique dans le monde de la Hi-Fi et dans les lecteurs multimédias.

Il y a pour le grand public plusieurs sources possibles pour obtenir de la musique sous forme numérique.

  1. les sources analogiques
    1. Disque microsillon
    2. Cassette audio
    3. Radio
  2. les sources numériques
    1. CD audio et ses dérivés
    2. DVD
    3. Plateformes de téléchargement

Sommaire

Échantillonnage/Codage

Le passage d'un signal analogique à un signal numérique se fait via une conversion analogique - numérique, par échantillonnage (prises des valeurs du signal analogique à intervalles de temps constants) et par quantification de chacune des valeurs échantillonnées. Dit autrement : à chaque top d'horloge (selon une fréquence choisie), on mesure la valeur du signal analogique (par exemple les volts issus d'un micro ou d'une tête de lecture de disque vinyle) et on lui donne une valeur numérique.

Par exemple pour les CD (disques compacts audio), la fréquence est fixée à 44.1 kiloHertz, la valeur numérique est codée sur 16 bits et prend donc une valeur entière entre -32768 et +32767.

Pour connaître la qualité numérique d'un enregistrement, il faut connaître ces deux valeurs : la fréquence d'échantillonnage et le nombre de bits. Une fréquence trop faible coupera tous les aigus, un codage sur trop peu de bits diminuera 'la finesse' de l'enregistrement. Tout dépend de l'utilisation a posteriori du signal (musique, dictaphone, radio, ...). On peut faire un parallèle avec les images numériques, la fréquence s'approchant de la résolution et le nombre de bits du nombre de couleurs possibles ; la taille de l'image en pixel se rapprochant de la longueur du morceau enregistré.

Quelques valeurs communes
Utilisation Fréquence d'échantillonnage (kHz) Quantification (Nombre de bits)
Studio d'enregistrement 48 - 96 - 192 24
CD audio 44,1 16
DVD 48 16
DVD AUDIO 44,1 À 192 16 À 24
...

Notons quelques points importants :

  • Du fait du procédé même d'échantillonnage, il est nécessaire de filtrer le signal analogique avant de le convertir
  • Alors que la théorie (théorème de Shannon) pose comme limite supérieure des fréquences enregistrées la moitié de la fréquence d'échantillonnage, la pratique montre qu'elle est encore plus faible (dans le cas de l'échantillonnage d'une sinusoïde à deux fois la fréquence, si on a de la chance on échantillonne les sommets, dans le cas contraire on échantillonne le signal quand il passe par 0).

Une fois les caractéristiques numériques déterminées (fréquence, nombre de bits), il convient de s'intéresser à la façon dont ce signal sera stocké dans un fichier. C'est ce qu'on appellera dans la suite de l'article : l'encodage.

Encodage

L'encodage va consister à transférer la musique depuis la source vers le disque dur. Dans le cas des sources analogiques, il faudra passer par un convertisseur analogique-numérique. Dans le cas des sources numériques, il faudra utiliser un logiciel de recopie et évitant de repasser par un signal analogique pour ne pas générer de pertes.

Spécificités des encodages

Tout encodage d'un signal analogique vers un signal numérique entraine une perte d'information (puisqu'on passe de données continues à des données discrètes). La difficulté sera d'enregistrer l'information de façon aussi fidèle que nécessaire tout en ayant un objectif de taille de fichier.

Voir l'article principal : Compression audio

Encodages sans perte

Lors de l'acquisition de flux audio stéréo classiques, les données sont traditionnellement échantillonnées en utilisant un codage PCM. Ce codage sans perte est stocké sous forme d'échantillons de musique dans un fichier dont le format varie selon le CODEC utilisé.

Il est donc possible d'enregistrer un signal audio stéréo numérisé sans perte sous forme de fichier informatique. Cette opération d'extraction de données s'appelle plus couramment rip. Le signal résultant de l'extraction numérique d'un CD est strictement identique à celui qui sera traité par le logiciel de lecture. Il n'y aura ni perte, ni gain sur la partie numérique Un exemple de format de fichier informatique contenant des échantillons musicaux non compressés est le fichier WAV. La taille de ces fichiers est par conséquent la plus importante par rapport aux formats de fichiers compressés.

Il existe aussi des codec visant à compresser les fichiers .WAV sans aucune perte. c'est par exemple le cas du format FLAC.

Outre le taux et la méthode de compression de chaque codec, une différence à noter plus particulièrement entre les différents formats est leur capacité à contenir des étiquettes de données (TAG)qui peuvent être utilisées par les programmes de lecture (nom du morceau, nom de l'auteur, date, ...). Le format WAV qui est le plus ancien pour l'informatique grand public ne contient officiellement aucune étiquette, il est cependant possible d'y stocker un minimum d'information sur la piste et l'auteur dans son préambule. Notons que certains logiciels sont capables de lire et écrire ces informations dans le fichier WAV.

Un format d'étiquette populaire est par exemple ID3

Liste partielle des codec dits sans perte d'information ('lossless' en anglais):

  • wav (attention, un fichier .wav peut contenir de la musique compressée, voir l'article wav)
  • aiff
  • flac
  • Monkey's Audio
  • alac (Apple Lossless Audio Codec)
  • [[Windows Media Audio|WMA] (windows Media Audio lossless)
  • ace
  • ...

Compression avec perte

L'encodage avec perte effectue une compression des données audio en privilégiant la diminution de la taille des données enregistrées au détriment de la qualité du signal. Il est cependant possible de diminuer notablement la taille des données sans dégrader excessivement la qualité du signal (il s'agit d'un compromis à trouver). On observe par exemple que certains format présentent une restitution du son fort près de l'original sur des équipements audio courants tels que (MP3 320 ou WMA 320).

On peut continuer la comparaison avec les images pour lesquelles le format jpeg peut compresser considérablement la taille du fichier sans que la perception de la qualité de l'image soit notable).

Liste des codec avec perte d'information ('lossy' en anglais):

Règles de l'art pour une bonne acquisition

Voir l'article détaillé : Enregistrement sonore

Encodage à partir d'une source analogique

L'encodage à partir d'une source analogique se fait normalement par l'intermédiaire d'une carte son qui fera la conversion analogique/digital et d'un logiciel qui se chargera d'encoder et de sauver le fichier de données.

Encodage à partir d'une source numérique

Il s'agira de recopier les données d'un support vers un autre (par exemple d'un CD vers un disque dur). Afin de ne pas diminuer la qualité des données, on utilisera un logiciel dédié (Exact Audio Copy par exemple) et des caractéristiques identiques (fréquence (en Hertz) et taille (en bits)). Toute diminution de la fréquence d'échantillonnage ou de la taille en bit des données conduira à une perte d'information. Par contre, il est inutile d'augmenter la fréquence ou la taille, car aucune information 'utile' ne pourra être rajoutée. Il s'ensuit que dans le meilleur des cas, la qualité sera conservée à l'identique. A moins d'avoir un problème de place, il est recommandé de choisir un format d'enregistrement sans perte pour une écoute Hi-Fi.

Logiciel

Les participants au forum audiophile recommandent, pour les PC, l'utilisation de 'Exact Audio Copy' [1].

Matériel

Les équipements informatiques classiques (ordinateur et carte son) sont capables de traiter la musique numérisée. Il existe aussi des appareils spécialisés (dont les cartes son font partie) qui sont les convertisseurs analogique-numérique.

La qualité de la carte son a bien sûr un rôle important à jouer s'il s'agit de numériser un son analogique ou pour l'opération inverse (convertir un signal numérique en signal analogique).

Restitution du signal numérique

Il s'agit ici d'envoyer au convertisseur numérique les données issues du fichier numérique.

Élaboration du signal qui va vers le convertisseur

À partir du fichier de base (quel que soit son type), l'ordinateur va élaborer les données audio pour les délivrer au convertisseur sous forme d'un flux PCM (à confirmer). A moins que le convertisseur accepte par exemple une clé usb avec des fichiers compressés qu'il décompressera alors lui même.

Rôle du microprocesseur

Le micro-processeur traitera les données numériques sans problèmes, par contre, c'est au niveau du traitement général dans l'ordinateur que les choses se compliquent et qu'il s'agit de faire attention. Ceci d'autant plus que souvent les avis varient sans toutefois être fondés. Lire en ligne. Le blog sur www.atoll-electronique.com, présente une discussion intéressante et surtout une méthode pour vérifier scientifiquement (non basé sur l'oreille) les capacités de telle ou telle méthode pour délivrer un bon signal.

Rôle du programme de lecture

Temps d'attente, charge CPU, trajet de l'information dans la machine

Transport du signal vers le convertisseur

Le transport du signal vers le convertisseur dépend du protocole utilisé. Classiquement sur un ordinateur, les types suivants sont disponibles :

Il y a deux types de transfert du signal : le transfert synchrone et le transfert asynchrone. Le type de transfert dépend de la source et du convertisseur. Par exemple, si le convertisseur est vu par l'ordinateur comme une carte son externe branchée sur un port usb, le transport sera synchrone. Si par contre on branche une clé usb sur un convertisseur et que celui-ci est capable de lire le fichier sur la clé USB le transport sera alors asynchrone. Un élément important dans le transport de données numérique est la correction d'erreur.

Synchrone

Les données doivent être reçues à intervalle régulier par le convertisseur. Si cela n'est pas le cas, alors le convertisseur aura du mal à recréer le signal analogique. Il s'ensuit une dégradation de l'écoute.

Un des problèmes principaux de la transmission de données de façon synchrone consiste en la synchronisation des horloges et dans la difficulté de faire de la correction d'erreur. La façon dont ces problèmes sont traités dépend du protocole utilisé. Bien qu'il existe dans l'industrie de nombreux protocoles synchrone qui fonctionnent, ils ne sont pas disponible au particulier pour son installation privée.

(notons qu'à l'intérieur d'un ordinateur, c'est la même horloge qui servira à la carte son et à la carte mère, il n'y a normalement pas de problème d'horloge. Si les éléments sont distinct alors les problèmes d'horloge (gigue ou jitter en anglais) apparaissent).

Asynchrone

Le convertisseur peut recevoir les données sans contrainte temporelle (à part celui de recevoir les données à temps). Une mise en œuvre consiste par exemple à créer une zone tampon au niveau du convertisseur. Dans cette zone tampon, les données numériques sont stockées temporairement et y restent jusqu'à leur conversion. Il est ainsi possible d'envoyer des données à l'avance et de permettre le traitement des erreurs au cas où.

Le transfert des données de façon asynchrone est bien plus fiable, mais complique l'architecture des convertisseurs (rajout d'une CPU par exemple pour gérer le tampon), d'où le prix plus élevé. De plus les fabricants de convertisseurs sont plus des électroniciens que des informaticiens, c'est ce qui explique la présence sur le marché de nombreux convertisseurs synchrones.

Il est à noter que les capacités de transfert actuelles en asynchrones sont de plusieurs ordres de grandeur supérieures à ce qui est nécessaire pour faire transiter un signal audio :les équipements actuels classiques (ethernet) sont à 1Gbit/s, contre 176,4 ko/s pour la musique issue d'un CD. Si on considère qu'un réseau TCP ne doit pas être chargé à plus de 20% pour rester efficace (assurer le transfert rapide des données dans le cas d'un réseau utilisé par de nombreuses machines), le débit reste quand même à 200 Mbit/s, soit ramené en octets 25 000 ko/s soit 142 fois supérieur !

USB

La norme de définition de l'usb 2.0 [2]précise 4 modes:

  • transfert de commande, utilisé pour l'énumération et la configuration des périphériques. Il convient pour des données de taille restreinte ; il y a garantie de livraison (renvoi des paquets erronés) ;
  • transfert d’interruption, utilisé pour fournir des informations de petite taille avec une latence faible. Ce ne sont pas des interruptions au sens informatique du terme : le périphérique doit attendre que l’hôte l’interroge avant de pouvoir effectuer un tel transfert. Ce type de transfert est notamment utilisé par les claviers et les souris ;
  • transfert isochrone, utilisé pour effectuer des transferts volumineux (bande passante garantie), et en temps réel. Il n'y a par contre pas de garantie sur l'acheminement des données. Ce type de transfert est utilisé pour les flux audio et vidéo ;
  • transfert en masse (bulk), utilisé pour transférer des informations volumineuses, avec garantie d'acheminement, mais sans garantie de bande passante. Ce type de transfert est utilisé par les dispositifs de stockage.

Comme écrit dans la norme au chapitre 5.12 : Transférer des données de façon fiable en mode isochrone par USB requiert qu'un soin particulier soit porté aux détails. Figure 5-17 de la même norme (page 70) montre en entre autres les nombreuses étapes d'un signal entre un micro et des haut-parleurs en mode isochrone.

Une étude faite pour les besoins de la musique numérisée précise trois modes de transmission USB[3]  :

  • synchrone

(pas de renseignements)

  • adaptatif

C'est l'ordinateur qui a la maîtrise de l'horloge et le DAC le suit. C'est un mode très facile à mettre en œuvre pour le fabricant, puisqu'il lui suffit d'installer une puce sans la programmer.

  • asynchrone (équivalent au transfert en masse décrit ci-dessus)

C'est le DAC qui est maître et demande à l'ordinateur d'accélérer ou de freiner la transmission. C'est un mode difficile à mettre en œuvre car il demande un gros investissement de la part du constructeur.

problèmes et solutions

Il existe des périphériques USB dédiés qui se chargent d'améliorer la transmission des données audio vers le convertisseur (par exemple M2tech hiface[4]).

Le convertisseur

Les différents types

Les serveurs de contenu multimédia

Les différents protocoles

Voir aussi

Notes et références

  1. Musique dématérialisée sur /www.audiophilefr.com. Consulté le 8 mai 2010.
  2. (en)Universal Serial Bus Revision 2.0 specification, Chapitre 5.4 sur www.computeraudiophile.com. Consulté le 10 mai 2010
  3. (en)Asynchronicity: A USB Audio Primer sur www.computeraudiophile.com. Consulté le 10 mai 2010
  4. (fr)AM2Tech Hiface, les dessous d'une petite interface intelligente sur musiq-audiophile.blogspot.com. Consulté le 12 mai 2010

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Son numérique (musique) de Wikipédia en français (auteurs)

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