- Marguerite de Lussan
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Marguerite de Lussan, née en 1682 à Paris et morte le 31 mai 1758 à Paris, est une femme de Lettres, romancière historique.
« L'origine de Mlle de Lussan est peu connue. Les uns la font naître d'un cocher et de la Fleury, diseuse de bonne aventure ; selon d'autres, elle serait fille naturelle du frère du prince Eugène, Louis-Thomas de Savoie-Carignan et d'une courtisane inconnue (Thomas de Savoie l’autorisa à porter ses Armes). Quoi qu'il en soit, à l'âge de vingt-cinq ans, elle se lia d'amitié avec le savant Huet, évêque d'Avranches, qui, ayant eu occasion de la connaître, gouta son esprit, et l’exhorta, dit-on, à composer des romans moraux, mais il est à croire que qu’il n’eut point approuver tous ceux qui sortirent de sa plume. On vit d’abord paraître L’histoire de la comtesse de Gondès, en 2 vol. Louis de La Serre, sieur de Langlade, auteur de quelques opéras, dirigea ce premier ouvrage de Mlle de Lussan, et vécut toujours dans la plus grande intimité avec son associé. Elle commença par avoir pour lui des sentiments qui passaient les bornes de la reconnaissance. Elle fit croire ensuite, par la continuité de ses attentions, qu’il était son mari. Puis, elle publia coup sur coup, tantôt seule, tantôt avec la collaboration d’écrivains (Baudot de Juilly, Boismorand, La Serre) mais toujours sous son nom, une série de romans historiques.
-Le Dictionnaire historique de Chaudon et Delandine contient ce qui suit : « La figure de Mlle de Lussan n'annonçait point ce que cette agréable romancière devait à la nature. Elle était louche et brune à l'excès. Sa voix, son air n'appartenaient point à son sexe, mais elle en avait l'âme. Elle était sensible, compatissante, pleine d'humanité, généreuse, capable de suite dans l'amitié, sujette à la colère, jamais à la haine. Elle eut des faiblesses, mais sa passion principale fut de faire de bonnes actions. Elle était vive, gaie et malheureusement fort gourmande.» Il paraît même qu'elle mourut d'une prosaïque indigestion , fin peu digne d'une Muse , d'une romancière habituée à vivre dans le monde du rêve et du sentiment. En fin de compte, si elle a aimé les plaisirs de la table, elle a eu cela de commun avec d'autres femmes de lettres, Marae du Deffant et M me Duchâtelet, par exemple, lesquelles, malgré leur essence éthérée, leur nature de sylphides intellectuelles, ne comprenaient pas qu'on pût suffisamment désaltérer sa lèvre et nourrir son corps avec le nectar et l'ambroisie du vieil Olympe ».
Note(s) sur certains des ouvrages parus sous son nom ou qu’on lui attribue : Certains biographes, contemporains de son temps et la B.N.F. lui attribue la maternité de Vie de Louis Balbe-Berton de Crillon, surnommé le Brave, et Mémoires des règnes de Henri II, rançois II, Charles IX, Henri III et Henri IV, pour servir à l’histoire de son temps. D’autres biographes s’accordent à dire que l’auteur de cet ouvrage paru anonymement n’est pas défini et qu’il peut être également attribué à Nicolas Baudot de Juilly (1678-1759). ! A ce propos, le dictionnaire biographique des auteurs du XVIIIème siècle note : «…On a vu paraître sous son nom (Mlle de Lussan) L’histoire de la vie du règne de Charles VI, roi de France (1753) ; L’histoire du règne de Louis XI (1755) et de L’histoire de la dernière révolution de Naples (1756). Mais ces trois ouvrages sont de Baudot de Juilly, le même qui , en 1696, donna l’histoire de Charles VII, réimprimé en 1755. Mlle de Lussan lui rendait la moitié du profit qu’elle retirait des livres qu’elle adoptait, et lui faisait cent pistoles de pension, des deux cents qu’elle avait obtenus sur le Mercure… ».
-De même, une biographie contemporaine de son temps note : On attribue à M. l’abbé de Boismorand, Les anecdotes de la cour de Philippe-Auguste, en 6 part. ou 2 vol. in-12, qui virent le jour à Paris en 1733, et qui ont été souvent réimprimées depuis et qui est, sans contredit le meilleur ouvrage qui ait parut sous le nom de Mlle de Lussan. -Une autre biographie contemporaine de son temps note : « Deux ou trois auteurs de ses amis, La Serre, l'abbé de Boismorand, Boudot de Juilly, furent tour à tour, dit-on, ses fournisseurs ou ses teinturiers, et purent dès lors revendiquer une assez large part dans le succès de quelques-uns de ses écrits !» –Toutefois, si Mlle de Lussan en est le véritable auteur de cet ouvrage, il demeure le dernier qu’elle a donné.
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