- Marcello Truzzi
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Marcello Truzzi (né le 6 septembre 1935 - mort le 2 février 2003) était un professeur de sociologie au New College of Florida (en) et à l'Université d'Eastern Michigan. Il est l'un des cofondateurs du Committee for the Scientific Investigation of Claims of the Paranormal (CSICOP) ainsi qu'un fondateur de la Society for Scientific Exploration. Il a été directeur du Center for Scientific Anomalies Research[1].
Qualifié comme étant « le sceptique des sceptiques » (the skeptic's skeptic) par Paul Kurtz, Truzzi faisait des recherches sur plusieurs protosciences et pseudosciences.
Sommaire
Biographie
Truzzi est né à Copenhague, au Danemark. Sa famille, travailleurs du cirque, immigre aux États-Unis en 1944. Son père, Massimiliano Truzzi, était jongleur. Marcello Truzzi sert dans l'armée de terre des États-Unis entre 1958 et 1960. Il est naturalisé américain en 1961.
Il fonde le journal sceptique Explorations et participe à la création du CSICOP à titre de co-dirigeant avec Paul Kurtz. Le journal de Truzzi devient le journal officiel de l'organisme et est renommé The Zetetic. Environ un an plus tard, Truzzi quitte le CSICOP après un vote de non-confiance du conseil exécutif. Truzzi désirait inclure des gens « pro-paranormal » dans l'organisation ainsi que des recherches « pro-paranormal » dans le journal. Le comité exécutif du CSICOP a estimé qu'il existait déjà suffisamment d'organisations et de journaux dédiés à ces points de vue. Kendrick Frazier fut nommé éditeur à la place de Truzzi et le nom du journal change à nouveau pour devenir le Skeptical Inquirer.
Après avoir quitté le CSICOP, Truzzi crée un nouveau journal, le Zetetic Scholar[2]. Il y fait la promotion du terme zététique et le propose comme une alternative au terme scepticisme. Ce dernier terme est associé, selon lui, au pseudosceptiques[3].
Truzzi est sceptique des chercheurs et démystificateurs qui se prononcent sur la validité ou non d'une affirmation avant de l'avoir expérimentée. Il accuse le CSICOP d'avoir adopté un comportement de plus en plus antiscientifique.
« Selon moi, ils ont tendance à bloquer les investigations honnêtes. La plupart d'entre eux ne sont pas agnostiques face aux affirmations paranormales ; ils sont là pour les démolir. [...] Lorsqu'une expérience paranormale rencontre ses objectifs, ils redéfinissent ces derniers. Par après, si l'expérience est fiable, ils diront que c'est une simple anomalie. »
— Marcello Truzzi[N 1]
Truzzi affirme que les chercheurs du CSICOP placent la barre trop haute au niveau de la preuve à fournir dans les cas d'études d'anomalies ou du paranormal. Martin Gardner écrit : « Au cours des dernières années, il (Truzzi) est devenu un ami personnel de Uri Geller. Sans croire, selon ce que j'en comprends, que Geller possède des pouvoirs psychiques, il l'admire pour avoir fait fortune en prétendant qu'il n'est pas magicien »[N 2],[4]
Marcello Truzzi meurt du cancer le 2 février 2003.
Pseudoscepticisme
Le pseudoscepticisme (pseudoskepticism) a été popularité et caractérisé par Marcello Truzzi en réponse au scepticisme scientifique qui, selon lui, fait des affirmations négatives sans porter le fardeau de prouver ces affirmations[5].
En 1987, lorsqu'il était professeur de sociologie à l'Université d'Eastern Michigan, Truzzi décrivit ainsi les pseudosceptiques dans le Zetetic Scholar :
« En science, le fardeau de la preuve revient à celui qui affirme et plus une affirmation est extraordinaire, plus grand est le fardeau de la preuve demandé. Le vrai sceptique a une attitude agnostique, c'est-à-dire qu'il considère une affirmation non-prouvée plutôt que démontrée fausse. Il prétend que l'affirmation n'a pas été prouvée et que la science doit continuer à construire ses cartes conceptuelles cognitives d'analyse de la réalité sans tenir compte de l'affirmation. Tant que le vrai sceptique ne fait pas d'affirmation, il n'a rien à prouver. Il ne fait que continuer à utiliser les théories scientifiques établies par les sciences conventionnelles. Cependant, si la critique affirme que l'affirmation a été démontrée fausse, qu'il a une hypothèse négative - disons, par exemple, qu'un résultat d'un test psi est dû à un artefact, il fait une affirmation et doit alors fournir la preuve de son assertion[N 3],[6]. »
« Affirmations extraordinaires »
« Et lorsque de telles affirmations sont extraordinaires, c'est-à-dire lorsqu'elles impliquent une révolution des théories scientifiques déjà établies et vérifiées, nous devons demander des preuves extraordinaires. »
— Marcello Truzzi, The Zetetic[N 4],[7]
On résume souvent cette citation de Truzzi par la fameuse phrase « Des affirmations extraordinaires nécessitent des preuves extraordinaires » (Extraordinary claims require extraordinary proof), reprise plus tard par Carl Sagan dans la série Cosmos sous la forme Extraordinary claims require extraordinary evidence[8].
Cette idée serait une reprise d'une citation de Pierre-Simon de Laplace « Le poids de la preuve pour une affirmation extraordinaire doit être proportionnel à son degré d'étrangeté »[N 5],[9]. Cette dernière citation pourrait elle-même être dérivée d'un postulat de David Hume « Un homme intelligent modère par conséquent ses croyances selon les preuves »[N 6],[8].
Liens externes
Ressource consacrée à la mémoire de Marcello Truzzi
Notes et références
- Notes
- (en)"They tend to block honest inquiry, in my opinion. Most of them are not agnostic toward claims of the paranormal; they are out to knock them. [...] When an experiment of the paranormal meets their requirements, then they move the goal posts. Then, if the experiment is reputable, they say it's a mere anomaly."
- (en)"In recent years he (Truzzi) has become a personal friend of Uri Geller; not that he believes Uri has psychic powers, as I understand it, but he admires Uri for having made a fortune by pretending he is not a magician."
- (en)In science, the burden of proof falls upon the claimant; and the more extraordinary a claim, the heavier is the burden of proof demanded. The true skeptic takes an agnostic position, one that says the claim is not proved rather than disproved. He asserts that the claimant has not borne the burden of proof and that science must continue to build its cognitive map of reality without incorporating the extraordinary claim as a new "fact." Since the true skeptic does not assert a claim, he has no burden to prove anything. He just goes on using the established theories of "conventional science" as usual. But if a critic asserts that there is evidence for disproof, that he has a negative hypothesis --saying, for instance, that a seeming psi result was actually due to an artifact--he is making a claim and therefore also has to bear a burden of proof.
- (en)"And when such claims are extraordinary, that is, revolutionary in their implications for established scientific generalizations already accumulated and verified, we must demand extraordinary proof." (This statement is often abbreviated to "Extraordinary claims require extraordinary proof."
- (en)"The weight of evidence for an extraordinary claim must be proportioned to its strangeness."
- (en)"A wise man, therefore, proportions his belief to the evidence."
- Références
- (en)Society for Scientific Exploration Founding Members
- (en)Zetetic Scholar archives
- (en)in memoriam Skeptics and Scientists
- (en)Skeptical Odysseys: Personal Accounts by the Leading Paranormal Inquirers edited by Paul Kurtz, Prometheus Books, 2001, p 360
- (en) Marcello Truzzi, « On Pseudo-Skepticism », dans Zetetic Scholar, no 12/13, 1987, p. 3–4 [texte intégral]
- (en)Marcello Truzzi. « On Pseudo-Skepticism », Zetetic Scholar, 12/13, pp3-4, 1987
- (en)Marcello Truzzi. « Éditorial », The Zetetic, vol. 1, no. 1, automne/hiver 1976, p. 4
- (en)Paper
- (en)A sense of place in the heartland, The Milwaukee Journal Sentinel Online
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