- Pierre Manoli
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Pierre Manoli, né le 15 décembre 1927 au Caire (Egypte) et décédé le 9 février 2001 à La Richardais (France), est un sculpteur français. Tout au long de sa carrière, il ne cessa de chercher à innover et améliorer ses techniques de sculpture, telles que la fusion du granit à 2000°C, qu'il a découverte. Il créa de nombreuses œuvres monumentales dans le cadre de commandes publiques, qui sont aujourd'hui toujours en place.
Sommaire
Biographie
Enfance en Egypte
Pierre Manoli est né en 1927 au Caire et est issu d'une famille d'ascendance grecque et vénitienne. Son père, Auguste Manoli, est un médecin de renom dans la ville et est passionné par les arts. Alors, des personnalités du monde artistique sont souvent conviées dans la famille. C'est ainsi qu'un ami sculpteur d'Auguste découvre le talent de Pierre, qui s'amusait à modeler des personnages et animaux, à l'âge de 10 ans. Sur ses conseils, Auguste Manoli décide d'aider son fils à s'épanouir dans cette voie plutôt qu'en médecine, filière pourtant de tradition familiale. A 20 ans, Pierre s'inscrit donc à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts du Caire.
Études artistiques en France
En 1950, Manoli quitte l'Égypte pour poursuivre ses études artistiques à l'École nationale des Arts Décoratifs de Paris, où il obtiendra le diplôme Henri Matisse en 1955. La même année, il épouse Jacqueline Renault, mère de ses deux filles, Sylvie et Anne (aujourd'hui Anne poursuit une carrière d'artiste peintre). Il continue sa formation à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1956. Alors, il se met à modeler la glaise et le plâtre et crée ses premières œuvres autour du thème du mouvement dans l'espace, thème qu'il continuera de développer au cours de sa carrière. Les Trapézistes sont nés.
Période parisienne
Au Salon d'Automne de 1958, il expose Les Trapézistes. Georges Boudaille admire son travail et écrit dans Les Lettres Françaises : « Manoli avec ses acrobates ouvre une voie nouvelle ». L'année suivante, le sculpteur participe avec ses mobiles à la première Biennale de Paris et au Salon de la Jeune Sculpture. André Malraux, ministre d'état chargé des Affaires culturelles, témoigne personnellement de son grand intérêt pour ses œuvres. L'artiste se livre à de nombreuses expérimentations concernant les matériaux qu'il emploie. En 1961, il réalise ses premières projections de métal en fusion dans l'eau et la technique de l'irisation sur laiton. Manoli participe au séminaire international à l'Université de Farleigh Dickenson (New-Jersey, Etats-Unis) en 1962. Dans l'attente de livraison de ses matériaux, et dans un excès d'impatience, il braque son chalumeau sur trois cailloux à terre. Les pierres se mirent à fondre au contact du feu. Les premières sculptures en granit fondu, réalisées avec une flamme à plus de 2000 degrés, voient alors le jour. La même année, il travaille à la flamme des carreaux de céramique, rehaussés parfois de coulées de métal brûlé jusqu'à totale oxydation. C'est également dans les années 60 qu'il réalise de nombreux travaux de commandes dont les sculptures murales à la Caisse Nationale du Crédit Agricole de Paris. Il reçoit également la médaille de l'électrification Le Mans-Rennes (SNCF) pour sa sculpture intitulée "Hommage au Rail", installée à la gare Montparnasse en 61. Cependant, Manoli et son épouse divorcent. Alors, le sculpteur installe son atelier dans les anciennes écuries Buffon, rue Poliveau, dans le Vème arrondissement. Par la suite, Manoli expérimente l'irisation sur acier et sur acier inoxydable. C'est en 1969 qu'a lieu sa rencontre avec Britt-Marie Andersson, qui deviendra sa compagne, puis son épouse. En 1971, Manoli réalise des sculptures motorisées avec des structures de parapluies. Lors de l'exposition au Ministère Intérieure, organisée par Iris Clert, la troupe de Karin Waehner s'en inspire pour l'une de ses chorégraphies.
La Bretagne
En 1975, Manoli et Britt-Marie s'installent en Ille-et-Vilaine, à La Richardais, un petit bourg situé au bord de la Rance où il restera pendant plus de 25 ans. A la fin des années 70 et tout au long des années 80, en plus de ses œuvres d'atelier, l'artiste réalise de nombreuses œuvres monumentales. Il crée "Heliosphère" en 1990, œuvre qui lui permettra d'obtenir le prix de la Fondation Florence Gould au XXIVème Prix International d'Art Contemporain de Monte-Carlo. En 1992, la sculpture "La Grande Voile" est installée dans le hall rénové de la Gare Montparnasse à Paris; puis en 1995 c'est "la Fontaine de Vie", sculpture-fontaine, qui est inaugurée à Chantepie en Ille-et-Vilaine. Il réalise et met en place le mobilier liturgique de la cathédrale Saint-Corantin de Quimper en 1999. Le 9 février 2001, le sculpteur décède à La Richardais. Le 8 septembre, inauguration du Musée Manoli, musée et jardin de sculptures, dans la demeure de l'artiste.
Techniques
Inventeur de techniques nouvelles, Manoli ne s'inscrit dans aucun courant.
Modelage
A ses débuts, Manoli modèle la glaise et le plâtre dans une facture classique (L'Homme debout, 1952). Dès 1956, le mouvement devient un élément essentiel de sa recherhce, dynamisant ses volumes de bronzeparmi lesquels les mobiles -acrobates et danseurs- furent très remarqués (Grand mobile, 1958); ainsi que les monumentaux "Trapézistes" (1956), sculptures de 2m10 d'envergure à l'équilibre parfait. Il modèlera aussi l'étain (Chouette aux ailes déployées, 1978) et l'aluminium (Ecocre d'aluminium, 1961).
Fusion
Dès les années 60 il abandonne le modelgae préférant le chalumeau pour travailler le métal, la faïence ou le granit. Surnommé "Manoli la flamme" par Pascal Bonafoux, on avait pour habitude le voir dans son atelier harnaché de ses lunettes ou de son casque protecteur. En 1962, le sculpteur est le premier a faire fusionner le métal dans l'eau, ses projections faisant surgir du matériau des formes tourmentées, des végétaux ou des animaux. Mais sa plus grande invention réside dans ses granits fondus au chalumeau, à 2000 degrés. Dès 1963, cette technique fera naître du granit des formes puissantes, d'un noir profond. Un granit modifié jusque dans sa nature en autant d'oiseaux, de disques ou de soleils (La Paix, 1965; Ma Maison, 1965). "Ce bousculeur de formes aime jouer avec le feu et en apprécie autant les colères que les brusques fééries", écrit Jean-Marc Campagne. Chalumeau à la main, Manoli innove en dessinant les plaques de faïence (Galaxie, 1964; Visage I, 1970). Il illumine, en une irisation, le laiton (Couple, 1976), puis l'inox (Le buste, 1971; Couple, 1971) : la lumière vient s'accrocher dans des tons chauds et dorés.
Assemblages
A la même époque, Manoli s'intéresse aussi aux matériaux de récupération. Les ustensiles de cuisine, les dépôts de ferrailleurs et des quincailliers sont autant de sources où le sculpteur cherche son trésor. Isolés ou assemblés, soudés ensemble, ces objets gardent leur identité; anoblis par l'artiste, ils se métamorphosent en compositions inattendues, figuratives ou abstraites : ils sont transfigurés. Le regard singulier qu'il portait à ce trésor du pauvre l'amenait tantôt à découvrir la silhouette d'un oiseau dans un soc (Rouge-gorge, 1979), tantôt à chercher un objet avec lequel il pourrait se mettre à dessiner : des clous pour dessiner un arbre (Arbre de Vie, 1980), une chaîne de transmission pour dessiner une figure humaine (Père, 1979; Fille, 1980). Il produit alors la superbe "Heliosphère" (1990) ainsi que "Hommage à Django" (1986), célèbre musicien. Très souvent, cette recherche aboutie à une œuvre d'art d'une expression abstraite ou à des œuvres cinétiques mécaniques comme ses structures d'armatures de parapluies assemblées et motorisées par un mécanisme caché (L'Oeil, 1971; Les Araignées, 1971). "Ouvert sur le monde, à la cadence de la respiration de la mer ou celle de l'homme qui emmagasine d'abord des images et qui y réfléchit ensuite. Cet oeil marque l'itinéraire intérieur de l'artiste", écrit Daquin (Voix du Nord, 1978). Ces motifs, ces thèmes et ces techniques, Manoli les déclina et les approfondit, pendant près de 50 ans de création.
Catégories :- Sculpteur français
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