- La Peur (Chevallier)
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La Peur Auteur Gabriel Chevallier Pays d'origine France Date de parution 1930 La Peur est un roman de l'écrivain français Gabriel Chevallier, publié pour la première fois en France en 1930.
Dans ce récit largement autobiographique, Gabriel Chevallier raconte la terrible expérience des combattants de 14-18 face à la férocité et l'inutilité de la guerre à laquelle ils doivent participer malgré eux. Il dépeint autant l'atroce souffrance des poilus que la stupidité des « stratèges » de l'arrière qui les ont maintenus dans les tranchées du front, tandis que les planqués et les profiteurs exaltaient les valeurs guerrières. Terrés parmi les cadavres et les blessés agonisants, les « poilus » sacrifiés vivaient au jour le jour leur vie de bêtes destinées à la boucherie.
Dans une réédition de 1951, Gabriel Chevallier présente ainsi son ouvrage : « Ce livre, tourné contre la guerre et publié pour la première fois en 1930, a connu la malchance de rencontrer une seconde guerre sur son chemin. En 1939, sa vente fut librement suspendue, par accord entre l'auteur et l'éditeur. Quand la guerre est là, ce n'est plus le moment d'avertir les gens qu'il s'agit d'une sinistre aventure aux conséquences imprévisibles. Il fallait le comprendre avant et agir en conséquence. »
« On enseignait dans ma jeunesse — lorsque nous étions au front — que la guerre était moralisatrice, purificatrice et rédemptrice. On a vu quels prolongements ont eu ces turlutaines : mercantis, trafiquants, marché noir, délations, trahisons, fusillades, tortures; et famine, tuberculose, typhus, terreur, sadisme. De l'héroïsme, d'accord. Mais la petite, l'exceptionnelle proportion d'héroïsme ne rachète pas l'immensité du mal. D'ailleurs peu d'êtres sont taillés pour le véritable héroïsme. Ayons la loyauté d'en convenir, nous qui sommes revenus. »
« La grande nouveauté de ce livre, dont le titre était un défi, c'est qu'on y disait : j'ai peur. Dans les “livres de guerre” que j'avais pu lire, on faisait bien parfois mention de la peur, mais il s'agissait de celle des autres. L'auteur était un personnage flegmatique, si occupé à prendre des notes, qu'il faisait tranquillement risette aux obus. »
« L'auteur du livre estima qu'il y aurait improbité à parler de la peur de ses camarades sans parler de la sienne. C'est pourquoi il décida de prendre la peur à son compte, d'abord à son compte. Quant à parler de la guerre sans parler de la peur, sans la mettre au premier plan, c'eût été de la fumisterie. On ne vit pas aux lieux où l'on peut être à tout instant dépecé à vif sans connaître une certaine appréhension. »
« Le livre fut accueilli par des mouvements divers, et l'auteur ne fut pas toujours bien traité. Mais deux choses sont à noter. Des hommes qui l'avaient injurié devaient mal tourner dans la suite, leur vaillance s'étant trompée de camp. Et ce petit mot infamant, la peur, est apparu, depuis, sous des plumes fières. Quant aux combattants d'infanterie, ils avaient écrit : “Vrai! Voilà ce que nous ressentions et ne savions pas exprimer. Leur opinion comptait beaucoup. »
Catégories :- Roman français
- Littérature sur la Première Guerre mondiale
- Roman paru en 1919
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