Kishida Ryūsei

Kishida Ryūsei

Nom de famille : KISHIDA ; nom personnel : Ryūsei

岸田劉生

Peintre japonais né en 1891 à Tōkyō, mort en 1929 à Tokuyama (dépt. de Yamaguchi). Fils de Kishida Ginkō 岸田吟香.

Autoportrait de Kishida
Kishida Ryūsei, Autoportrait, 1914

Sommaire

Eléments biographiques

Kishida Ryūsei naît dans le quartier moderne de Ginza à Tōkyō. Son père Kishida Ginkō (1833-1905) est un homme important, connu à la fois comme journaliste, pharmacien et promoteur d’un rapprochement sino-japonais.

A la mort de ses parents en 1905, Kishida Ryūsei envisage de devenir pasteur comme beaucoup d’artistes et d’écrivains japonais de cette époque pour qui le christianisme rime avec modernité[1]. Il commence à peindre sérieusement en 1908 quand il s’inscrit à l’atelier de l’Association du Cheval blanc (Hakuba-kai) où il apprend la peinture à l’huile auprès de Kuroda Seiki. En 1910, deux de ses toiles, travaillées dans un style pleinairiste, sont acceptées au Salon du ministère de l’Éducation (Bunten).

En 1912, Kishida participe activement à la création de la Société du Fusain (Hyūzan-kai) qui marque le début du post-impressionnisme (kōki inshō-ha) au Japon et, plus généralement, de l’idée que la création est portée par le génie inné de l’individu. Il y expose des œuvres vivement influencées par un Van Gogh largement réinterprété. Autour de 1913-1914, Kishida abandonne progressivement la palette très colorée de ses débuts et oriente son travail du côté de la peinture classique allemande et italienne, notamment de Dürer qu’il admire particulièrement. Il réalise alors de nombreux portraits, ainsi que des paysages terreux, dévoilant un goût qui lui est propre pour une texture à la fois fluide et grasse.

A la fin des années 1910 et tout au long des années 1920, il peint une importante série de portraits de sa fille Reiko (née en 1914), qui alternent entre grâce et étrangeté. Les toiles les plus importantes de la série, comme Portrait de Reiko à cinq ans (Musée national d’art moderne de Tōkyō) ou Reiko souriant (Musée national de Tōkyō, œuvre classée Bien culturel important), sont connues de tous dans l’archipel. Les années 1920 sont marquées chez lui par une redécouverte du patrimoine artistique sino-japonais. Il réalise de nombreuses peintures à l’encre dans le style chinois et collectionne ardemment la peinture de l’époque d’Edo.

Il décède le 20 décembre 1929 d’une complication rénale au retour de son premier voyage à l’étranger, dans la Mandchourie voisine.

Portrait de Reiko
Kishida Ryūsei, Reiko debout, 1923

La postérité

Bien qu’inconnu en Occident, Kishida Ryūsei est considéré au Japon comme l’un des plus grands peintres du vingtième siècle. Lié au mouvement Shirakaba (1910-1923), il symbolise, dans les manuels scolaires par exemple, la modernité de l’ère Taishō (1912-1926). Depuis les années 1940, plusieurs grands historiens de l’art japonais moderne ont travaillé sur son œuvre, mettant en évidence la spécificité de son réalisme et sa critique originale des avant-gardes[2].

En dépit du petit format de ses tableaux, il est l’un des artistes les plus cotés sur le marché nippon. En 2000, sa toile Reiko un châle sur les épaules (1920) a été adjugée 360 millions de yens, établissant le record pour une œuvre moderne japonaise.

Les écrits

Parallèlement à la peinture, Kishida Ryūsei a beaucoup écrit tout au long de sa vie. De son vivant, il a publié trois livres de réflexions sur l’art, dont Les débuts de la peinture ukiyoe aux éditions Iwanami (1926). Son journal fournit par ailleurs un extraordinaire témoignage sur la vie des artistes et intellectuels de l’époque. Ses œuvres complètes ont été rassemblées en 10 volumes aux éditions Iwanami (1979-80)[3].

Notes et références

  1. Voir Michael Lucken, L'Art du Japon au vingtième siècle : pensée, formes, résistance. Paris, Hermann, 2001, pp. 52-57.
  2. Cf. Hijikata Teiichi, Kishida Ryūsei. Tōkyō, Atorie-sha, 1941 ; Kitazawa Noriaki, Kishida Ryūsei to Taishō avangyarudo. Tōkyō, Iwanami Shoten, 1993 ; Segi Shin.ichi, Kishida Ryūsei : bi to shō no hontai, Tōkyō, Tōkyō shiki shuppan, 1998.
  3. Cf. Jean-Jacques Origas (dir.), Dictionnaire de littérature japonaise. Paris, Puf [Quadrige], 1994 (2000), pp. 135-136.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Kishida Ryūsei de Wikipédia en français (auteurs)

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