Josse-Émile Lequime

Josse-Émile Lequime

Joseph-Emile Lequime, médecin belge, chef de Service des Hôpitaux et Hospices de Bruxelles, professeur à l'Université libre de Bruxelles, membre fondateur de l'Académie Royale de médecine, président de la Commission médicale du Brabant.

Joseph-Emile Lequime est né à Bruxelles le 30 pluviose de l’an X (19 février 1802). Il est le fils de François-Joseph Lequime, officier, l'un des fondateurs de la Société de peinture, sculpture et architecture de Bruxelles en 1803, et d’Adrienne de Glimes. Son oncle, Antoine Lequime (1783-1827), Docteur en pharmacie, diplômé de l'Ecole supérieure de médecine et de pharmacie de Nantes (1805), fut pharmacien du Roi des Pays-Bas à Bruxelles(1). Il fit ses études humanitaires au Lycée Impérial de Bruxelles. Celles-ci terminées, il suivit les cours de l’Ecole de Médecine que le roi Guillaume des Pays-Bas, après le chute du Premier Empire, venait de créer à Bruxelles (1818-1820) (2) Plus tard, en 1820, il s’inscrit à l’Université de Louvain et fut attaché à l’Hôpital Militaire de cette ville. Proclamé en 1826 Docteur en médecine avec distinction, il se rendit à Paris où il fréquenta les grands maîtres de l’époque (3). Lorsque survint la Révolution belge en 1830, il prit une part active à la conquête de l’indépendance de la Belgique et se fit distinguer par son ardent patriotisme. Pendant les mémorables journées de septembre 1830, il se dévoua avec ardeur en s’élançant, comme volontaire, dans les premiers combats qui eurent lieu dans la ville. C’est ainsi qu’il assista, le 23 septembre, à l’attaque des Hollandais qui cherchaient à pénétrer dans Bruxelles par la Porte de Flandre et qu’il prit une part active aux combats qui eurent lieu aux environs du Parc Royal. Aussi le roi Léopold 1er lui décerna-t-il la Croix de Fer en reconnaissance des services qu’il avait rendus. (4) Peu de temps après l’indépendance de la Belgique, le choléra envahit l’Europe. Durant cette terrible épidémie qui arriva à Bruxelles en juillet 1832, il fit preuve d’un courage extraordinaire et ne cessa de prodiguer jour et nuit des soins aux innombrables victimes. Il reçut de ce dévouement la médaille du Grand Module d’Or et de Vermeil. J. E. Lequime épousa à Bruxelles le 5 juillet 1832 Juliette Jonet, fille aînée de Théodore Jonet (5) dont il eut cinq enfants (6). Il convient de rappeler qu’il fonda en 1835, avec son frère Adolphe Lequime, le « Bulletin et Annales de médecine belge et étrangère » publiées par Ad. Lequime, J.-E. Lequime, P.-J. van Esschen et Ed. De Losen, Bruxelles, A. Mertens", qui succédait à « L’Abeille, revue médicale et scientifique, choix d’articles puisés dans les journaux de médecine, français et étrangers » fondé par son frère Adolphe l'année précédente (7). Professeur à l’Université de Bruxelles, chef de Service des Hôpitaux et Hospices de Bruxelles dont il fut pendant cinquante-cinq ans en sa qualité de médecin des pauvres, le médecin attitré, (où en mars 1866, il soigna Charles Baudelaire (8) pour paralysie et aphasie), il fut en outre proclamé, le 28 mai 1842, membre de l’Académie Royale de Médecine dont il fut l’un des membres fondateurs l’année précédente. Il décéda le 22 septembre 1886 à Bruxelles, en son domicile, 29 rue de la Science (Quartier Léopold). Son portrait a été réalisé par Schubert (1844) et François-Joseph Navez (9) (1857). Une avenue de Bruxelles porte son nom.

(1) "A.-J. Lequime, apothicaire de S.M., Maison du Roi et de la Reine" Almanach royal de la Cour, des Provinces méridionales et de la Ville de Bruxelles (1827), Bruxelles, chez la Veuve Stapleaux, vol. 11, pp. 56, 60, 269 et 277. (2) Docteur E. Vanden Corput, « Eloge du Docteur J. E. Lequime », Bulletin de l'Académie royale de médecine de Belgique, (Bruxelles, t.XX, 1901, p. 283-302). (3) En 1834, il devint membre correspondant de la Société Polytechnique de Paris. (4) « Il relevait et pansait les blessés, sous le feu de l’ennemi, dans les combats soutenus aux abords du Parc pendant les quatre journées. » Arrêté n°194 du 2 février 1835. Toutefois il ne devait jamais en réclamer la pension de 250 fr annuelle (Recueil des pièces imprimées par ordre de la Chambre des Représentants, Volume 2, Chambre des Représentants, Recueil des pièces imprimées (session de 1862-1863), Bruxelles (1863), p. 82. En 1838, est cité "Lequime, médecin du 3ème bataillon de la Garde civique de Bruxelles", mention qui, sans indication de prénom, ne permet pas de conclure s'il s'agit de lui ou de son frère Adolphe. (5) Théodore-Joseph Jonet, décédé à Bruxelles le 25 mars 1862 à l’âge de 80 ans (inhumé à Laeken), Président à la Cour d’appel de Bruxelles, ancien membre de la Chambre des représentants, Professeur honoraire à l’Université de Bruxelles. Son portrait ainsi que celui de ses filles et de ses beaux-parents Seny a été maintes fois réalisé par son ami François-Joseph Navez (M. Seny à Charleroi (1808), M. Seny (1810), famille de M. et Mme Seny et leurs deux filles (1822), Mme Edmond Bouvier née Hortense Seny (1842), Mme Bouvier (probablement Mme Edmond Bouvier) (1850), Mme Leclercq (1850). Cf. article Mme Dolez, Le Parchemin (1969), n°144. (6) Respectivement Jules (1833), médecin, Léon (1835), industriel, collectionneur d’art et mécène, Ernest (1837) avocat, Marie-Emilie (1843) et Alfred (1852), docteur en Droit. (7) « Archives de la médecine belge », journal des sciences médicales, physiques et naturelles, et de médecine vétérinaire par le docteur J.-E. Lequime. Composé à son début des articles communiqués à la rédaction et des travaux de la Société de médecine d’Anvers, de la Société médico-chirurgicale de Bruges et de la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles. Son but était de centraliser les travaux des médecins belges, et pendant les premières années il y réussit, en ce sens du moins qu’il publia les mémoires les plus importants émanés de nos travaux nationaux. […] » (L. Marcq, Essai sur l’histoire de la médecine belge contemporaine, Bruxelles, Manceaux (1866) p. 170) (8) Dr Armand Collard : « Charles Baudelaire et ses médecins bruxellois » (Revue médicale de Bruxelles, 1971). « A la page du mardi 3 avril 1866, le registre des entrants à la Clinique Saint-Jean porte la mention : « Nom et prénoms : Baudelaire Charles. « Domicile : France et rue de la Montagne, 28. « Profession : homme de lettres. « Maladie : apoplexie. » Le Professeur Lequime, soit en raison de la personnalité du malade, soit à la prière des amis de celui-ci (peut-être les Hugo qui lui avaient déjà recommandé le Dr Jottrand), provoqua une consultation avec un collègue plus jeune, sans doute, mais à l'époque la « lumière » de la Faculté de Médecine de Bruxelles. Le Professeur Crocq examina à son tour le malade et confirma les diagnostic et pronostic de son collègue Lequime. Le poète séjourna à la Clinique de la rue des Cendres du 3 au 19 avril, toujours selon le registre des malades, ayant payé en tout cent francs pour sa pension et les menus frais. » E. Vander Elst, Baudelaire, malade à Bruxelles, (1972) Communication présentée à la Société Française d'Histoire de la Médecine le 22 janvier 1972. "Le 30 mars c'était l'hémiplégie dans sa chambre d'hôtel, et le 3 avril son entrée à la maison de santé de l'Institut St-Jean et Ste-Elisabeth où le docteur Lequime, médecin en chef, constata l'aphasie." (Alfred Vallette, Mercure de France (1938), voL. 285) (9) dont Lequime était le médecin. (Louis-Joseph Alvin, « Fr. J. Navez, sa vie, ses œuvres et sa correspondance, Bruxelles, Bruylant-Christophe et Cie (1870), p. 260.


Josse-Émile Lequime, né à Bruxelles en 1802 et décédé en sa ville natale en 1886, est un médecin, professeur à l'Université libre de Bruxelles.

A près avoir obtenu son doctorat auprès de l'Université d'État de Louvain, il devint professeur à l'Université libre de Bruxelles.

Il est l'auteur de nombreuses publications scientifiques.

Il est le fondateur de la revue, l'Abeille médicale.

Bibliographie

De Seyn, Dictionnaire des arts, sciences et lettres, s. v. .


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Josse-Émile Lequime de Wikipédia en français (auteurs)

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