- Jeannette Mac Donald
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Jeannette Mac Donald, de son vrai nom Jeanne Corfdir, est une artiste française du cirque qui a connu à la fois la gloire et la déchéance au XXe siècle. Enfant de la balle, elle a fait toute sa carrière comme dompteuse. Née le 3 mai 1918 à Montrouge (Seine), Jeannette Mac Donald était elle-même fille d'un dompteur, Louis-Marie Corfdir. Elle l'une des premières femmes dompteuses à entrer dans la cage aux fauves avec 10 lions. Elle fut l'épouse de Schérif, le cadet des frères Amar[1].
Sommaire
Blessée par une lionne, elle poursuit son numéro
Jeannette Mac Donald était d'un courage hors du commun. En 1955 au Festival du cirque à Marseille, alors que cette maîtresse femme portait en écharpe sur ses épaules la lionne Lola, 80 kilos, la bête planta ses crocs acérés dans la main de Jeannette, sous les yeux terrifiés du public massé au palais des sports. La dompteuse ne paniqua pas, se dégagea, pansa sa plaie et finit son numéro. Le lendemain, Jeannette Mac Donald était de retour sur scène. Dans le journal à sensation Radar (magazine) du 15 janvier 1956, on voit la charmante dompteuse alors âgée de 37 ans, le poignet droit encore bandé, en train de faire "un vrai baiser de cinéma" à Lola. L'article est signé "sans rancune"![2] L'audace de ses numéros avait valu à la dompteuse la célébrité. Dans sa scène favorite souvent immortalisée par les photographes, on voit Jeannette Mac Donald dans la cage en train d'embrasser des fauves sur le museau, sous les yeux du public du cirque. Dresseuse de lions et tigres, elle n'ignorait pourtant pas les dangers présentés par les fauves, "qui s'énervent facilement", comme elle le confiait le vendredi 1er août 1958 dans "L'Union républicaine de la Marne".
Un incendie signe la fin du cirque
Survenu en 1967 à Alger, un incendie accidentel du chapiteau du cirque qu'elle avait fondé a marqué le début de sa chute. Jeannette Mac Donald n'a jamais pu relever son entreprise. Bloquée des semaines à Tanger avec ce qui restait de son cirque, elle eut toutes les peines à payer sa traversée. Enfin rapatriée à Bordeaux, des amis du cirque se mobilisèrent en sa faveur. Les enfants des écoles organisèrent des collectes, mais cette générosité publique ne suffit pas à faire repartir le cirque.
Un zoo de fortune
Jeannette Mac Donald a déménagé à Pâques 1973 avec ses derniers animaux à Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne)[3]. Elle a vécu ses 25 dernières années dans des conditions misérables, sans eau ni électricité. Composée notamment de cinq lions, de singes et de 35 chiens, sa ménagerie était implantée en bordure de la forêt de Buzet. Pour alimenter le petit parc animalier, des gens lui portaient des carcasses. Indignée par l'insalubrité de ce zoo de fortune, Brigitte Bardot avait porté plainte pour "mauvais traitement des animaux", comme le relate "La Dépêche du Midi" du 15 mars 1987. Pour défendre Jeannette Mac Donald contre ces accusations, les habitants du village avaient lancé une pétition. Le médiatique avocat Gilbert Collard était venu à sa rescousse. "Surpris qu'on attaque Jeannette Mac Donald", Gilbert Edelstein, patron du cirque Pinder, avait donné 5000 francs pour aider cette ancienne gloire du cirque.
Jeannette Mac Donald a connu un ultime malheur, avec l'incendie de la caravane où elle vivait. Cette grande figure de la piste, qui avait toujours prédit qu'elle "ne survivrait pas à la mort" de son dernier lion, après une vie au grand air, s'est retrouvée en maison de retraite. Jeannette Mac Donald s'est éteinte le 1er mai 1999 à Grenade (Haute-Garonne), avec un petit lion en peluche sur le cœur.[4]Tirée de l'oubli en 2010 par une biographie
L'histoire belle et triste à la fois de Jeannette Mac Donald est racontée dans un livre de Joël Fauré paru en 2010, "Comme un tableau fauve" [5].
Selon ce biographe, qui l'a connue adolescent[6] et s'évertue à la tirer de l'oubli, Jeannette Mac Donald était "belle comme une héroïne d'Alfred Hitchcock".
Avant de disparaître, Jeannette Mac Donald a donné à Joël Fauré une boîte en fer rouillée dite "la caisse du cirque", contenant de vieilles photos et quelques souvenirs, tout ce qui reste de cette grande dame du cirque. Joël Fauré les a à son tour confiés à Bernard Albarède, fondateur du petit musée du cirque d'Albi[7]
Jeannette Mac Donald ne doit pas être confondue avec sa contemporaine et presque homonyme, la chanteuse et actrice américaine Jeanette Mac Donald, dont seule une lettre du prénom la distingue[8].Notes et références
- http://circosphere.free.fr/tombe-jeannette-mac-donald.html
- http://a-propos-de-bottes.over-blog.fr/article-33585857.html
- http://www.mairie-buzet-sur-tarn.fr/web/205-jeannette-macdonald.php
- http://blog.aufeminin.com/blog/seedate_349294/2011/10/25/-PAPOTAGES-ET-quelques-fois-MENUS-OUVRAGES
- http://burguscircus.blogspot.com/2010/02/bessieres-joel-faure-ecrit-un-livre-en.html
- http://www.ladepeche.fr/article/2010/08/09/886040-joel-faure-raconte-l-incroyable-destin-de-jeannette-mac-donald.html
- http://www.ladepeche.fr/article/2011/10/23/1199432-albi-bernard-et-son-musee-du-cirque.html
- http://a-propos-de-bottes.over-blog.fr/article-33478826.html
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