- Jean de Monluc
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Jean de Montluc, mort à Toulouse en 1579, est un homme d'Église, un diplomate et un homme politique français.
Évêque de Valence de 1553 à sa mort, il est un conseiller politique important de la reine Catherine de Médicis. Proche des idées de la Réforme, il fut longtemps suspecté d'avoir adhéré au protestantisme au point d'être excommunié par le pape.
Il est le frère cadet du maréchal de Montluc.
Biographie
Il entra dans les jacobins de l'ordre dominicain[1],[2]. Sa connaissance des belles lettres va lui permettre de rentrer en contact avec Marguerite de Navarre, reine de Navarre.
François Ier le fait relever de ses vœux et en fait un diplomate. Il est d'abord nommé secrétaire d'ambassade à Rome. Puis il est chargé d'une mission secrète à Constantinople auprès du sultan Soliman le Magnifique.
En 1545, il est nommé ambassadeur de France à Venise. Il est ensuite chargé de missions diplomatiques en Allemagne, en Italie, en Angleterre et en Écosse.
En 1553, il est nommé évêque de Valence et de Die. Mais il mena une vie profane. Brantôme, dans le chapitre consacré à M. de Monluc de Hommes illustres français, il décrit l'évêque comme "fin, délié, rinquant, rompu et corrompu, autant pour son savoir que pour sa pratique".
Un temps attiré par la Réforme, il fut condamné comme hérétique par le pape Pie IV. Il profita de la protection royale et son accusateur, ne pouvant apporter des preuves, dut faire amende honorable. Il composa une apologie du massacre de la Saint-Barthélemy.
Il a laissé des sermons intéressants. Il prêchait tantôt à la catholique, tantôt à la huguenote, suivant la composition de son auditoire.
Il eut un fils, Jean de Monluc-Balagny, seigneur de Balagny, légitimé en 1567.
Il participa activement en 1572 aux négociations qui ont amené à l'élection du duc d'Anjou comme roi de Pologne en 1573[3].
En 1574, déclaré hérétique par la cour de Rome, il laissa son évêché de Valence à un de ses neveux, Charles de Léberon. Cependant le temps nécessaire pour mettre en place cet arrangement fit que la consécration du nouvel évêque n'intervint qu'en 1578. En 1575 il a fondé à Valence un collège confié aux Jésuites. En 1577, il se retira chez les Jésuites de Toulouse où il meurt le 12 avril 1579.
Ronsard lui dédia un sonnet :
- Docte Prélat, qui porte sur la face
- Phœbus pourtrait, et Pallas au cerveau,
- Je te dédie en cest œuvre nouveau
- Tous mes lauriers, mon myrte et mon Parnasse.
- Je ne veux plus qu'un vain temps se passe
- Sans composer quelque livre plus beau,
- Pour y graver ainsi qu'en un tableau,
- D'un tel Prélat les vertus et la grace.
- En te plaisant, à la France je plais :
- D'autre douceur mon esprit je ne pais
- Qu'aux beaux discours de ta douce faconde.
- Pour ce je veux tes honneurs raconter :
- Car de sçavoir un Monluc contenter,
- C'est contenter la France et tout le monde.
Notes et références
- Google Livres : Edouard La Barre Duparcq, Biographie et maximes de Blaise de Monluc, Paris, 1848
- ISBN 2-9505900-1-2) Sous la direction de Georges Courtès, Le Gers. Dictionnaire biographique de l'Antiquité à nos jours, Société Archéologique et Historique du Gers, Auch, 1999 (
- Google Livres : Revue de Gascogne: bulletin mensuel de la Société histoire et d'archéologie de la province ecclésiastique d'Auch, Tome IX, Auch, 1868
Catégories :- Personnalité des guerres de religion
- Évêque de Valence
- Décès en 1579
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