- Jean Laran
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Jean Laran est un bibliothécaire, historien et historien de l'art français né le 14 novembre 1876 à Castres et mort le 30 août 1948 à Hossegor[1]. Il fut directeur du Cabinet des estampes (1940-1942) et administrateur par intérim de la Bibliothèque nationale (1940 ; 1944).
Le conservateur des Estampes
Après des études à l'École du Louvre, il entre au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale en 1908 et soutient l'année suivante une thèse sur les proportions de la statuaire romane[2]. Il est nommé membre de la Commission supérieure des bibliothèques en 1931[3]
Au cours de sa carrière, Jean Laran publie de très nombreuses études. Certaines portent sur sa région natale : on lui doit notamment une étude la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi (1911). Mais c'est surtout à l'estampe qu'il consacre son travail. Il participe à l'organisation de plusieurs expositions de la BN, commence l'inventaire du fonds français pour les graveurs après 1800 et publie de nombreux articles scientifiques.
La Guerre
Quand Paul-André Lemoisne est chargé responsable du dépôt de Castelnau (où des documents de la BN sont envoyés pendant la guerre afin de les préserver), Jean Laran est nommé conservateur en chef par intérim du Cabinet des estampes. Il est toutefois rapidement nommé administrateur par intérim de la Bibliothèque nationale et le reste du 10 juin au 6 août 1940, à l'époque de la défaite militaire française. Car l'administrateur Julien Cain est en outre secrétaire général du commissariat général (puis ministère) de l'Information et doit suivre le gouvernement. Le maréchal Pétain nomme cependant rapidement à sa place Bernard Faÿ[4]. Jean Laran est alors (1er octobre) nommé de manière définitive conservateur en chef du Cabinet des estampes et le reste jusqu'à son départ en retraite en novembre 1942.
Il est néanmoins rappelé comme administrateur par intérim pendant plus d'un an à la Libération - en attendant le retour de Julien Cain de Buchenwald - du 20 août 1944 au 30 septembre 1945. Il doit alors mener à bien l'épuration et ramener la BN à un fonctionnement normal. Il supprime alors les départements créés par Bernard Faÿ qui ne lui semblent pas liés aux missions premières de la BN (Musée des Sociétés secrètes, Centre d'histoire française contemporaine)[5].
Dans son ouvrage sur les bibliothèques sous l'Occupation, Martine Poulain le considère comme le modèle du bibliothécaire juste, ayant refusé de quitter son poste mais ayant toujours su exercer ses fonctions sans se compromettre avec l'occupant ou le pouvoir[6].
Il reprend ses travaux sur l'estampe mais meurt peu après, en 1948.
Références
- Notice d'autorité de la BnF
- SIte du Comité départemental d'archéologie du Tarn
- Bibliothèque de l'École des chartes, n°92, 1931, p. 444
- Martine Poulain, Livres pillés, lectures surveillées. Les bibliothèques françaises sous l'Occupation, Paris, Gallimard, 2008, p. 80-81
- Martine Poulain, op. cit., p. 239-241
- Marcel Bouteron, Jenny Delsaux et aux Juifs spoliés - en tant que « bibliothécaire[...] qui su[t] distinguer le bien du mal ». L'auteur parle de « quelques grands personnages, courageux, justes, d'une finesse exquise, les Jean Laran, les Marcel Bouteron, délicieux érudits à l'éthique infaillible » (p. 14) Martine Poulain, op. cit.. Le livre lui est dédié - ainsi qu'à
Catégories :- Bibliothécaire
- Élève de l'École du Louvre
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Naissance en 1876
- Naissance à Castres
- Décès en 1948
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