Jean I de Saive

Jean I de Saive (1540-1611), Portrait d'Alexandre Farnèse, 1585?, Pinacothèque de Parme

Jean de Saive (Jean Le Saive soit Jean de Namur, Jean de Saive Le Vieux) (* 1540 Saive?; † 1611 à Namur) était un peintre baroque d'histoire, de scènes de genre, portraitiste et armoriste^[1].

La formation du peintre nous est inconnue. On trouve un premier témoignage de lui en 1562, lors de son admission à la bourgeoisie de Namur. Son mariage avec Jeanne de Carlemont lui donna une fille, Anne (baptisée en 1569), un premier fils Jean et un deuxième François ;ce dernier fut peintre à Anvers en 1599.

Les premières réalisation de Jean de Saive sont connues par des archives datant de 1576, où le peintre repeignit un crucifix appartenant à l'hôtel de ville de Namur. Il réalisa, deux ans plus tard, les armoiries du gouverneur pour servir de sauvegarde à l'hôpital Saint-Roch et en 1581, il participa à créer des décorations lors des obsèques de Marguerite d'Autriche. Divers documents révèlent qu'il exécuta des patrons pour le brodeur Hans van Once. C'est vers 1584/1585 que Jean de Saive devint le peintre officiel d'Alexandre Farnèse (1545–1592), à ce qu'en témoingnent les inscriptions "Peintre de Son Altesse (Excellence)". Il réalisa le portrait du Prince de Parme (1585?), actuellement conservé à la Pinacothèque de Parme. Vers 1584/1585 il se déplaça à Bruxelles et officia comme de concierge du vignoble de la cour. Peu de temps plus tard, vers 1588/1589, en qualité de "painctre de son Altesse résident à Namur" il fut chargé d'enluminer les armoiries de Philippe II qui couronnaient la halle à viandes de la ville de Namur (Halle al'Chair). Jean de Saive, devait également posséder une bonne renommée en tant que peintre de scènes de genre. Il est signalé en 1594 dans les dépenses de l'archiduc Ernest qui lui avait commandé "six saisons et un marché", peintures qui furent envoyées à Graz. Il aurait également peint pour Dom Juan, comte de Berlaymont et gouverneur de Namur. Divers petits travaux pour la ville de Namur mentionnent encore son nom. A ses propres frais il réalisa en 1597 un triptyque pour l'hôtel de ville de Namur. Cette œuvre, destinée à la chambre échevinale, eut en sujet central un "jugement". Il n'en reste que les volets sur lesquels sont représentés au recto les échevins de Namur et au verso, en grisaille, les scènes du juge prévaricateur^[2]. On peut rapprocher le style de ces grisailles avec celui de Lambert Lombard. La vie et les œuvres de l'artiste furent longtemps confondues avec celles de son fils Jean II (aussi appelé Jean-Baptiste), entre autres par les historiens A. Siret, A. Bequet et E. Neeffs. Aujourd'hui, hormis le portrait d'Alexandre Farnèse, les volets du triptyque conservés à Namur (signés) sont les seuls tableaux du peintre qu'on connait avec certitude.

Références

Liens externes

• Jean I Le Saive (1540-1611), échevins de Namur, volet gauche du triptyque (intérieur), 1597 (Musée de Groesbeeck-de Croix, Namur).
• Jean I Le Saive (1540-1611), Le supplice du juge, volet gauche du triptyque (extérieur), 1597 (Musée de Groesbeeck-de Croix, Namur).
• Jean I Le Saive (1540-1611), échevins de Namur, volet droit du triptyque (intérieur), 1597 (Musée de Groesbeeck-de Croix, Namur).
• Jean I Le Saive (1540-1611), Le juge prévaricateur rendant son jugement, volet droit du triptyque (extérieur), 1597 (Musée de Groesbeeck-de Croix, Namur).
• Article sur les volets du triptyque (pdf).

Sources

• A. Bequet, Annales de la société archéologique de Namur, t. VI, 1859, « Les deux De Saive, peintres namurois », p. 453-464 .

• F. Courtoy, Namurcum. Chronique de la société archéologique de Namur, 1958, « Le peintre Jean de Saive (1540-1611) », p. 1-12 .

• P.-P. Dupont dans J. Stiennon, J.-P. Duchesne et Y. Randaxhe, De Roger de le Pasture à Paul Delvaux. Cinq siècles de peinture en Wallonie, 1988, « L'apport namurois », p. 116-123 .

• I. Gérard, dir., Un double regard sur 2000 ans d’art wallon, 2000, p. 313 .

• A. Siret, Annales de la société archéologique de Namur, t. VI, 1859, « Jean de Saive », p. 303-308 .

• S. Van Sprang, Dictionnaire des peintres belges, du XIVème siècle à nos jours. Depuis les premiers maîtres des anciens Pays-Bas méridionaux et de la Principauté de Liège jusqu'aux artistes contemporains, t. II, 1995, « LE SAIVE, Jean I », p. 642-643 .

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