- Jean-Jacques Liabeuf
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Jean-Jacques Liabeuf (né le 11 janvier 1886 à Saint-Étienne, guillotiné à Paris le 2 juillet 1910) est un jeune ouvrier cordonnier au chômage, arrêté en juillet 1909 par deux agents de police alors qu'il vivait avec une prostituée. Le 14 août, il est condamné à trois mois de prison et à une interdiction de séjour pour « vagabondage spécial » (proxénétisme).
À sa sortie de prison, s'estimant victime d'une injustice, Liabeuf décide de se venger sur les agents de police qui l'ont fait condamner. Le 8 janvier 1910, armé d'un pistolet et de deux tranchets de cordonnier, protégé par des brassards hérissés de pointes acérées (de sa fabrication, armes inspirées par un séjour britannique), il est appréhendé par une patrouille de police. Il tue un des policiers, blesse le second à la gorge et en envoie six autres à l'hôpital avant d'être arrêté.
Le socialiste insurrectionnel et antimilitariste Gustave Hervé, prend sa défense dans le journal La Guerre Sociale. Son article « Doit-on le tuer ? » fait scandale et lui vaut d'être condamné le 22 février, au terme d'un procès tumultueux, à 4 ans de prison. Initiée par les anarchistes, l'agitation gagne alors toute la gauche et la condamnation à mort de Liabeuf le 7 mai, est l'objet d'une énorme manifestation.
Son exécution dans la nuit du 1er au 2 juillet se déroule dans un climat d'insurrection, un agent est tué et des centaines de manifestants blessés dans les affrontements avec la police. Jusque sous le couperet de la guillotine, Liabeuf ne cesse de clamer qu'il n'a jamais été un souteneur.
Bibliographie
- Yves Pagès, L'homme hérissé. Liabeuf, tueur de flics, L'Insomniaque, 2002. Réédition aux éditions La Baleine, 2009.
- Henri Gaudier-Brzeska, Notes sur Liabeuf et sur Tolstoï, présentation de Doïna Lemny, L'Échoppe, 2009.
- Frédéric Lavignette, L'affaire Liabeuf. Histoires d'une vengeance, Fage Éditions, 2011.
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