- Jakuchû Itô
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Jakuchû Itô, de son vrai nom: Itô Shunkyô ou Itô Jokin, surnoms: Keiwanoms, Jakuchû et Tobei-an, né vers 1716 à Kyōto, mort en 1800. Japonais. Peintre d'animaux et de fleurs[1].
Biographie
Issu d'une famille aisée d'épiciers de Kyōto, il peut se consacrer à la peinture, libre de toutes contraintes économiques et mêmes artistiques. Au monastère zen Shōkoku-ji de Kyōto, dont il est habitué, il a l'occasion d'étudier les peintures de fleurs et d'oiseaux de la chine des Song (960-1279) et probablement aussi des Ming (1368-1644) et leur réalisme le marque sans doute, lui que le style conventionnel de l'École Kanō ne peut contenter[2].
Comme plusieurs autres artistes indépendants de son époque, il crée donc un style marqué par l'esprit positif ambiant où l'on retrouve mêlés des éléments des éléments Kanō et des enseignements de Maruyama Ôkyo (1733-1795), l'initiateur du réalisme pictural. On sait que Jakuchû habite une grande maison de la rue Nishiki, les halles de Kyōto, et ce quartier pittoresque contribue sûrement à développer son goût pour la réalité de la chose peinte, ainsi que les animaux et les oiseaux qu'il élève dans son jardin dont un paon et un perroquet, très rare à cette époque, et diverses sortes de coqs. Il a ainsi sous les yeux une nature suffisamment riche pour ne pas avoir à recourir à des anecdotes ou à des thèmes poétiques[3].
De 1758 à 1770, il exécute trente grands tableaux composés de fleurs, d'oiseaux et de poissons, véritable histoire naturelle en couleurs qu'il offre au Shōkoku-ji et qui sont aujourd'hui dans les collections impériales. Le grand incendie qui ravage Kyōto en 1788 lui fait perdre sa fortune et sa maison, aussi se retire t-il dans un monastère où il peut poursuivre son activité à l'écart des courants professionnels. Les Coqs au cactus, vaste composition qui orne les portes à glissière (Fusuma) au temple Saifuku-ji d'Osaka, sont le fruit de ses longues recherches[4]
Observateur aigu, il parvient, par une stylisation exagérée, à donner à ses animaux une expression pleine de vigueur, voire de majesté. Le contraste des couleurs vives et de l'or est accentué par un immense cactus, témoin de sa curiosité pour les plantes exotiques. Son réalisme aboutit à une sorte d'expressionnisme, trait exceptionnel dans la peinture japonaise, qui explique l'intérêt croissant que l'on porte actuellement à cet artiste qui fait figure d'isolé[5].
Bibliographie
- (fr) Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol. 7, éditions Gründ, janvier 1999, 13440 p. (ISBN 2700030176), p. 387
- (fr) Maurice Coyaud, L'Empire du regard – Mille ans de peinture japonaise, éditions Phébus, Paris, novembre 1981, 256 p. (ISBN 2859400397), p. 51-234-235
Notes et références
- Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol. 7, éditions Gründ, janvier 1999, 13440 p. (ISBN 2700030176), p. 387
- Ibid, p. 780
- Maurice Coyaud, L'Empire du regard – Mille ans de peinture japonaise, éditions Phébus, Paris, novembre 1981, 256 p. (ISBN 2859400397), p. 51
- Ibid, p. 234
- Ibid, p. 235
Catégories :- Peintre japonais
- Naissance en 1716
- Décès en 1800
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