- Histoire des mines hongroises et slovaques
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Plusieurs villes de la Haute-Hongrie, appartenant de nos jours à la Slovaquie, furent pendant plusieurs siècles, dès le Moyen Âge, célèbres dans toute l’Europe par leurs mines d’or, d'argent et de cuivre.
Les principales étaient "Cremnitz" (Körmöcbánya, en hongrois et Kremnica en slovaque), "Schemnitz" (Selmecbánya, en hongrois et Banska Štiavnica en slovaque). la mine de cuivre de Herrengrunde, ou « Herrngrund » (Úrvölgy en hongrois et Špania Dolina en slovaque), qui se trouve dans la même région.
Cette région minière d’influence germanique comptait sept villes minières de Hongrie, dans l’actuelle Slovaquie centrale : Königsberg (Nova Bana), Schemnitz (Banska Stiavnica), Kremnitz (Kremnica), Neusohl (Banska Bystrica), Bugganz (Pukanec), Diln (Banská Belá) et Libeten (Ľubietová)[1].
Ces sites ont joué un rôle très important dans le développement économique mondial, lorsque leur production, envoyée à Anvers par le marchand allemand Jakob Fugger ont servi de produits d'échange dans les nouvelles colonies portugaises, à la fin du XVe siècle, puis sous le règne de Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, qui dut lutter contre le protestantisme, malgré ses convictions et se retira après 1555 en Espagne.
L'extraction de métaux, surtout de l'argent, occupe en particulier dès le Moyen Âge une place importante dans l'histoire de Banská Štiavnica, fondée en 748 sur les fortes pentes d'un volcan effondré et aujourd'hui classée par l'Unesco au Patrimoine Mondial[2], où sera pour la première fois utilisée la poudre à canon dans une mine, en 1627.
Au XII siècle, des colons allemands s'installent dans la région. Ils arrivèrent à Iglau, puis Kremnica et Banska Štiavnica. L'habileté et les connaissances des allemands les firent inviter par les souverains, désireux de les voir exploiter les richesses du sous-sol[3]. L'exploitation des gisements d'or, de cuivre et d'argent s'intensifie, attire une abondante main-d'œuvre venue de tous les coins d'Europe centrale[4].
Les mines de Hongrie et Slovaquie fournirent aussi de l’antimoine, du cinabre, du grenat, de l’onyx, de l’opale, de l’orpiment et de la turquoise[5]. La cartographie minière développée en Slovaquie a considérablement influencé le développement minier dans le royaume des Habsbourg et à l’étranger.
Plusieurs cartes remontent au XVIIe siècle mais la plupart datent de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. À cette époque, les mines et leurs techniques étaient florissantes en Slovaquie, et souvent, à la pointe du développement mondial.
Le patrimoine documentaire « Cartes et plans miniers de la Chambre Haute - Bureau des comptes de Banská Štiavnica » est une collection de quelque 20 000 documents du XVIIe au début du XXe siècle, cartes et plans des installations de toutes les régions minières de Slovaquie et des pays avoisinants (Hongrie, Transylvanie, Banat, Slovénie et autres). Certaines cartes représentent des mines et autres installations techniques, notamment le système unique de réservoirs d’eau de Banská Štiavnica.
De nouvelles méthodes furent introduites par les « apprentis », les milliers d’étudiants de l’Académie des Mines et des forêts de Banská Štiavnica entre 1764 et 1918, venus de diverses régions de l’Empire austro-hongrois et d’Europe.
La description du travail des mineurs a été connue en Europe de l'Ouest par la "Relation de plusieurs voyages d’Edward Brown" (Paris, 1674) et les "Epistolae itinerariae" de Jacques Tollius (Amsterdam, 1700). Le français Antoine-Marie Lefebvre d'Hellancourt (1759-1813), du Corps des Mines[6], et ancien élève de l’Académie des Mines et des forêts de Banská Štiavnica, a décrit la mine de cuivre de Herrengrunde, ainsi que la mine de fer de Rhonitz et du Cirque, en Haute-Hongrie, et celle de la montagne de Calvari-Berg, au Nord de Banska Štiavnica, qu'il reconnut le premier pour être volcanique, par un Mémoire à l'Académie Royale des Sciences, en juin 1788. Il a aussi décrit le travail des fonderies de Banska Štiavnica pour la séparation de l'argent, du plomb et du cuivre, et celle des travaux de Kremnitz pour le travail des monnaies, et pour le lavage et la concentration des pyrites aurifères.
Voir aussi
Notes et références
- http://www.ticcihcongress2006.net/paper/Paper%20B/Les%20mines%20de%20plombFluck.pdf
- http://www.sacrimonti.net/User/index.php?PAGE=Sito_fr/banska_stiavnica
- La Révolution industrielle du Moyen Âge, par Jean Gimpel, page 44
- http://www.coe.int/t/dg4/cultureheritage/heritage/Resources/Publications/Pat_PC_30_fr.pdf
- http://cief.elte.hu/Espace_recherche/Budapest/REF7_articles/15VOROS.PDF
- http://www.annales.com/archives/x/lefebvre.html
Article connexe
Catégories :- Patrimoine mondial en Slovaquie
- Mine d'argent
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