- Histiée (Eubée)
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Histiée ou Istiée est une ancienne ville maritime antique, puissante et une place forte, située au nord d'Eubée, appelée jadis Talantia. La ville est située aux environs du cap Cénée (aujourd'hui Cap Lichada) sous le mont Téléthrius, près de l'embouchure du fleuve Callas. Elle est la capitale de la province d'Histiaeotis qui s'étendait jusqu'à Artémisium et vers le promontoire de Cénée. Histiée deviendra Oréos ou Oréum[1], appellation venant, selon Strabon d'"oros"[2], qui signifie montagne. Les Ellopiens vivant dans les environs étaient des montagnards que l'on appelait « oritœ ». Istiaía est mentionnée dans l’Iliade par le poète grec Homère pour ses riches vignobles.
Le nom ΙΣΤΙ est gravé sur les monnaies retrouvées, ou ΙΣΤΙΑΙΕΩΝ sur les textes ou inscriptions lapidaires. Vers l'an 445 avant J.C, les clérouques occupent la cité Histiée, ainsi que sa voisine Oreos (Orée, Oreum, Oreus, Ôrëus ou Horœus).
Les anciens auteurs, nomment la même localité, soit Histiée, soit Oréos, en certifiant qu'Oreos a succédé à la cité préexistante. A d'autres époques, ils identifient deux villes distinctes, Histiée, ville homérique aux raisins abondants, située dans la plaine et Oreos fortifiée, située sur la montagne, en bord de mer au pied des montagnes du cap Lithada (antique Cenaeum).
Certains historiens avancent plusieurs théories. Oreos, et ses habitants les Oritœs étaient initialement séparés des Histiens, mais, ne pouvant résister aux Ellopiens, ils trouveront refuge auprès des Histiens (ou Histiœenses). Les deux cités, seront nommées indistinctement Histiœa ou Oreos, comme Sparte sera aussi nommée Lacédémone[3]. Les Histiens se révoltent contre les Athéniens en 445 avant J.C , et sera reprise par Périclès. Ses habitants seront expatriés et remplacés par plus de 2 000 Athéniens. Oreos, restée fidèle à Athènes, entrainera la réunion des deux cités, par la tyrannie de Néogène[Note 1],[4], puis celle de Philistide, après la bataille de Leuctres. Les noms d'Histiée, et d'Ellopiens, souvent cités par les historiens, disparaissent[5]. Aristote affirme que la ville d'Oréos fut détruite par Heracléodore, dignitaire archonte, et que Histiée, après les guerres médiques, fut détruite à cause de deux frères, qui se partagèrent la fortune, et ruinèrent son peuple[6].
Références
- Pierre-Henri Larcher, Histoire d'Hérodote, Volume 7, Musier, 1786, p. 181
- Strabon, traduit et annoté par François Jean Gabriel de La Porte Du Theil, Géographie, Volume 4, Imprimerie impériale, 1814 [lire en ligne], p. 8
- Strabon, François Jean Gabriel de La Porte Du Theil, Adamantios Koraēs, Antoine-Jean Letronne, Pascal-François-Joseph Gossellin, Géographie, Volume 4, Imprimerie impériale, 1814, p. 446
- Diodore de Sicile, traduit par A. F. Minot, Bibliothèque historique de Diodore de Sicile, Imprimerie royale, 1836, p. 485
- Sir William Smith, traduit parNapoléon Theil, Dictionnaire de biographie, mythologie, géographie anciennes pour servir à l'intelligence des auteurs grecs et latins en usage dans les établissements d'instruction: accompagné de près de 1 000 gravures d'après l'antique, Librairie de Firmin Didot frères, fils et cie, 1865, p. 427
- Louis Lacroix, Firmin-Didot, Iles de la Grèce. L'Univers: histoire et description de tous les peuples, Librairie de Firmin Didot frères, fils et cie, 1853 [lire en ligne], p. 403-407
Notes
- Néogène, à la tête de quelques troupes levées avec l'aide de Jason de Phères, s'empare de la cité d'Histiée et se déclare tyran de la ville des Orites. Néogène gouverne le pays avec cruauté, et Thérippide envoyé pour délivrer la ville soulève les habitants du pays, prend d'assaut la citadelle et la rend libre
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