- Henry Alexander Wickham
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Sir Henry Alexander Wickham était un explorateur anglais, resté célèbre pour avoir rapporté du Brésil des graines d'hévéa ensuite replantées dans toutes les colonies britanniques d'Asie, brisant ainsi le monopole brésilien.
Né en Angleterre à Hampstead, près de Londres, il perdit son père à l’âge de quatre ans et débuta à l’âge de 20 ans une série de voyages d’exploration en Amérique du Sud en commençant par le Nicaragua[1].
Son premier livre, Rough Notes of a Journey Through The Wilderness from Trinidad to Pará, Brazil, by way of the Great Cateracts of the Orinoco, Atabapo, and Rio Negro, a été publié par W.H.J. Carter, le père de son épouse Violet Carter, en 1872. Il enmena toute sa famille plus tard à Santarém, au Brésil, où sa mère et sa sœur Harriette, décédèrent en 1876.
Il a récolté 70 000 graines d'hévéa (soit l'équivalent d'une tonne)[2] à l'aide d'Indiens recrutés dans la jungle, les a fait transporter à dos d'homme puis les a emballées dans des feuilles de bananier séchées, elles-mêmes stockées dans des paniers en rotin, avant de berner les douanes brésiliennes de Belém qui ont inspecté le SS Amazonas, le cargo qui a accepté d'embarquer sa précieuse collection jusqu'à Liverpool[3]. Un train de nuit spécialement affrété par Joseph Dalton Hooker, le directeur du jardin botanique de Londres, le Kew Gardens, a pris livraison de la cargaison, arrivée à Londres à 3 heures du matin. Les graines ont été immédiatement replantées dans les serres tropicales vidées de leurs collections en toute hâte par les ouvriers du jardin. Le directeur du jardin lui avait promis de lui payer 10 livres s’il réussissait à transporter des graines d’hévéa viables jusqu’en Angleterre. Seulement 4 % de ces graines germeront dans les jardins de Kew, d'où les 70 000 récoltées, des tentatives précédentes de botanistes britanniques ayant échoué par leur nombre insuffisant.
Au mois d'août suivant, les premiers hévéas ont pris la route de Ceylan[3]. D’autres sont parties dans les plantations des protectorats anglais en Malaisie. Onze jeunes plants arrivèrent au Jardin Botanique de Singapour en 1877 où Henry Nicholas Ridley, le directeur du jardin botanique de Singapour mit au point une méthode de croissance rapide afin d'assurer la reproduction des arbres. Le coup de Wickham, surnommé par les barons du caoutchouc brésilien «le bourreau de l'Amazonas», a entraîné une vaste concurrence mondiale. Aujourd'hui, plus de 90 % du caoutchouc naturel est produit en Asie. «La mondialisation végétale a très largement précédé la mondialisation économique», a écrit à ce sujet Andrée Corvol, L'historienne et chercheuse au CNRS, dans « les Arbres voyageurs », qui relate d’autres coups du même type.
Notes et références
- ISBN 0521334772 Brazil and the Struggle for Rubber: A Study in Environmental History. Cambridge: Cambridge University Press. p.14.
- Anne Varichon, Être caoutchouc, Le Seuil, 14 septembre 2006, 190 p. (ISBN 978-2-02-084317-1), p. 28
- http://www.jardinsdumaroc.com/Mondialisation-vegetale_a84.html
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