Henri Micard

Henri Micard (1897-1966) était un instituteur français du XX^e siècle, engagé dans l'éducation populaire, la pédagogie Freinet, le syndicalisme et l'espéranto.

Il naquit à Paris le 6 août 1897. Fils d'un assistant-laborantin de l'institut Pasteur et d'une gouvernante, ses parents, qui - travaillant tous deux - pouvaient difficilement s'en occuper, l'envoyèrent très tôt à la campagne chez ses grands-parents maternels, près de La Flèche (Sarthe). Quand il fut âgé de trois ans, ses parents quittèrent Paris pour venir s'installer en Sarthe. On avait attribué un poste à son père dans un laboratoire contrôlant la qualité de l'eau d'un nouvel aqueduc reliant un cours d'eau de l'Eure-et-Loir à Paris. Le petit Henri vécut alors une période très heureuse, partageant son temps entre l'école (où il était très studieux) et des promenades à pied ou en vélo dans une campagne qu'il adorait. Il accompagnait notamment son père à la chasse. Henri avait le projet de devenir ingénieur.

Malheureusement, à l'âge de presque 12 ans, il fut victime d'un grave accident. Au retour d'une partie de chasse, un des compagnons de son père, voulant décharger son fusil, l'atteignit d'un coup de feu au genou droit. Après les premiers soins, et une menace d'amputation causée par l'infection de la blessure, la jambe d'Henri fut sauvée mais l'adolescent, opéré plusieurs fois, resta handicapé pendant de longs mois. Il reprit ses études, aidé de sa cousine Marie-Thérèse. Sa carrière d'ingénieur n'était plus envisageable, il décida de se tourner vers l'enseignement.

Finalement, il devint instituteur d'école primaire en 1918. En août 1919, il épousait sa cousine. Peu à peu, grâce à sa volonté farouche, l'état de sa jambe s'était amélioré et il était devenu capable de remarcher à l'aide d'une canne.

Pendant sa carrière; Henri Micard fut également secrétaire de mairie, créateur et animateur de foyers ruraux. Dans l'esprit de l'éducation populaire, en compagnie de sa femme, ce bénévole infatigable montait des pièces de théâtre avec les jeunes ou les moins jeunes, organisait des séances de cinéma dans sa classe, et grâce à de multiples activités, réussissait à financer des voyages collectifs (peu de jeunes ruraux à cette époque avaient la chance de découvrir la mer). Le couple consacrait la quasi totalité de ses loisirs à ces activités, prenant peu de repos.

H Micard était membre du mouvement "Freinet" (Institut Coopératif de l'École Moderne) ainsi que membre actif du SNI (Syndicat National des Instituteurs). Dès 1921, ayant découvert l'espéranto, il se mit à apprendre la langue. Et en 1934 il participa à "l'école d'été" organisée par Bourguignon en Bretagne. Dans les années suivantes fut créé le GEE (Grupo de Esperantistaj Edukistoj, Groupe des Educateurs Espérantistes) dont il fut le secrétaire général. Après une interruption due à la Seconde Guerre mondiale, les "écoles d'été" reprirent, mais il devenait malaisé de trouver un nouveau lieu de rencontre chaque année. C'est la raison qui décida Henri Micard à rechercher un lieu pérenne qui soit le foyer culturel des enseignants espérantistes. Dans ce but, il lança la création d'une association, qui prit une existence légale le 16 septembre 1951^[1].

En octobre, après le fiasco de divers autres projets, il trouva finalement le Château de Grésillon, le visita... Surmontant quelques difficultés, l'association réussit à acquérir Grésillon. Au début de l'année 1952, la communauté espérantiste française avait sa maison. En 1953, on put commencer à meubler la bâtisse, et peu à peu, le lieu devint un centre culturel connu et apprécié.

A partir de ces années-là, les époux Micard consacrèrent tout leur temps et leurs forces à la vie et au confort de Grésillon. Henri Micard mourut le 26 mai 1966. A la suite de ce décès, fut rapidement publiée une petite brochure "Naskiĝo de Esperanto-Domo, Kastelo Grésillon" (Naissance d'une Maison de l'Espéranto, le Château de Grésillon). Riche d'une vingtaine de pages, illustrée de photos, cette brochure de Jean-Paul Guillot et Pierre Babin, disponible à l'association a été republiée en décembre 2009 sous le titre "Vivo de Henri Micard".

Notes et références

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