- Génie (personne)
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Un génie est une personne qui se démarque de façon exceptionnelle par un ou plusieurs talents. Le mot dérive de « genius ». La même origine latine a donné le sens d'inventeur, de personne dotée d'un talent hors du commun et/ou d'une habileté intellectuelle remarquable, d'une aptitude créatrice extraordinaire. Un artiste, depuis le XIXe siècle[1].
Évolution du sens à travers les siècles
Aristote le premier décrivit ces peritoi andres ("hommes d'exception". Trad. Jackie Pigeaud). Précisons que peritoi signifie "extraordinaire","excessif", "qui dépasse la moyenne". Au XVIIIe siècle, l'évolution du sens conventionnel de la notion: « Génie » s'opère. Elle passe de l'éloge de l'Antiquité jusqu'au XVIIe siècle du génie comme une passion divine, une fureur démoniaque, une folie sublimée ou encore un souffle surhumain à une représentation analytique et positive du genius qui détaille ses origines et sa vraie nature. Boileau en donna les premiers traits en traduisant l'ouvrage Peri upsous en 1674. C'est ainsi qu'une nouvelle vision de cette notion commence à émerger. Génie renferme le sublime dans l'esthétique de l'abbé Dubos, qui essaya en 1719 d'extraire « la première tentative de physiologie de celui-ci », le conçoit en tant qu'une « facilité » naturelle de la personne pour assimiler le savoir et créer. Une « facilité » qui se comprend comme une source coulant à jamais. Mais, c'est l'apparition de l'article (Génie, attribué à Diderot) en 1757 dans l'Encyclopédie qui instaure d'une façon prompte une différence entre l'homme génial (dont on cherche à étudier la physiologie et la psychologie) et la production littéraire ou picturale géniale qui provoque chez nous le besoin de l'étudier. Au-delà des visées traditionnelles de l'artiste ou de l'homme de lettres (recherches des sensations, la neutralité des souvenirs), l'homme de génie qui épuise ses motivations dans une autre logique que les autres, sa démarche se révèle intemporelle car elle amplifie sa subjectivité et l'irradie à travers une lecture du monde. Toutefois, Diderot change d'opinion dans le Paradoxe sur le comédien, où il met en scène un élément qui affaiblit l'homme de génie. La sensibilité apparaît comme un défaut qui influence la construction de son ouvrage parce qu'il relève plus d'affect que du jugement (rationnel). De même, en 1772, la recherche du sublime, de la fantaisie, de l'angle de l'exposition apparaissent aussi comme éléments producteurs de défauts. Néanmoins, il s'efforce à identifier et à décortiquer cette « je ne sais quelle qualité d'âme particulière » qui est le propre de génie. Toutefois le substantif qui peut décrire cela lui manque.
Notes et références
- Centre national de ressources textuelles et lexicales. Voir dans la base du
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