- GRAIM
-
Le GRAIM (Groupe de Recherche et d'Appui aux Initiatives Mutualistes) est une association sénégalaise à but non lucratif, créée dans les années 1990 en réponse à un besoin réel d'accès aux soins de santé des populations.
L'organisation est basée dans la région de Thiès (Sénégal), qui est sa zone d'intervention principale. Les secteurs dans lesquels elle s'investit sont, entre autres, la santé, l'environnement, l'économie, avec comme domaine transversal l'appui aux institutions et organisations communautaires de développement.
Sommaire
Historique
À partir de 1989, le mouvement mutualiste a connu un essor important dans la région de Thiès, à la suite du constat d’un problème d’accès des populations aux soins de santé. Les mutuelles de santé nouvellement installées pour pallier ce problème, ont vite ressenti des besoins en matière de formation et d’appui-conseil. Cet état de fait a conduit, en 1997, à la création du Groupe de Recherche et d’Appui aux Initiatives Mutualistes (GRAIM). En 1999, le GRAIM va se muer en un réseau social de la mutualité, en une organisation d’appui au développement de la mutualité. Les actions initiales du GRAIM ont consisté en la promotion de systèmes communautaires d’assurance maladie, la création de mutuelles, l’appui-conseil et le développement de réseaux de complémentarité et de défense des intérêts des mutuelles de santé. La nécessité de renforcer la viabilité des mutuelles, a conduit à une première diversification dans l’intervention avec la mise en œuvre de programmes de prévention des maladies, d’alphabétisation, d’amélioration de l’environnement économique des mutualistes, de renforcement des systèmes de gestion concertée des ressources, etc. À partir de 2004, le processus de réflexion entrepris a permis de faire une analyse au niveau micro, méso et macro. Il a abouti à des constats, à l’identification d’enjeux et à la formulation d’un projet de société définissant la vision, la mission et les secteurs d’enjeux du GRAIM. Le constat fait ressortir un monde d’exclusion, de marginalisation, d’injustice sociale, d’insécurité, de désaffiliation sociale, de paupérisation croissante. Pour le GRAIM, ces déséquilibres sont le résultat de dysfonctionnements sociétaux qui ont trait aux modes de gouvernance de nos sociétés: une gouvernance par une minorité, une gouvernance par et pour l’économique, une gouvernance par des clichés ou à deux sens (riches/pauvres, gouvernants/gouvernés, Nord/Sud…). A préciser que l’exclusion de certains citoyens est la conséquence de dispositifs institutionnels formels (les lois, les régulations, les marchés, les organismes internationaux, etc.), mais aussi informels (les normes sociales, la transmission du savoir, l’exclusion sociale, la corruption, etc.). Ces dispositifs, structurés ou non, constituent des barrières institutionnelles et sociales qui inhibent la créativité des personnes pauvres en les empêchant d’entreprendre des actions qui participeraient à l’amélioration de leur bien-être individuel ou collectif. Dès lors se pose, pour le GRAIM, la question de la gouvernance au sein des sociétés. L’enjeu est alors de promouvoir une gouvernance collective incluant toutes les familles d’acteurs.
Vision
L’idéal de l’organisation ou sa vision du monde est celui de sociétés de solidarité et de démocratie qui promeuvent et garantissent l’épanouissement des personnes dans leur environnement.
Mission
La mission du GRAIM est d’accompagner les personnes et les groupes à l’instauration de sociétés de solidarité et de démocratie.
Stratégie globale
S’appuyant sur les principes de la mutualisation et de la coopération décentralisée, elle s’articule autour de :
- La formation à la citoyenneté
- La constitution de collectifs
- La promotion de la régulation participative
1– La formation à la citoyenneté: Le GRAIM se fixe comme objectif d’aider les individus à se positionner comme citoyens (personnes averties), de les appuyer pour qu’ils puissent se positionner dans leurs contextes en étant capables de faire une analyse propre de leur environnement et de se donner les moyens pour la prise en compte et en charge de leurs problèmes avec l’application de solutions adéquates qu’ils contribueront à rechercher.
2– La constitution de collectifs: Il s’agit d’appuyer l’organisation des citoyens en collectifs (forces de pression) afin qu’ils puissent réfléchir aux enjeux communs, prendre des positions consensuelles, en assumant leurs responsabilités et devoirs au sein du groupe et vis-à-vis de l’extérieur, et prendre des initiatives concertées de défense de leurs intérêts et droits.
3– La promotion de la régulation participative: L’objectif est d’impulser une gestion collective des questions importantes de la santé, de l’environnement et des ressources naturelles, de l’économie, etc. Cela suppose l’écoute et le respect mutuels, la reconnaissance de la légitimité de l’autre à participer à la gouvernance. Gouverner collectivement, c'est aussi créer les conditions pour que tous les collectifs puissent participer pleinement à la régulation, à la définition et à la mise en œuvre de programmes et de politiques publics.
Zones d'intervention
Notre cadre géographique d’intervention, concernant spécifiquement les mutuelles de santé, s’étend au-delà de la région de Thiès. Le GRAIM intervient dans les régions de Diourbel, Kaolack, Louga, Kolda, Ziguinchor, où il collabore dans la mise en place de mutuelles de santé, ainsi qu’en ce qui concerne leur suivi. En ce qui concerne les secteurs de l’environnement et de l’économie, nos actions se limitent à la sphère Plateau de Thiès, c'est-à-dire au niveau de la région et de deux collectivités locales de la région de Dakar (Sébikotane et Diamniadio). (Voir Carte 1)
Pour ce qui est de l’implantation des mutuelles de santé dans la région de Thiès, nous couvrons presque toutes les collectivités locales. Les autres secteurs d’enjeux investis récemment par le GRAIM, ne sont pas en reste, même s’ils demeurent encore très peu élargis à l’ensemble de la région comme il en est des mutuelles de santé. (Voir Carte 2)
Domaines d'intervention globale et secteurs d'enjeux spécifiques
Le GRAIM s’investit au total dans six (6) domaines : Economie, Bonne gouvernance, IEC et formation, Protection sociale, Environnement & GRN, Organisations. Certains de ces domaines recoupent les secteurs d’enjeux ou stratégiques du GRAIM (Protection sociale, Développement organisationnel et institutionnel, Gestion des ressources naturelles et de l’environnement, Développement économique et réduction des inégalités). Il faut noter, par ailleurs, que les axes « information, éducation, communication, formation » et « bonne gouvernance » sont transversaux par rapport aux autres.(Voir schéma 1)
Le GRAIM intervient donc spécifiquement dans quatre (4) secteurs d'enjeux qui sont les suivants:Protection sociale, Gestion des ressources naturelles et de l’environnement, Développement économique et réduction des inégalités, Développement organisationnel et institutionnel (secteur transversal recoupant tous les autres). Ces secteurs présentent des enjeux qui appellent nécessairement une action dans ce contexte où la décentralisation et le développement locale durable sont à l’ordre du jour.(Voir schéma 2)
Activités
Toutes les activités du GRAIM ne participent qu’à améliorer la gouvernance des acteurs et des sociétés, à les rendre plus responsables pour l’instauration d’une régulation concertée. Or, cela ne passera que par la promotion d’une gouvernance collective et participative prenant en compte les opinions et les initiatives de toutes les familles d’acteurs.
Les activités du GRAIM se déclinent essentiellement comme suit : mise en place d’organisations, développement de réseaux, formations, appui-conseil, recherche-action, communication, appui aux initiatives, développement institutionnel, appui aux dynamique et interface de concertation. Elles se retrouvent dans pratiquement tous les secteurs d’enjeux susmentionnés.
Ainsi, dans le domaine de l’environnement, le GRAIM organise et met en réseau des acteurs (comité villageois de développement (CVD) ou comité inter-villageois de développement (CIVD), inter-collectivités KeMoPoDi (Keur Moussa, Pout, Diender), pour une gestion concertée des ressources naturelles, en renforçant les capacités des acteurs.
Dans le domaine de l’économie, nous avons la mise en place d’institutions de microfinance, de banques d’intrants agricoles, le renforcement de capacités dans la gestion comptable, le financement de micro-entreprises, l’appui-conseil aux exploitations familiales, les échanges sur la souveraineté alimentaire.
Dans le domaine de la santé et de la protection sociale, nous avons la création et l’accompagnement des mutuelles de santé, la mobilisation sociale face à certaines maladies telles les IST, le sida, le paludisme et la tuberculose, par la sensibilisation et l’information. Il y a aussi une mobilisation sociale et politique autour de l’infirmité motrice cérébrale (IMC) qui est la première cause de handicap moteur chez les enfants, par la sensibilisation et l’information, la rééducation des enfants atteints d’IMC, la formation de leurs parents, la mise en place d’un service communautaire.
Voir aussi
Liens externes
Catégories :- Mutualité
- Association ou organisme sénégalais
- Économie sénégalaise
Wikimedia Foundation. 2010.