Emiliania huxleyi

Emiliania huxleyi
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 Emiliania huxleyi au MEB avec des virus attachés
Emiliania huxleyi au MEB avec des virus attachés
Classification
Domaine Eukaryota
Division Haptophyta
Classe Prymnesiophyceae
Ordre Coccosphaerales
Famille Coccolithaceae
Genre Emiliania
Nom binominal
Emiliania huxleyi
(Lohmann) W.W.Hay et H.Mohler, 1967
Efflorescence algale d'Emiliania huxleyi photographié par Landsat le 24 juillet 1999

Emiliania huxleyi (souvent désignée par l'abréviation « EHUX »), nommée d'après Thomas Huxley et Cesare Emiliani, est une espèce d'algue coccolithophore qui est sur la planète numériquement la plus abondante et la plus généralisée. C'est un organisme pélagique, exclusivement marin qu'on trouve dans presque toutes les mers, hors zone équatoriale.

Cette algue unicellulaire est notamment étudiée pour les vastes efflorescences algales (blooms) qu'elle produit dans certaines conditions liées au thermocline d'été, comme d'autres coccolithophoridés. Ses coccolithes sont transparents et incolores, mais dans la colonne d'eau, leur calcite réfracte la lumière de telle manière qu'une forte concentration continue de cette algue est nettement visible depuis l'espace. L'observation par satellite montre des efflorescences qui peuvent s'étendre sur de vastes surfaces (parfois plus de 100 000 kilomètres carrés). Les analyses d'échantillons d'eau montrent que E. huxleyi est alors de loin la principale espèce de phytoplancton de ces efflorescences.

Sommaire

Composant essentiel du cycle du carbone et des cycles biogéochimique planétaires

E. Huxleyi protège son unique cellule sous une couche de coccolithes ; de minuscules plaques de calcite en forme d'assiette (discoïdes). Ces éléments calcaires en sédimentant par milliards de milliards sur les fonds marins après la mort des algue constituent la craie. Pour cette raison, cette algue joue un rôle majeur dans les équilibres climatiques (puits de carbone).

C'est cette espèce qui a inspiré à James Lovelock, l'hypothèse Gaia selon laquelle les organismes vivants, et les algues en particulier, exercent un rétro-contrôle sur le climat planétaire.

Efflorescences et virus

Cette algue est à l'origine des efflorescences planctoniques nettement visibles d'avion et de satellite. Ces efflorescences apparaissent en quelques jours et sont limitées par divers organismes herbivores marins et surtout par des virus qui attaquent cette algue quand elle pullule. Le virus Ehv joue notamment un rôle majeur dans la régulation des populations d'algues, mais certaines peuvent lui échapper en passant d'un stade diploïde normal (génome présent en 2 exemplaires) à un stade haploïde, le temps que les populations de virus aient diminué[1],[2]. Des transferts de gènes entre l'algue et le virus ont été découverts par les chercheurs du laboratoire Information génomique et structurale (CNRS) et de la station biologique de Roscoff (CNRS/UMPC)[3],[4].

Bio-indicateur

Dans le cas d'E. huxleyi, les éléments de la coque, mais aussi la partie souple de l'organisme, sont conservés dans les sédiments grâce à des composés chimiques, les alkenones (ou alcénones), produits par la cellule et très résistants à la diagenèse. Le taux d'alkenones trouvés dans les sédiments est utilisé par les sciences de la terre comme indice des températures passées des surfaces océaniques[5].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Notes et références

  1. Frada M. et al., « The ‘‘Cheshire Cat’’ escape strategy of the coccolithosphore Emiliana huxleyi in response to viral infection », dans Proc Natl Acad Sci USA, vol. 105, no 41, 14 octobre 2008, p. 15944–15949 [lien DOI] 
  2. Peter J. Morin, « Sex as an algal antiviral strategy », dans Proc Natl Acad Sci USA, vol. 105, no 41, 14 octobre 2008, p. 15639-15640 [lien DOI] 
  3. Adam Monier et al., « Horizontal gene transfer of an entire metabolic pathway between a eukaryotic alga and its DNA virus », dans Genome Res., vol. 19, no 8, 2009, p. 1441-1449 [lien DOI] 
  4. Échange de gènes entre une microalgue et un virus géant sur www.techno-science.net. Consulté le 4 août 2009.
  5. Prahl, F.G. & Wakeham, S.G., « Calibration of unsaturation patterns in long-chain ketone compositions for palaeotemperature assessment », dans Nature, vol. 330, 26 novembre 1987, p. 367-369 [lien DOI] 

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