- Dépendance au sentier
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La dépendance au sentier, ou sentier de dépendance (path dependence en anglais), est une théorie expliquant comment un ensemble de décisions passées peuvent influer sur les décisions futures. Ce principe est repris dans différents domaines des sciences sociales, de l'économie à l'étude des technologies en passant par l'institutionnalisme historique en relations internationales.
L'idée est que des particularités historiques, justifiées à une époque mais pas optimales et rationnelles par la suite, peuvent perdurer indéfiniment parce que les changer impliquerait un coût ou un effort trop élevé à un moment, même si cet effort serait payant sur le long terme.
Un exemple peut être la disposition des touches des claviers informatiques : certains avancent que les dispositions les plus utilisées, comme qwerty ou azerty, ne sont pas optimales en termes de confort et de rapidité ; d'autres dispositions comme la disposition Dvorak, censée être plus pratique, ont été inventées plus récemment, mais elles n'arrivent pas à s'imposer vu qu'il y a un effort à fournir (les claviers dans cette configuration sont plus durs à trouver, et il faut s'habituer à une nouvelle configuration).
Une analogie peut être fait avec les réactions chimiques : même si une réaction mène à un état plus stable (plus bas en énergie, donc favorisé par la thermodynamique), elle peut ne pas se produire à cause de la barrière d'énergie à franchir.
En sciences sociales c'est le politiste Paul Pierson (dans son ouvrage Dismantling the wellfare state paru en 1994) qui incarne l'importation de ce concept depuis l'économie et sa formalisation. Il définit ainsi la dépendance au sentier : « une fois établie, les modèles de mobilisation politique, les règles du jeu institutionnel et même les façons de voir le monde politique vont souvent auto-générer des dynamiques auto-renforçantes ».
Voir aussi
Wikimedia Foundation. 2010.