Défense de la poste centrale polonaise de Dantzig

Défense de la poste centrale polonaise de Dantzig

La défense du bâtiment de la poste polonaise de Dantzig a été une des premières batailles de linvasion allemande de la Pologne lors de la seconde guerre mondiale. Le 1er septembre 1939, les miliciens polonais défendirent le bâtiment pendant près de 15 heures contre les assauts menés par les troupes SS de la ville, des formations de SA et la police de la ville. Tous les miliciens, exceptés quatre dentre deux qui purent fuir, furent condamnés par une cour martiale allemande le 5 octobre 1939 puis exécutés.

Sommaire

Avant Propos

Inauguration de la poste en 1925

La poste polonaise de la ville libre de Dantzig fut créée en 1920 par le traité de Versailles. Ses locaux avaient le statut de propriété extraterritoriale polonaise. La poste polonaise comprenait plusieurs bâtiments. En 1930, le bâtiment Gdansk 1 situé Hevelius Platz dans la vieille ville devint la poste centrale, munie dune ligne téléphonique directe avec la Pologne. En 1939, elle employait près de 100 personnes. Quelques employés appartenaient à une organisation dautodéfense, et plusieurs dentre eux adhéraient à la Zwiazek Strzelecki (association de tir). Selon le témoignage dEdmond Charaszkiewicz, la poste polonaise était un maillon important des services secrets polonais. Comme la tension entre la Pologne et lAllemagne grandissait, le haut commandement polonais détacha le sous-lieutenant Konrad Guderski à Gdansk. Avec, entre autres, laide dAlfonse Flisykowski, il aida à lorganisation du personnel de sécurité et les prépara à déventuelles hostilités. En plus de lentraînement des hommes, il prépara la défense du bâtiment : arrachage darbres et fortification de lentrée. Mi-août, dix employés supplémentaires, pour la plupart officiers de réserve, furent envoyés à Gdansk en provenance des bureaux de poste de Gdynia et Bydgoszcz. Le 1er septembre, il y avait 57 personnes dans le bâtiment : Konrad Guderski, 42 employés locaux, 10 employés des poste de Gdynia et Bydgoszcz, et le concierge, sa femme et leur fille de 10 ans, Erwina. Ils étaient armés de différentes armes à feu dont des mitraillettes légères et des grenades à main. Le plan de défense polonais avait assigné aux défenseurs de résister 6 heures aux allemands, le temps dattendre le soutien de lArmia Pomorze (larmée poméranienne, lune des armées constitutive de larmée polonaise). Le plan dattaque allemand, décidé en juillet 1939, était de prendre en tenaille le bâtiment en attaquant depuis deux directions. Une attaque de diversion attaquerait lentrée pendant que le gros des troupes attaquerait par le côté à travers les murs du bâtiment mitoyen.

La Bataille

Lattaque allemande

À 4 :00, les Allemands coupèrent le téléphone et lélectricité. À 04 :15, alors le navire de guerre allemand Schleswig-Holstein commençait à bombarder lavant-poste de larmée polonaise à Westerplatte, les forces allemandes commencèrent leur assaut sur le bâtiment de la poste. Les unités allemandes de SS, SA ou de la police allemande étaient supportées par 3 véhicules lourds blindés. Lattaque était commandée par le colonel de la police allemande Willi Bethke. La première attaque allemande sur le devant du bâtiment fut repoussée bien que les Allemands réussirent à entrer brièvement dans le bâtiment. La seconde attaque, latérale, fut aussi repoussée. Le commandant de la défense polonaise, Konrad Guderski, mourut durant cette attaque par le souffle de sa propre grenade qui empêcha les Allemands de passer à travers le mur. À 11 :00, les unités allemandes reçurent le soutien déléments de la Wehrmacht munies de 2 canons de 75 mm. Mais une nouvelle attaque soutenue par ces pièces dartillerie fut elle aussi repoussée. À 15 :00, les Allemands annoncèrent un cessez-le-feu de 2 heures et demandèrent la reddition des Polonais, ce quils refusèrent. Dans le même temps, les Allemands reçurent le renfort dune pièce dartillerie de 105 mm et dune unité de sapeurs qui perça les murs et prépara une charge explosive de 600 kg. À 17 :00, la bombe explosa, faisant seffondrer une partie du mur. Les Allemands, couverts par trois pièces dartillerie, attaquèrent de nouveau, semparant de la majeure partie du bâtiment, à lexception des sous sols. À 18 :00, les Allemands amenèrent de lessence et des lance-flammes quils utilisèrent pour mettre le feu aux sous-sols. Après la mort de 3 défenseurs, brûlés vifs, le reste des Polonais décidèrent de se rendre. Les deux premières personnes à capituler le bâtiment, le directeur le docteur Jan Michon, arborant un drapeau blanc et le commandant Joseph Wasik furent tués par les Allemands, le docteur Michon aurait été tué au lance-flammes. Le reste des Polonais fut autorisé à se rendre et quittèrent le bâtiment. Six personnes réussirent à senfuir du bâtiment, deux dentre elles furent capturées quelques jours plus tard. En tout, six Polonais furent tués pendant les combats.

Suite de lattaque

16 prisonniers blessés furent envoyés à lhôpital de la Gestapo, six moururent (dont la jeune fille Erwina). Les 28 autres furent emprisonnés tout dabord dans les locaux de la police puis furent envoyés à la Victoriaschule, ils furent interrogés et torturés. Tous les prisonniers passèrent devant une cour martiale : dabord les 28 prisonniers de la Victoriaschule le 8 septembre, puis les 10 qui sortirent de lhôpital le 30 septembre. Ils ne bénéficièrent de laide daucun avocat. Ils furent tous condamnés à mort, selon la loi pénale militaire spéciale allemande de 1938. La condamnation fut demandée par le procureur Hans Giesecke, elle fut rendu par le juge Kurt Bode et signé par le général Walther von Brauchitsch, le tout en quelques heures. Le 5 octobre, les prisonniers furent exécutés, majoritairement par un peloton dexécution dirigé par le SS-Sturmbannführer Max Pauly, qui dirigera plus tard le camp de concentration de Neuengamme. Après la guerre, Giesecke et Bode ne furent pas jugés responsables pour cet épisode. Ils furent dénazifiés et continuèrent leur carrière davocat. En 1995, la cour de Lübeck invalida le jugement de 1939 et réhabilita les postiers, prétextant notamment le fait que la décision était contraire à la convention de La Haye.

Notes et références


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