- Débris de tuer
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Débris de tuer (Rwanda, 1994) Auteur Matthieu Gosztola Préface Bernard Pignero Genre Poésie Pays d'origine France Lieu de parution France Éditeur Atelier de l’agneau Collection Littérature Date de parution 2010 Couverture Sophie Robert Nombre de pages 94 ISBN 2-9304-4024-4 Chronologie Recueil des caresses échangées entre Camille Claudel et Auguste Rodin Un seul coup d'aile dans le bleu, fugue et variations Débris de tuer est un recueil de poèmes de Matthieu Gosztola paru en 2010 aux éditions Atelier de l’agneau. Il est sous-titré Rwanda, 1994 et porte sur le génocide qui a eu lieu au Rwanda en 1994.
Dire l’indicible
Selon la Maison de la Poésie de Nantes, avec ce recueil, « long thrène d’un seul souffle », Matthieu Gosztola « plonge brusquement au cœur de l'événement tragique entre tous : le génocide perpétré au Rwanda en 1994. Son langage âpre et sa maturité surprennent, mais s'imposent. [1]» Dans ce livre, selon Ouest-France cette fois, Matthieu Gosztola fait entendre « l'écho inapaisé de[s] paroles suppliciées »[2], ayant construit son travail poétique autour des paroles des rescapés et de leurs silences.
Il répond à l’occasion de la parution de ce livre de poésie sur Poezibao à la question « écrire un recueil de poèmes à propos d’un génocide, cela a-t-il un sens ? »[3]. Cette réflexion est une synthèse d'un long essai sur les génocides qu'il propose sur Reflets du temps[4]. Selon Louis Dubost, qui fonda et dirigea les éditions Le dé bleu, « l’auteur expose avec une grande clarté (résultant d’un travail considérable de recherches d’informations, d’enquêtes minutieuses, d’analyses pertinentes) les tenants et aboutissants du génocide »[5].
Antoine Emaz, après avoir rappelé qu’il n’y a « [a]ucun pathos dans le livre de Gosztola, mais (…) du relief, de la rugosité de langue », souligne la « structure très forte du livre » et met en avant « l’impression (…) de maîtrise (presque savante, ciselée dans le détail) » qui s’en dégage. Selon lui, cette œuvre va « poétiquement contre l’inhumain, sans concession aucune au voyeurisme morbide ou au goût pervers pour l’horreur »[6].
Le Magazine des Livres et la revue Contre-allées résument quant à eux le projet de Matthieu Gosztola : « L’action poétique de Matthieu Gosztola en son livre Débris de tuer est incontestable. (…) A la suite d’un Paul Celan reconstruisant une langue en dedans même du génocide des juifs et y cherchant la voie d’un chant praticable, (…) Matthieu Gosztola déplie sous nos yeux décillés la carte d’un Verbe violemment démembré, y cherchant les traces d’un vivier humain de l’au-delà de la souffrance, d’un chant donnant accès à la compréhension. (…) Gosztola, debout au milieu du charnier verbal, entend les saignements intérieurs qui montent depuis la terre rwandaise jusqu’à l’homme tout entier, il recueille dans sa bouche le souffle de l’agonie, faisant ainsi de sa gorge un passeur (…)[7] ».
Evidemment, « [l]e sujet peut paraître périlleux. Mais la distance même avec le génocide rwandais de 1994 permet au poète d’accéder à une incroyable proximité avec cette page de l’histoire. Le poète n’hésite pas à mâcher les mots pour ne pas les mâcher, à hacher les phrases en utilisant toutes les mises en pages possibles et imaginables pour parvenir à dire l’inimaginable. Le poète écoute le silence au-delà du silence, même si la « parole plus que les mots / est aussi de neige ». Le titre du recueil est lui-même disposé à la machette sur la couverture du livre. « C’est hantant l’éparpillé des corps ». Mais des mots attachés les uns aux autres resserrent les chairs, rejoignent les êtres. Et c’est malgré tout une lumière qui reste, contre l’« oublvivre »[8] ».
Notes
Matthieu Gosztola reçoit une bourse de création du Centre National du Livre en 2009 « pour [ce] projet portant sur la thématique du génocide au Rwanda » et, dans son rapport d’activité pour l’année 2009 , le CNL mentionne que « sur les 262 aides allouées en 2009 », le projet poétique de Matthieu Gosztola fait partie des quatre projets poétiques (ayant reçu une aide similaire) qui ont « été particulièrement salués. »
- http://www.maisondelapoesie-nantes.com/MMP/mmp11/auteur/gosztola.html.
- Ouest-France, 26 mars 2010
- http://poezibao.typepad.com/poezibao/2010/03/ecrire-un-recueil-de-poèmes-à-propos-dun-génocide-cela-atil-un-sens-par-matthieu-gosztola.html
- http://www.refletsdutemps.fr/index.php?option=com_zoo&task=tag&tag=Matthieu%20Gosztola&app_id=1&Itemid=2
- Décharge, n° 148, p. 96
- http://poezibao.typepad.com/poezibao/2010/05/d%C3%A9bris-de-tuer-de-matthieu-gosztola-par-antoine-emaz.html
- Le Magazine des livres, n° 24, mai / juin 2010, p. 75.
- Contre-allées, numéro double 27-28, p. 94.
Catégories :- Recueil de poèmes en français
- Livre paru en 2010
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