- Dominique Zay
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Dominique Zay, né le 5 mars 1952 à Paris, est un écrivain, dramaturge et scénariste français.
Sommaire
Biographie
Dominique Zay connaît une enfance agitée et une scolarité aussi tumultueuse; renvoyé de tous les lycées pour mauvaise conduite, il passe de pension en pension et termine à l’internat de Coulommiers. Après avoir déclenché une grève générale avec occupation des locaux, il quitte le lycée en classe de 1re et un an plus tard, passe le bac en candidat libre et l’obtient. En 1970, il monte un groupe de rock (guitare et voix) – les Affreux – Il apprend ensuite les arts du cirque (clown, acrobaties, jongle) et conçoit son premier spectacle – le Délirium Circus.
En 1973, Dominique Zay fonde sa troupe, le Zéro de Conduite[1], où il tient place d'homme orchestre; il y écrit les pièces, met en scène, compose les musiques et joue. Variant autour d’un noyau dur de 7 personnes, le Zéro de Conduite compte une douzaine de membres. La structure scénique est éclatée, l’unité dramatique malmenée, les genres variés, le ton délibérément libertaire : on parle de théâtre rock. C’est l’époque où la contre-culture tisse un grand réseau alternatif permettant de jouer souvent devant un large public (une moyenne de 300 spectateurs). Il faut dire que leurs animations de rue dans la journée (fanfare, acrobaties, cracheur de feu, jongle...) créent une publicité idéale pour les représentations du soir. Le Zéro de Conduite tourne ainsi en France (entre autres à Paris au théâtre de la Villette, à la Cartoucherie de Vincennes, au Palais des Glaces et au festival d’Avignon au Chapeau Rouge et sous le chapiteau du Grand Magic Circus, au théâtre moderne Grammont, tout juste inauguré à Mauguio près de Montpellier...) - et aussi en Europe, la troupe s’installant à chaque nouvelle pièce dans une ville différente (Paris, Bruxelles, Rome, Toulouse, Montpellier...).
Dominique Zay, en clown consciencieux, décide d’apprendre un instrument par an (il en gardera guitare, violon et batterie[2]) et profite des pauses entre les tournées pour écrire ses deux premiers romans policiers Scénario (Albin Michel coll. Sanguine) et Trac (Fleuve Noir) – l’intrigue de ce dernier se déroulant dans le milieu du music-hall à Toulouse.
En marge de ses activités artistiques, Dominique Zay sympathise avec la mouvance anarchiste et s’investit politiquement dans lutte anti-Franquiste, pour l’abolition des tribunaux militaires réservés aux insoumis et la libération de prisonniers politiques (et encore aujourd’hui[3]).
Vers la fin des années 1970, confronté à la dérive de la violence armée et du terrorisme, il prend ses distances en critiquant selon ses propres mots cette récupération spectaculaire et étatique de la révolte. Il organise aussi des happenings urbains comme le pique-nique royal place du Capitole à Toulouse et à Paris la plage place de l’Opéra (archives Libération du 30 novembre 1976 /article double page centrale avec photos), les rois tirés aux Halles ou l’hôpital dans le métro...
Au bout de 11 ans (1973-84), après 8 pièces de théâtre, entre autres : « la Vie Aventureuse de Monsieur Normal », « Bye Bye le Bagne » (inspiré de la vie du voleur Marius Jacob), « Nuits Blanches »... - et des centaines de représentations, Dominique Zay met un terme à l’aventure du Zéro de Conduite.
Les temps changent, les gens aussi et Dominique a envie d’explorer de nouveaux territoires créatifs.
Il réunit d’anciens membres de sa troupe et des amis musiciens à Montpellier pour monter Los Cracos[4], un big-band aussi déjanté que vitaminé (20 personnes sur scène). Dominique Zay en écrit les chansons et les textes des intermèdes. La première se fait sous chapiteau à Montpellier (800 pers. dans le public) avec la troupe Royal de Luxe (encore peu connue à l’époque) qui joue avant son spectacle en caravane dehors pour rabattre le public.
Puis, il veut vivre la dernière expérience scénique qui lui manque ; un spectacle solo ; ça sera « Vous Rire quand Moi Souffrir » qu’il crée au cirque le Grand Céleste (1986), tourne et termine à Paris par une représentation au Splendid St-Martin.
Au milieu des années 1980, Dominique Zay décide d’arrêter la scène, les tournées et la vie en groupe pour se consacrer à l’écriture et au cinéma.
Dominique Zay remonte à Paris pour tourner son premier court métrage dont il a également écrit le scénario - « Silence on Aime » (prix du public au festival courts de Suresnes, vente télé et cinéma)Il écrit un 3e roman policier « Dingue du Swing »[5] (Fleuve Noir) avec uniquement des noms de musiciens de jazz comme personnages[6]... ...quelques scénarios de B.D. pour le dessinateur Got (le Baron noir) et après un deuxième court métrage « Mélodie pour un Cafard » (avec Catherine Frot – vente télé et cinéma), il vit surtout en réalisant des vidéos -clips. Dominique devient scénariste pour les autres (cinéma-télé)... réalise un 3e court « Minus Circus » (avec François Berléand – prime à la qualité CNC)... et l’éditeur de son premier polar (Patrick Mosconi[7]) qui s’occupe de la collection Souris Noire lui propose d’écrire un roman jeunesse. Quand « Panique au Cirque » sort (ce livre sera plusieurs fois ré-édité)[8], Dominique Zay s’est lancé dans l’écriture d’un long métrage personnel. Il hésite alors entre écriture et le cinéma car il a envie désormais de s’investir à 100 % dans l’un ou l’autre, un choix difficile qui implique au passage un choix de vie.
Entre temps, Dominique Zay a rencontré sa future femme (une peintre norvégienne)[9].
Au début des années 1990, Dominique Zay choisit l’écriture (somme toute depuis toujours, le point commun à toutes ses activités), vend les droits de son long métrage et quitte Paris pour s’installer en pleine campagne (le Perche).
À partir de là, il enchaîne les scénarios pour des séries télévisées, les pièces de théâtre et les romans. En tant qu’auteur polar, il commence à intervenir auprès de publics dits difficiles et participe à la première édition de Leitura Furiosa à Amiens - événement qui réunit le temps d’un week-end écrivains et personnes fâchés avec l’écriture. Ainsi, la rencontre via Luiz Rosas avec l’association Cardan qui organise ce salon hors norme est déterminante[10]. Dominique Zay revient régulièrement à Amiens et sa région pour lutter en particulier contre l’illettrisme et l’exclusion en générale (interventions dans les quartiers, prisons, hôpitaux psychiatriques, IME, gens du voyage, collectif sans papiers – voir textes lus à Amiens au salon Leitura Furiosa[11],[12] 1999, 2000, 2004 et parus : ed. l’Arbre...).
Autre rencontre déterminante, celle avec Sylvianne Fessier, directrice du cinéma arts et essais de Saint-Leu qui lui demande d’animer des stages d’été au cinéma en tant que scénariste[13].
En l’an 2000, Dominique Zay déménage pour s’installer dans la campagne picarde et se rapprocher d’Amiens. . Il continue à multiplier les actions avec l’association Cardan, avec le cinéma St-Leu, écrit huit romans jeunesse, devient nouvelliste pour l’édition du dimanche du journal local le Courrier Picard.
Il reçoit le prix polar au salon de Montigny-les-Cormeilles pour « Malice au Pays des Magouilles » (salon où Dominique Zay organise en 2007 pour fêter ses dix ans d’existence le « Chœur Noir » ou la chorale de 30 auteurs de polars)...reçoit l’Award Gourmand pour sa nouvelle « Goût et Ragout »... Le titre de livre policier le plus drôle est décerné par les lecteurs de Fémina (no 152 du 25 février 2005) à son dernier livre jeunesse « M’énervez pas ».
Dominique Zay écrit ensuite deux romans adultes - un polar et un non criminel « le Dernier des Indomptés» [14] et « C’est toujours la faute à la Femme à Barbe » (aux éditions Après la Lune)[15]. Et le théâtre le rattrape. D’abord en tant qu’auteur, Dominique Zay écrit des pièces de commande pour les compagnies la Tortue Magique, Arttoutchaud, Générik Vapeur, Paroles Buissonnières... Puis il revient à la mise en scène avec :
- « Nos Vies Déchaînées » - trois solos sur la violence familiale, le sort d’une sans-papier et un détenu longue peine, le tout traité avec radicalité dramatique (Festival d’Avignon et Maison de la Culture d’Amiens en 2009)[16].
- le Sens de la Marche, de la Vie, de l’Humour et du Rythme » - dans un désordre contrôlé, réflexion censée et absurde sur le travail et la paresse (Maison du Théâtre d’Amiens)
Aujourd’hui, il continue sa collaboration avec l’association Cardan, privilégiant les groupes de quartiers avec un travail axé sur le thème de l’accès à la Culture.
Il continue les nouvelles du Dimanche pour le Courrier Picard[17].
Il a développé l’École du Scénario[18] au ciné St-Leu[19] en y ajoutant des stages de pratiques (rencontres avec des professionnels, marathon d’écriture, direction d’acteurs, tournages de courts métrages...). Il intervient également dans des débats sur le polar et le cinéma[20].
Il signe le scénario d’une bande dessinée sur la crise [21] (dessins de Greg Blondin - parution fin 2011. Il vient de terminer un roman noir « Trop Tard [22]» et prépare pour la fin 2011 une nouvelle pièce de théâtre « Dansent les ellipses », à Achères (grande banlieue ouest de Paris).
Œuvres
Romans
- C'est toujours la faute à la Femme à Barbe
- Le Dernier des Indomptés
- Trac
- Dingue du Swing
Littérature pour la jeunesse
- M'énervez pas
- Malice au Pays des Magouilles
- Panique au Cirque
Pièces de théâtre
- Bye Bye le Bagne
- Nuits Blanches
- Vous rire quand moi souffrir
- Don Jugal
- Nos Vies Déchaînées
- Le Sens de la Marche, de la Vie, de l'Humour et du Rythme
Références
- le Zéro de Conduite
- Dominique Eay sur Scène, photos avec ses instruments
- Comité de soutien Vialibre5
- Disque de Los Cracos
- Dingue de Swing, Calibre 47
- Littérature et jazz
- Patrick Mosconi
- Panique au Cirque
- Lumière éclatée des villes reflets peintures de Aïna Wallé-Zay
- site de l'association Cardan Amiens
- Les textes de Leituria Furiosa
- Leitura Furiosa
- Sylviane Fessier, directrice du cinéma Saint-Leu et de l'école du scénario
- le Dernier des Indomptés
- C'est toujours la faute de la Femme à Barbe
- Nos vies Déchaînées à la maison de la culture d'Amiens
- Site du quotidien le Courrier Picard
- École du scénario du ciné saint Leu : Horaire et fonctionnement
- Ciné Saint-Leu
- Polar et cinéma : débat avec Claude Mesplède et Dominique Zay
- « C’est Beau »
- « Première page de "Trop Tard" »
Catégories :- Écrivain français
- Naissance en 1952
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