- Théorie de la Dominance Sociale
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La Théorie de la Dominance Sociale est une théorie de psychologie sociale, la Théorie de la Dominance Sociale (TDS ; « Social Dominance Theory, SDT ») propose de comprendre comment et pourquoi les hiérarchies sociales se construisent et se maintiennent. Un des postulats de base de cette théorie est que dans chaque société existe une hiérarchie sociale avec un groupe hégémonique au sommet, des groupes dominés à la base et qu’une lutte existe entre les groupes dominants et dominés afin de maintenir ou améliorer leur position au sein de la hiérarchie sociale[1].
De plus, selon Sidanius et Pratto (1999[2]) « chaque société développe des idéologies ou mythes légitimateurs qui accentuent ou au contraire atténuent la hiérarchie sociale ». Par mythes légitimateurs, les auteurs se réfèrent aux attitudes, croyances et valeurs qui justifient intellectuellement et moralement la hiérarchie sociale. Il existe selon cette théorie, deux types d’idéologies, celles qui maintiennent ou augmentent la hiérarchie sociale ; ce sont les croyances HE (Hierarchy-Enhancing) (sexisme, conservatisme politique, préjugés …) et celles qui l’atténuent ; ce sont les croyances HA (Hierarchy-Attenuating) (féminisme, socialisme, multiculturalisme…).
Le facteur qui guiderait l’acceptation ou le rejet de ces deux types d’idéologies par les individus serait l’orientation à la dominance sociale (ODS). Ainsi, les personnes obtenant un score faible sur l’échelle d’ODS favoriseraient les mythes ou idéologies qui atténuent la hiérarchie sociale et inversement pour ceux obtenant un score élevé ; ceci ayant été confirmé dans de nombreuses recherches[3].
La théorie de la dominance sociale classe les environnements en environnement HE ou HA selon qu’ils supportent et font la promotion des idéologies HE ou HA[4]. Pour exemples, Van Laar et al. publient en 1999 une liste non-exhaustive des filières universitaires considérées comme des « environnements de type HA » (la sociologie, l’anthropologie, l’ethnologie, la santé publique ….) et les filières universitaires considérées comme des « environnements de type HE » (l’administration, le commerce, l’économie, le management, le marketing…).
- Duarte, S., Dambrun, M., & Guimond, S. (2004). La dominance sociale et les 'mythes légitimateurs’ : Validation d'une version française de l'échelle d'orientation à la dominance sociale. Revue Internationale De Psychologie Sociale, 17(4), 97-126.
- Sidanius, J., & Pratto, F. (1999). Social dominance: An intergroup theory of social hierarchy and oppression. New York: Cambridge University Press.
- Pratto, F., Sidanius, J., & Levin, S. (2006). Social dominance theory and the dynamics of intergroup relations: Taking stock and looking forward. European Review of Social Psychology, 17, 271-320.
- Van Laar, C., Sidanius, J., Rabinowitz, J., & Sinclair, S. (1999). The three Rs of academic achievement: Reading, 'Riting, and Racism. Personality and Social Psychology Bulletin, 25(2), 139-151.
Pour aller plus loin
- Guimond, S., Kamiejski, R., & Kang, P. (2008). Psychologie de la dominance sociale: Hiérarchie sociale et relations entre groupes:. Dans R.V. Joule & P. Huguet (Eds.), Bilan et Perspectives en Psychologie Sociale, volume 2 (pp. 15-42). Grenoble: Presses Universitaires de Grenoble.
- La Théorie de la Dominance Sociale de Sidanius & Pratto. (Michaël Dambrun)
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