- Discipline scolaire aux États-Unis
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La discipline scolaire est un enjeu de débats récurrents aux États-Unis, portant sur les diverses mesures de sanction scolaire : validité du châtiment corporel (et notamment du paddling, ou fessée par une rame en bois), de l'exclusion administrative de l'institution scolaire, de la politique de « tolérance zéro », etc. En raison du régime fédéral des Etats-Unis, ainsi que des différents types d'écoles (écoles publiques et privées, lesquelles peuvent à but lucratif ou non-lucratif), les règles gouvernant la discipline sont très variées.
Les châtiments corporels
Le "paddle" ("rame" en anglais) est un mot employé pour désigner un instrument traditionnellement utilisé pour donner la fessée et encore utilisé de nos jours dans ce but dans les écoles de certains Etats. Il s'agit d'une planche de bois munie d'une poignée, et éventuellement trouée. 31 Etats interdisent les châtiments corporels dans les écoles publiques (dans le New Jersey, qui les a interdit dès 1867, et en Iowa, ils sont également interdits dans les écoles privées).
Après le New Jersey (1867), le Massachusetts, en 1971, fut le deuxième Etat à interdire ces châtiments. La même décennie voit naître la problématique de la maltraitance sur mineur (child abuse), mise à l'ordre du jour suite à un congrès de l'American Medical Association de 1961 ; cette problématique est distincte de la cruauté envers les enfants, laquelle fit l'objet de mobilisations bien antérieures, avec par exemple la création de la New York Society for the Prevention of Cruelty to Children en 1874[1].
Six ans après la loi du Massachusetts, la Cour suprême jugeait, dans Ingraham v. Wright (en) (1977), que la législation de la Floride autorisant les châtiments corporels à l'école ne violait pas le VIIIe amendement concernant les traitements inhumains et dégradants, au motif essentiel que cet amendement concernait le droit pénal et visait à protéger les suspects et détenus, et non les élèves qui bénéficiaient d'autres types de protection et étaient, après tout, toujours « libres » de quitter l'école.
Malgré diverses tentatives d'interdire, au niveau fédéral, toute forme de châtiment corporel à l'école, ceux-ci demeurent autorisés selon la législation des Etats. Cependant, depuis les vingt dernières années, ils se font de plus en plus rares, et sont en général restreints dans des écoles privées (souvent, mais pas exclusivement, fondamentalistes ou évangélistes), dans des Etats du Sud. De plus en plus, les écoles qui continuent à autoriser la fessée par paddle donne le choix à l'enfant : s'il refuse, il est soumis à une autre punition.
La « tolérance zéro » et le Gun-Free Schools Act
Le Gun-Free Schools Act de 1994 fait de la « tolérance zéro » une politique fédérale et obligatoire[2]. Suite à cette loi, de nombreuses écoles suivent la tendance, en prononçant des exclusions automatiques pour possession de stupéfiants ou pour divers comportements jugés non acceptables[2]. Après le massacre de Columbine de 1999 (13 morts et 24 blessés), l'enjeu sécuritaire revient sur le devant de la scène[2]. Cette politique commence progressivement à être remise en cause, en 2011, en raison des très nombreuses exclusions scolaires prononcées pour des motifs parfois futiles ou peu importants (un joueur de hockey exclu pour avoir porté un couteau-suisse visant à réparer sa crosse ; un élève de 6 ans exclu pour avoir craché des billes de plastic sur ses camarades, etc.) [2].
Références
- Ian Hacking (1999), Entre science et réalité. La construction sociale de quoi?, Chap. V,« La fabrication d'un genre: le cas de l'enfance maltraitée », La Découverte, Paris, 2008
- More schools rethinking zero-tolerance discipline stand, Washington Post, 2 juin 2011 Donna StGeorge,
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