- Bataille d'Othée
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Bataille d'Othée
Le monument commémoratif de la bataille à OthéeInformations générales Date 23 septembre 1408 Lieu Othée (Walonnie) Issue Victoire des princes Belligérants Bourguignons Liégeois Commandants Jean sans Peur
Guillaume IV de Hainaut
Guillaume II de NamurHenri de Hornes, seigneur de Perwez Forces en présence 35 000 hommes (?) 30 000 hommes (?) Pertes 15 000 hommes (?) (?) modifier La bataille d'Othée se déroule près du village de Tongres dans la plaine d'Othée, proche de la ville de Liège, le 23 septembre 1408. Elle oppose une troupe de bourgeois et d'ouvriers liégeois à une armée commandée par le duc de Bourgogne Jean sans Peur, le comte Guillaume IV de Hainaut ainsi que le comte Guillaume II de Namur. Les avis divergent sur les effectifs déployés par les deux camps pour cette bataille.
Sommaire
Le contexte
Jean III de Bavière, fils cadet d'Albert de Bavière, comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande, petit-fils de l'empereur Louis IV de Bavière et frère de Guillaume IV, comte de Hainaut, est choisi, à 17 ans, pour succéder à Arnould de Hornes dans l'évêché de Liège et est intronisé en grande pompe en juillet 1390.
D'un naturel hautain et autoritaire, le prince-évêque s'entend mal avec les Liégeois attachés à leur franchises et libertés acquises au fil du temps. Un incident mineur - des habitants de Seraing coupant, suivant un usage ancien, du bois dans une forêt appartenant au prince-évêque et condamnés pour ce délit - provoque un soulèvement de la population, sous l'impulsion d'une faction radicale, les hait-droits. Malgré quelques signes d'apaisement, le gouvernement arbitraire de Jean III fait basculer la ville dans l'insurrection: Jean III est déchu et doit se réfugier à Maastricht, Henri de Hornes, seigneur de Perwez est nommé mambour tandis que son fils Thierry est proclamé "évêque".
Jean de Bavière sollicite l'aide de sa famille et l'obtient d'autant plus facilement que le principal intéressé, le duc de Bourgogne Jean sans Peur, rêve d'asseoir sa domination sur la région.
Avant la bataille
L'armée bourguignonne marche sur Liège. Henri de Hornes est conscient de la faiblesse de ses troupes par rapport aux soldats de métier réunis par Jean sans Peur et ses alliés. Il propose donc de répartir son armée dans les bourgs de la région afin de mener une guerre d'usure à l'armée bourguignonne. Les Hait-droits refusent et l'obligent à se porter au-devant des assaillants. Henri de Hornes envisage alors d'attaquer immédiatement l'avant-garde ennemie qu'il sait éloignée du gros de l'armée de Jean sans Peur. Ce dernier prend conscience de la situation, grâce à ses espions, et rassemble ses troupes.
Disposition des armées avant la bataille
Les Liégeois prennent position sur une petite colline rapidement aménagée de défenses. Ils disposent essentiellement d'hommes de pied et de quelques archers (anglais) et cavaliers; cette archerie et cette cavalerie sont placées de part et d'autre des fantassins. Au centre, se trouvait le gonfanon de Saint Lambert, censé protéger les troupes. En face s'aligne la fine fleur de la chevalerie de Flandre, de Hainaut, de Brabant et de Bourgogne. Jean sans peur détache un milliers d'hommes de pied et 400 cavaliers qui sont mis en réserve pour attaquer par le flanc une fois le combat engagé.
La bataille
Le choc des deux armées est brutal et nul ne peut prétendre en connaître l'issue jusqu'à l'attaque de l'arrière-garde liégeoise par la réserve bourguignonne, qui désorganise les troupes rebelles en les serrant de toutes parts, si bien que beaucoup périssent étouffés. Les Liégeois sont massacrés sur place, sur les ordres de Jean sans Peur qui avait interdit qu'on fît grâce à aucun prisonnier. Henri de Hornes, son fils et les principaux nobles de l'armée liégeoise périssent dans la bataille.
Conséquences
La victoire de l'armée de Jean sans Peur est suivie d'une répression féroce. Outre les pertes sur le champ de bataille, Jean III, arrivé le lendemain de Maastricht, fait supplicier et exécuter les Hait-droits ainsi que les familles des nobles rebelles, dont la veuve d'Henri de Hornes.
Toutes les chartes, franchises et libertés accordées à la cité de Liège sont supprimées. Les notables de la ville (baillis, prévôts, maires) sont désormais nommés par l'évêque. La cité doit payer une amende estimée à 220 000 écus.
Le comportement héroïque du duc de Bourgogne lors de cette bataille d'Othée lui vaut le surnom de "Jean sans Peur" sous lequel il passe à la postérité.
Liens internes
Liens externes
- Site web avec des extraits de différents auteurs (Coussement, J.Daris, C. de Borman, De Gerlache, G. Kurth, H. Pirenne, M.L. Polain) relatif à la bataille d'Othée
- Le retentissement de la bataille d’Othée dans la culture historique au XVe siècle par Hubert Carrier (PDF 33 pages)
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