- Monts Darwin
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Les monts Darwin forment une vaste aire sous-marine de monts de sable située au large de la côte Nord-Ouest de l'Écosse[1], qui a été découverte en mai 1998. Cette zone offre un habitat unique pour les récifs de coralliens d'eau froide. Découverte lors d'études menées par l'industrie du pétrole grâce à des méthodes très performantes de sondage. Les monts sont baptisés à partir du bateau de recherche, portant lui-même le nom de l'éminent naturaliste à l'origine de la théorie de l'évolution, Charles Darwin.
Ils sont situés à près de 1 000 m de profondeur, dans l'océan Atlantique, à près de 190 km au nord-ouest de Cape Wrath, l'extrémité Nord-Ouest de l'Écosse[2]. On trouve plus d'un centaine de monts dans cette zone, qui couvre au total environ 100 km². Ces monticules sont circulaires, et mesurent 5 m de haut pour 100 m de diamètre. La plupart comporte une sorte de « queue », de longueur variable, mais généralement donnant une forme de larme à l'ensemble, et systématiquement orientée vers le sud-ouest. Ces caractéristiques sont uniques aux Darwin Mounds[3].
Les monticules sont principalement constitués de sable. Ils forment des sortes de volcan de sable. Leur sommet accueille des espèces de coraux telles que Lophelia pertusa, que l'on pensait jusque-là pouvoir vivre seulement sur des substrats durs. Les coraux d'eau profonde que l'on trouve sur les monts sont particulièrement fragiles. À la différence des coraux d'eau peu profonde, ils ne sont pas adaptés pour lutter contre de petites perturbations tels que les vagues. On trouve dans ces monts une population importante du xenophyophore Syringammina fragilissima. Cette organisme unicellulaire (un protozoaire) qui est très présent en eau profonde mais tout particulièrement dans ces monts et leur queue. Les coraux offrent un habitat pour une large biodiversité marine, comprenant des éponges, des vers, des crustacés et des mollusque. Parmi ces derniers on trouve des étoiles de mer, des oursins et des crabes.
Le 23 octobre 2001, le ministre britannique Margaret Beckett fait une demande lors d'un sommet de la WWF à Édimbourg pour protéger les monts Darwin. Le sommet aboutit sur la déclaration d'Édimbourg, incitant les politiciens à prendre des mesures pour la protection des mers. La pêche avec des filets à grande profondeur est pratiquée dans cette région, avec des filets d'une tonne draguant le fond des mers. Le chercheur Jason Hall-Spencer de l'université de Glasgow a trouvé des coraux d'au moins 4 500 ans dans les filets des pêcheurs travaillant au large de l'Écosse et de l'Irlande. Les monts portent d'ailleurs des séquelles laissés par les filets, qui ont détruit une importante partie de leurs coraux.
Après leur découverte, les monts sont étudiés en détail lors de trois études bien documentées qui ont lieu en juin 1998 (Bett 1999), en août 1999 (Bett & Jacobs 2000) et deux fois durant l'été 2000 (B. Bett, pers. comm.). Les instruments employés comprennent la dernière technologie en matière de sonar, caméra et piston corers. Toutefois, on ne sait pas exactement à quoi ils pouvaient ressembler avant d'être fortement détériorés par les filets de pêche. Le 22 mars 2004, les ministres de la Pêche européens décident finalement de protéger la région, qui constitue un habitat essentiel pour les coraux.
Références
Liens externes
- "Biogenic reefs - cold water corals", Joint Nature Conservation Committee, U.K. government, consulté le 8 décembre 2007
- "Trawler ban to protect reefs, BBC News, 20 août 2003
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