- Collège de Fourah Bay
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Le Collège de Fourah Bay fut fondé en 1827 par les Anglais dans la capitale du Sierra Leone, la ville de Freetown;
Ce fut le premier établissement universitaire d'Afrique. Il fut intégré à l'université anglaise de Durham en 1876. La fonction de cette institution a d'abord consisté à former des instituteurs, mais le succès de l'initiative amena son développement[1]. Parallèlement, l'enseignement primaire et secondaire fut développé dans la région, dans les missions, principalement protestantes de l'église weselyenne et des luthériens de Bâle. Les élèves du primaire apprenaient à lire dans leur langue vernaculaire, dont les missionnaires codifièrent la grammaire et l'orthographe[2], puis apprenaient l'anglais dans le secondaire.
De 1859 à 1863, le Collège fut fermé. Quand il rouvrit ses portes en 1863, son développement prit encore plus d'ampleur. Le Fourah Bay College, rapidement réputé pour la qualité des études de médecine, de droit et de philologie, Freetown se fit connaître comme l’Athènes de l’Afrique[3].
Le Collège de Fourah Bay a aussi contribué pour une bonne part à la formation d'une élite intellectuelle ghanéenne, bien plus tôt que dans les autres territoires coloniaux, et qui joua un rôle important dans l'histoire du Ghana et dans l'histoire de la culture du cacao[2]. Cette élite anima les premières formations politiques africaines, en particulier au Ghana, l'Aborigene's right protection society (ARPS), dont le plus illustre fondateur fut J.E Casely Hayford, auteur de plusieurs livres, dont Ethiopia Unbound, qui exalte le nationalisme africain à partir de thèmes bibliques.
En 1787, des philanthropes britanniques fondent la ‘Province de Freetown’ et ramènent sur le continent, dans la Province sierra-léonaise de Freedom, d'anciens Africains sans le sou qui vivaient à Londres. Des milliers d'esclaves africains affranchis retournent dans la région et s'établissent un peu partout en Afrique. Ils seront peu à peu connus sous le nom de Krios. Leur langue, le krio, est très répandue parmi les 15 groupes ethniques que compte aujourd’hui le pays. Manquant de main-d'œuvre pour les travaux agricoles, ces anciens esclaves se lancent dans le commerce.
La population de la Sierra Leone, de 2 000 habitants en 1807, passe à 11 000 en 1825 et à 40 000 en 1850. Des Nègres marrons de Jamaïque, initialement déportés en Nouvelle-Écosse, et un nombre croissant de recaptives, Noirs arrachés par les croiseurs britanniques aux bateaux négriers de contrebande les rejoignent. Ces Saros (Sierra Leonians), formés dans des écoles chrétiennes, donneront naissance à une bourgeoisie de fonctionnaires et de professions libérales très brillante et à une classe entreprenante de commerçants, agents des missions, travailleurs manuels, qui essaimeront de la Gambie au Cameroun, voire à l’Angola. Ils seront particulièrement nombreux au Nigeria
après le retour de 3 000 recaptives egba vers 1850 à Abeokuta.Notes et références
- Terres, urbanisme et architecture "créoles" en Sierra Leone: XVIIIe-XIXe siècles, par Sylvie Kandé, Page 188
- Hervé Bourges et Claude Wauthier, Seuil, (1978), page 581 Les cinquante Afriques,
- http://www.acp-eucourier.info/Guerre-et-paix.288.0.html?&L=2
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