- Cité perdue du Kalahari
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La cité perdue du Kalahari est une énigme de l’histoire de l’exploration et de l’archéologie datant de la fin du XIXe siècle. L’histoire rapporte l’existence d’une cité en ruine se trouvant dans le désert du Kalahari en Afrique du Sud.
Sommaire
Origine de l’énigme
En 1885, le Canadien Gilarmi Farini (pseudonyme de William Leonard Hunt) est l’un des premiers occidentaux à se lancer dans la traversée du Kalahari alors inconnu. Au cours de son retour vers la ville de Upington, Farini rapporte alors la découverte de ce qui allait devenir la Cité Perdue du Kalahari :
« Nous dételons près d’une ruine immense, et dont je n’avais jamais entendu parler. Sur une longueur de près de deux kilomètres s’étend en forme d’arc une ligne de décombres qu’on eût pu prendre pour la grande muraille de chine après un tremblement de terre ; çà et là, entre deux assises, on voit encore du ciment, parfaitement conservé ; toutes les pierres sont taillées, mais celles qui occupent le sommet des écroulements, usées peu à peu sous la friction des sables ou sous les intempéries, ont pris les formes les plus singulières ; quelques-unes ont l’air d’une table à un pied.
A l’intérieur de l’arc on trouve, tous les trente à quarante pas, de petits bassins en forme d’ellipse obtuse, les uns taillés dans un seul bloc, les autres en pierre rejointoyées ; puis, un espace d’une vingtaine de mètres pavé en grande dalles et traversé par une sorte de croix de Malte, au centre de laquelle devait s’élever un autel ou une colonne, car des tronçons cannelés sont épars sur le sol. Qu’avions-nous découvert ainsi, dormant du sommeil des siècles : un temple, une cité, la nécropole de quelque grande nation ? »
— Farini, Huit mois au Kalahari , 1887[1].
Les légendes et les recherches
Au début du XXe siècle, les propos de Farini donnent naissance à une légende circulant en Afrique du Sud. Certains affirment avoir vu une pirogue abandonnée, ou encore une carrière de pierre en plein désert. On tente également d’expliquer la présence de cette civilisation inconnue par des rapprochements avec les découvertes archéologiques de Grand Zimbabwe.
Depuis 1932, vingt cinq expéditions se sont lancées à la recherche de la Cité Perdue. Elles quadrillent la zone désertique sur les dires de Farini. F. R. Paver et le docteur W. M. Borcherds de Upington en tête, elles fouillent les sables du désert, survolent la région en reconnaissance aérienne, et avancent de multiples hypothèses. Aucune ne parvient pourtant à révéler le moindre signe de construction dans cette zone.
Solution de l’énigme
Le professeur A. J. Clement reprend l’affaire en 1964 et avance une nouvelle explication. Son étude minutieuse du parcours de Farini fait ressortir des incohérences dans le récit de Farini. Clement déduit que Farini est bien allé en Afrique Australe, mais qu’il n’est jamais allé au cœur du Kalahari où il place pourtant la Cité Perdue. Fort de cette déduction, Clement s’aventure sur les pas réels de Farini et découvre alors un ensemble de roches monumentales, véritables blocs cyclopéens ressemblant à une muraille.
La cité perdue du Kalahari vue par Farini existe bien, mais l’ensemble se révèle être une formation naturelle. C’est une curiosité géologique datant de 180 millions d’années, issue du grand bouleversement accompagnant la naissance des monts du Drakensberg en Afrique du sud. Les pierres à l’aspect brûlé sont composées de dolérite, une roche magmatique particulière, dont l’érosion fait apparaître des blocs perpendiculaires et réguliers ressemblant beaucoup à des constructions artificielles.
Notes et références
- G. A. FARINI, Huit mois au Kalahari, récit d’un voyage au lac N’Gami, traduit de l’anglais par Mme L. Trigant, Paris, Hachette, 415 pages, 1887.
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