- Château d'amour
-
Dès le début du XIVe siècle, le thème du château d'amour est sculpté sur les valves, ou couvercles de miroir en ivoire du Moyen Âge
Ces images représentent un château défendu par des femmes, assiégé ou pris d’assaut par des chevaliers. Parfois ces dames jettent des fleurs sur les assaillants, contre lesquels le Dieu d’Amour couronné et ailé lance des flèches. On peut voir les occupantes du château assistant à un tournoi, parfois un chevalier enlève sa bien-aimée.
Dix objets ainsi décorés ont été recensés, tous du XIVe siècle, produits en France[1], ainsi que deux copies du XIXe siècle[2].
Le château d’amour est une allégorie de la femme qui doit être conquise par les manœuvres courtoises de son amant, idée présente dans le Roman de la Rose (1237)[3].
Le théologien et philosophe Robert Grosseteste, évêque de Lincoln, a écrit entre 1230 et 1240 un ouvrage, intitulé Chasteau d'amour, qui compare le corps de la Vierge Marie à un château, dans lequel le Christ s’est incarné[4].
Dès le XIIIe siècle, on a exécuté des enluminures[5], ainsi qu'au XIVe siècle, d’autres objets en ivoire d’usage courant comme les coffrets[6] illustrant ce motif.
Références et notes
- (en) Ivory carving) Paris était le grand centre de production des ivoires sculptés qui étaient exportés vers toute l’Europe. (
- Castle of Love, The Corpus of Gothic Ivories, c.1200-c.1530, hosted by the Courtauld Institute of Art, www.gothicivories.courtauld.ac.uk/
- …le Roman de la Rose, dans lequel la conquête de la vertu de l’aimée est très clairement assimilée à celle d’un château et où l’amant joue un rôle à mi-chemin entre celui du chevalier et celui du pèlerin… Xavier Dectot , «Le château d'Amour”, Un mois, une œuvre (archives), Musée national du Moyen Âge, mars 2008, www.musee-moyenage.fr/documents/mois2008_03.pdf. La première partie du Roman de la Rose conte la cour d’un homme à son aimée et ses tentatives de pénétrer dans un jardin clôturé symbolisant la belle.
- IV, Paris-Sorbonne, 2002, p. 118 sq., books.google.ch/books?isbn=2840501902’. C’est une “allégorie pieuse très insipide” d’après C. Brunel, “Le Château d'amour de Robert Grosseteste, évêque de Lincoln, par J. MURRAY. Paris, Champion, 1918”, Bibliothèque de l'école des chartes, 1919, vol 80, p. 291, www.persee.fr/.../bec_0373-6237_1919_num_80_1_460742_t1_0290_0000_001 Leo M. Carruthers, Anges et démons dans la littérature anglaise au moyen âge, Université de Paris
- Jean Wirth, Isabelle Engammare, Andreas Bräm, Les marges à drôleries des manuscrits gothiques, 1250-1350, 2008, p. 253, books.google.ch/books?isbn=2600012311
- Castle of Love, The Corpus of Gothic Ivories , cit. ci-dessus
Bibliographie
- Xavier Dectot , « Le château d'Amour », Un mois, une œuvre (archives), Musée national du Moyen Âge, mars 2008, www.musee-moyenage.fr/documents/mois2008_03.pdf.
- R. Koechlin, Le dieu d'Amour et le château d'Amour sur les valves de boîtes à miroirs, in Gazette des Beaux-Arts, nov. 1921
Catégories :- Allégorie
- Sculpture par thème
Wikimedia Foundation. 2010.