- Chapelle de la Madeleine (Pont-l'Abbé)
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Chapelle de la Madeleine
(dessin de Ritalongi 1894)Présentation Culte Catholique romain Type Chapelle Rattaché à (édifice détruit) Début de la construction XIIIe siècle Fin des travaux XVIIe siècle Architecte(s) inconnu Géographie Pays France Région Bretagne Département Finistère Ville Pont-l'Abbé Coordonnées modifier La chapelle de la Madeleine, aujourd'hui détruite, se trouvait à Pont-l'Abbé, en Bretagne.
D'un point de vue administratif, elle était située dans le département du Finistère, arrondissement de Quimper. D'un point de vue ethnographique, elle était située dans le Pays Bigouden, en Basse-Cornouaille (ancien diocèse de Quimper).
Sa dédicace à Marie-Madeleine indique que cette chapelle fut sans doute autrefois liée à une léproserie.
Sommaire
Localisation
La chapelle de la Madeleine était située en amont du pont, sur la rive de l'étang, tout près du château (voir plan).
Cette petite chapelle n'est aujourd'hui plus qu'un souvenir de vieilles cartes postales car, hélas, elle a été détruite en 1970, pour être remplacée par un parking et des toilettes publiques... Il est choquant et surprenant qu'on ait pu prendre la décision de détruire cet élément du patrimoine à une époque aussi tardive que 1970.
Il ne reste plus aucune trace de l'édifice sur place.
Description et datation
Cette chapelle pose interrogation quant à ses éventuels rapports avec l'École de Pont-Croix.
Ritalongi (1894) parle de cette chapelle en disant : "L'unique bas-côté, soutenu par trois belles arcades rondes..."
Abgrall (1905) décrit cette chapelle en qualifiant ses arcades en plein cintre comme "romanes" sans les rattacher explicitement à l'École de Pont-Croix (mais il ne faut pas oublier que cet auteur considérait le style de Pont-Croix comme purement roman et n'a jamais utilisé le terme d'École de Pont-Croix).
Il précise également que cette petite chapelle non voûtée mesurait 7,30 m × 4 m avec un collatéral sud de 2,10 m de large comprenant trois arcades en plein cintre sur des piliers octogonaux monolithes de 2,35 m de hauteur, assez minces (30 cm) et couronnés de chapiteaux moulurés de 65 cm de large. Cette différence importante entre la largeur du fut et la largeur du chapiteau (+35 cm) incite à penser que celui-ci présentait un encorbellement recevant l'intrados de l'arc, formule habituelle du style de l'École de Pont-Croix, mais rien ne l'atteste formellement.
Abgrall signale enfin dans le porche occidental, mur sud, une baie trilobée ayant les caractères du XIIIe siècle.
Pérennes (1928) signale brièvement cette chapelle comme rattachable à l'École de Pont-Croix.
Couffon (1988, mais première édition en 1959 donc avant la destruction de la chapelle) date l'édifice du XVIIe siècle en notant que dernier utilise des matériaux de récupération.
Un doute persiste donc sur la présence ou non d'éléments rattachables à l'École de Pont-Croix, en place ou en remploi, dans cette chapelle aujourd'hui disparue. Des photos de son intérieur existent certainement chez des particuliers. Peut-être des éléments des arcades ont-ils été récupérés ? L'appel est lancé...
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Pour le reste il s'agissait d'une petite chapelle à chevet plat, non voûtée, à clocher occidental à accès par les rampants et munie d'un volumineux porche occidental par rapport à la taille de l'édifice.
Les porches occidentaux sont rares en Basse-Bretagne, où on a toujours privilégié l'accès principal par un porche méridional. Il n'est donc pas impossible que cette chapelle ne soit que le chœur de la chapelle originelle, auquel on aurait secondairement accolé un porche après destruction de la nef. Mais Abgrall (1905) signale une baie ancienne (XIIIe siècle) sur ce porche, ce qui cadre mal avec cette hypothèse, à moins que cette baie n'ait été qu'un remploi. Abgrall émet également l'hypothèse que ce vaste porche était destiné à accueillir les lépreux sans les faire pénétrer dans l'édifice et, à l'appui de ceci, il mentionne la présence de trous multiples dans l'encadrement de la porte du chœur, trous pouvant correspondre aux scellements d'une ancienne grille de fer.
La formule du collatéral sud est localement peu fréquente, car lorsqu'un seul collatéral est présent c'est presque toujours un collatéral nord. La présence d'un collatéral peut étonner dans une si petite chapelle sans séparation entre chœur et nef, et cette présence renforce l'hypothèse que la chapelle telle qu'elle est connue n'était que l'ancien chœur d'un édifice plus grand, à clocher central sur arc diaphragme, la formule habituelle des édifices de l'École de Pont-Croix.
La réponse à toutes ces interrogations ne pourra évidemment plus jamais être apportée.
Fresques et peintures
Les lambris de cette chapelle était ornés de peintures liées à Marie-Madeleine, dont il ne nous reste aujourd'hui que la description détaillée faite par Abgrall en 1905, l'ensemble était déjà en mauvais état à cette époque :
- Marie-Madeleine dans son château de Magdala.
- Marie-Madeleine chez Simon le pharisien.
- Les trois Marie au tombeau.
- Noli me tangere.
- Marie-Madeleine à la Sainte-Baume.
- Marie-Madeleine en prière sur la montagne ou le Saint-Pilon.
- Marie-Madeleine élevée dans les airs par les Anges.
- Le trépassement de Marie-Madeleine.
- (autres panneaux délabrés ou disparus)
Le mur nord était orné d'une fresque représentant la Crucifixion et datée de 1700.
Références bibliographiques
- Abgrall J.-M. (1905), Les peintures de la chapelle de la Madeleine à Pont-l'Abbé, in Bull. Société Archéologique du Finistère 32: 201-205
- Couffon R. (posthume) & Le Bars A. (1988), Nouveau Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et Léon, ed. Association Diocésaine de Quimper + addenda & corrigenda (1993)
- Pérennès H. (1928), Notre-Dame de Penhors, Notice, ed. Bargain, Quimper : 65 pp.
- Ritalongi G.P. de (1894), Les Bigoudens, ed. Libaros, Nantes : 545 pp.
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