- Bōgu
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Le bōgu (防具?) désigne l’ensemble des protections utilisées lors de la pratique du kendo. Le terme officiel utilisé aujourd'hui au Japon pour désigner l'armure de kendo n'est pas bōgu mais kendo-gu. Néanmoins, le terme bōgu est toujours l'appellation la plus communément utilisée.
Sommaire
Généralité
Il n’y a pas véritablement de traces indiquant que le mot bōgu ait été utilisé pendant l’époque d'Edo (1600-1867). D’autres expressions comme dogu, bugu, take-gusoku servaient à désigner l’armure de protection destinée à l’entraînement militaire. La première occurrence du terme bōgu apparaît à l’ère Meiji (1868-1912) au moment où l’armée japonaise fut restructurée sur le modèle français. Il est alors employé par les militaires.
Le bōgu se compose d’un :
- men (面?) : protection du visage, du crâne, de la gorge et des épaules
- kote (甲手?) : protection des mains, des poignets et des avant bras
- dō (胴?) : protection du torse et du ventre
- tare (垂れ?) : protection de la ceinture et des cuisses.
Ces éléments sont attachés au corps par les himo (corde, ficelle): le men est maintenu par un nœud derrière la tête. Le pratiquant le met après avoir placer sur sa tête le tenugui qui permet d'empêcher la sueur de tomber dans les yeux. La do est attaché en 3 points: 2 au niveaux des épaules, le dernier au niveau des reins. Les himo des kote ne doivent ni trop serrer ni être trop lâches, pour laisser les poignets libres, et amortir les coups. Le tare est noué sous le premier pan : le nœud doit être invisible. L'habillage et le port du bōgu sont des éléments essentiels de l'étiquette du kendo.
En plus d’être des protections, à l’exception du tare, ces pièces forment les cibles (ou datotsu-bui) devant être atteintes par le shinai. Il permet aux combattants de porter une frappe franche sans risque de blesser le partenaire et protège des mauvais coups.
Les bōgu sont essentiellement produits au Japon, en Corée et en Chine (aussi à Taïwan).
Histoire
Le bōgu a été inventé en même temps que le kendo moderne, au XVIIIe siècle. Sa forme est inspirée des yoroi, les armures des samouraïs. Il a peu évolué depuis.
Les matériaux utilisés
Pour le men :
Pour les kote
- du coton rembourré, surpiqué et teinté à l’indigo sur l’avant bras
- du cuir, rembourré le plus souvent avec du poil de daim sur les mains
Pour le dō :
- traditionnellement des lamelles de bambou recouvertes de cuir laqué, aujourd’hui le plus souvent cette forme est imitée en plastique
- du cuir doublé et surpiqué pour la partie supérieure
Pour le tare
- du coton rembourré, surpiqué et teinté à l’indigo
Des pièces de cuir peuvent être ajoutées sur le coton. Le cuir utilisé est traditionnellement du daim ou du chevreuil, mais on trouve aujourd’hui aussi du cuir de vache ou des matériaux synthétiques.
Un bōgu pèse entre 6 et 8 kilogrammes.
Les différentes qualités
La qualité d’un bōgu dépend de trois facteurs : les matériaux utilisés, l’intervalle de la surpiqure, et le niveau de l’artisan. Il existe deux grandes familles de qualité de bōgu :
- Les bōgu faits à la main. Ils sont essentiellement fabriqués au Japon, les surpiqures et l’assemblage est fait à la main. Ceci permet de faire une surpiqure dite en « diamant » reproduisant un peu la texture du papier à bulles. Ces bōgu sont réputés de grande qualité, confortables, souples, très protecteurs et durables. Ils sont aussi les plus chers. On les reconnaît par la distance entre les surpiqures qui est donnée en bu, unité de mesure japonaise. Un bu mesure environ 3 mm. Ces distances vont en général de 3 à 1 bu.
- Les bōgu faits à la machine. Les surpiqures et parfois le montage sont faits à la machine. Cette technique recouvre une large gamme de qualité, d’excellent, à médiocre. On les reconnaît par la distance entre les surpiqures qui est donnée en millimètres. Ces distances vont en général de 8 à 1 mm.
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