- Bertrand de Fénelon
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Le comte Bertrand Alfred Marie de Salignac-Fénelon (né le 17 avril 1878 à Paris et mort le 17 décembre 1914 à Mametz) est un diplomate français qui fut un ami proche de Marcel Proust.
Sommaire
Biographie
Bertrand de Fénelon est le fils cadet du général-comte Adolphe Louis Émile Frédéric de Salignac-Fénelon (1815-1886). C'est un beau jeune homme blond aux yeux bleus (comme Robert de Saint-Loup) qui fait la connaissance de Proust à l'automne 1901 par l'intermédiaire du prince Antoine Bibesco. Proust, Bibesco et Fénelon forment un trio signataire d'un pacte secret d'amitié, selon lequel chacun doit tout raconter aux autres signataires de ce qui se dit sur eux.
Bertrand de Fénelon est moqué pour son avarice, mais il est fort aimé de ses proches, et l'on songe même à le fiancer à Simone, la fille de Gaston Arman de Caillavet. En fait le jeune homme verse autour de 1908 dans le « bimétallisme[1]. » C'est un homme franc, aux idées de gauche, anticlérical et partisan d'Émile Combes[2].
L'affection de Proust qui ne peut être satisfaite de Bibesco, fantasque et grand amateur de femmes, se porte sur Fénelon, plus secret, à partir de l'été 1902. L'écrivain alité la plupart du temps se sert de Bibesco comme intermédiaire pour avoir des nouvelles de Fénelon. Il le prend comme modèle pour certains traits de Saint-Loup, ainsi lorsque le jeune homme, faisant fi du qu'en dira-t-on, marche sur les banquettes du restaurant Larue pour aller chercher le manteau de Proust, épisode amical qu'il n'oubliera jamais. Proust retranscrit cette preuve d'amitié dans À la recherche du temps perdu.
Fénelon l'accompagne en voyage à Amboise, puis en Belgique et en Hollande[3] en automne 1902. Proust est miné par l'inquiétude, car il ne peut avouer ses sentiments à son ami, qui lui-même n'est pas encore au fait de ses propres penchants.
Il entre dans la diplomatie (comme Robert de Billy, autre ami de Proust, mais plus âgé que Fénelon). Il est nommé attaché d'ambassade à Constantinople, où il part en décembre 1902[4]. Proust le revoit pendant un congé en 1904[5], puis épisodiquement par la suite, notamment en 1910.
Proust n'apprendra la mort du sous-lieutenant de Fénélon au 236e régiment d'infanterie, qu'en mars 1915. Il écrira des lettres à ce sujet fort émouvantes à son entourage.
La plupart de la correspondance de Proust et de Fénélon a été détruite par sa famille.
Notes et références
- Mot proustien signifiant bisexualité
- Jean-Yves Tadié, op. cité, p. 461
- Gand, Bruges, Delft, Amsterdam en particulier
- gare de Lyon, le 8 décembre avec Georges de Lauris, où le jeune diplomate prend l'Orient-Express Proust l'accompagne à la
- Saint-Pétersbourg Fénelon est en poste à
Bibliographie
- Marcel Proust, Quelques lettres de Marcel Proust à Jeanne, Simone et Gaston Arman de Caillavet, Robert de Flers et Bertrand de Fénelon, Hachette, 1928
- Jean-Yves Tadié, Marcel Proust, Paris, Gallimard, 1996
Voir aussi
Catégories :- Naissance en 1878
- Décès en 1914
- Modèle de Proust
- Naissance à Paris
- Comte français
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