- Bataille de Nazareth
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Bataille de Nazareth Artiste Antoine-Jean Gros Année 1801 Type Peinture d'histoire Technique peinture à l'huile Dimensions (H × L) 135 cm × 196 cm Localisation Musée des Beaux-Arts de Nantes, Nantes modifier Bataille de Nazareth est un tableau peint par Antoine-Jean Gros en 1801 qui représente le général Junot qui met en déroute l’armée turque lors de la campagne d'Égypte.
Contexte
Ce tableau, décidé par ordre du jour du 21 avril 1799 a été mis en compétition entre Hennequin, Tauray, Caraffe et Gros. Le jury dans lequel se trouvait Junot décerna le prix de 12000 Francs à Gros. Celui-ci présenta une esquisse au Salon de 1801. Ce tableau devait avoir des dimensions considérables ; il était esquissé et Gros allait passer à son exécution définitive lorsque le premier consul Bonaparte le fit réduire de moitié par jalousie pour Junot, le héros du combat. Ainsi sur l'autre moitié de la toile, Gros peignit Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa terminé en 1804.La notice explicative de Gros permet aisément d'identifier les personnages de l'esquisse.
Description
Conformément au programme du concours, Junot que l'on voit de profil est monté sur son cheval blanc. Il tue un mamelouk à la tête d'un coup de pistolet en même temps qu'il en blesse un autre avec son sabre. Ce dernier glisse de sa monture qui se cabre dans les bras d'un nègre. Il a renversé le fils de l'ancien pacha d'Acre qui gît à ses pieds. Desnoyers "monté sur un cheval bai normand" se trouve juste devant Junot, tandis que Duvivier,monté sur un cheval noir, conduit une charge de cavalerie en haut à droite de la composition. Des soldats reçoivent à la baïonnette la charge fougueuse d'un cavalier turc, qui s'élance sur eux au galop, les bras croisés, avec une résignation toute fataliste.
Analyse
Le Combat de Nazareth est un des rares tableaux de bataille qui rendent tout le mouvement et toute la fougue de l'action. On y voit la chaleur de la bataille, avec ces couleurs jaunes. Il y a des effets de réalisme (les soldats regardent en dehors de la toile, en opposition au néoclassicisme). Les soldats sont à la même échelle que le général, il y a là une absence de centre, un certain désordre dans cette bataille. Gros n'a pas pu faire le portrait de Desnoyers et Duvivier, morts depuis au champ d'honneur et leurs visages restent indistincts mais le soin apporté à la représentation de leur monture dénote une grande affection pour les chevaux qui était partagée dans les rangs de l'armée. Au centre, un français et un turc s'arrachent un étendard, leurs chevaux abattus n'ont pas encore eu le temps de se relever. Le côté gauche de la toile est occupé par un petit groupe de soldats isolés, entourés de cadavres et qui se défendent héroïquement contre une nuée de cavaliers ennemis. Tous ces groupes sont liés par l'habile disposition des grandes lignes de la composition, par l'harmonie d'un coloris vrai et soutenu. L'exactitude des dispositions stratégiques et de la topographie, la vérité des portraits, des costumes, de cette lumière d'Orient, qui baigne toute la toile, obscurcie ça et là de nuages de poudre, font de ce tableau une des plus belles pages d'histoire. Gros peint dans ce tableau la violence des combats en désaccord avec son maitre Jacques-Louis David. Il y a un intérêt pour les détails horribles, là où David représentait un Jean-Paul Marat déjà mort dans son tableau La Mort de Marat: Gros peint par exemple un homme qui transperce de son épée un mamelouk. La forte présence de couleur rouge renforce cette sensation de violence, de sang dans ce tableau.
Tous ces nouveaux motifs, ces nouvelles méthodes de travail montrent que ce tableau est en opposition au néoclassicisme.
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