- Barrage de Malpasset
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Barrage de Malpasset Géographie Pays France Subdivision Provence-Alpes-Côte d'Azur Coordonnées Cours d'eau Reyran Objectifs et impacts Vocation Irrigation Date de mise en service 1954 Barrage Type Barrage voûte Hauteur du barrage (lit de rivière) 60 m Réservoir Volume du réservoir 48,1 M m3 Surface du réservoir 200 ha Irrigation Surface irriguée - ha Géolocalisation sur la carte : France
modifier Le barrage de Malpasset est un ancien barrage français situé au-dessus de Fréjus, dans le Var. Sa rupture le 2 décembre 1959, cinq ans après sa construction, compte parmi les plus grandes catastrophes civiles du XXe siècle en France, faisant quatre cent vingt-trois morts et disparus.
Sommaire
Construction
C'est un barrage de type voûte, sa conception fut confiée à André Coyne, spécialiste du barrage-voûte, par le Conseil Général du Var. Sa mise en eau se fait en 1954.
Le but de ce barrage était d'irriguer la plaine proche de Fréjus en retenant les eaux du Reyran, torrent qui ne coule qu'en hiver.
Catastrophe de Malpasset
Durant les années qui précèdent le sinistre, le lac du barrage ne put se remplir en raison du manque de pluies sur la région et de divers problèmes d'expropriation.
En revanche, fin 1959, les pluies sont diluviennes sur la Côte d'Azur. Il pleut sans discontinuer pendant un mois. Au moment où les autorités ouvrent les vannes du barrage, il est déjà trop tard, ce dernier a bougé[1].
Le 2 décembre 1959 la voûte du barrage se fissure et à 21 h 13, il cède. Une vague de quarante mètres de haut (soit cinquante millions de mètres cubes d'eau) déferle dans la vallée du Reyran à soixante-dix kilomètres à l'heure, dévastant campagnes et fermes. Elle atteindra la ville de Fréjus 20 minutes plus tard, avant de se jeter dans la mer. Des blocs de pierre pesant jusqu'à six cents tonnes dévalent la colline et détruisent le quartier de Malpasset.
On compte quatre cent vingt-trois morts et disparus, certaines familles sont décimées : il s'agit de la plus grosse catastrophe de ce genre jamais survenue en France. Le barrage ne fut jamais reconstruit. Ses ruines sont aujourd'hui un but d'excursion.
Analyse des causes
La rupture du barrage est imputée à la résistance insuffisante de la roche sur laquelle il s'appuyait, et non à la structure du barrage lui-même, mais aussi à la surveillance insuffisante d'un ouvrage resté pratiquement inutilisé depuis sa construction.
La roche d'appui était constituée de gneiss très hétérogènes faillés à toute échelle et très déformables. Elle était susceptible de devenir très étanche sous la poussée du barrage, un phénomène inconnu à l'époque. La poussée du barrage a ouvert une fissure à son pied amont (bien visible sur la rive droite) permettant à l'eau d'exercer une forte pression en profondeur et de faire glisser un dièdre rocheux limité par une faille située à l'aval. Le pied de l'aile gauche n'étant plus buté, toute la poussée de la coque s'est reportée sur la culée de béton en haut de la rive ; lorsque cette culée a chassé, l'arc-boutement des plots du barrage a disparu et ils se sont rompus en flexion[2]).
Le 28 mai 1971, après plusieurs années d'enquêtes judiciaires, la catastrophe est attribuée à la fatalité, avec un arrêt du Conseil d'État mettant en avant l'emplacement du barrage, construit sur une roche peu homogène, des failles géologiques « ni décelées, ni soupçonnées » lors des travaux de prospection, et les très fortes précipitations enregistrées lors des semaines précédant le drame[3]. Cependant, les rescapés sont persuadés que tout n'a pas été dit[4].
Autres caractéristiques
- Longueur de la voûte : 222 m
- Épaisseur au sommet : 1,5 m
- Épaisseur à la base : 6,82 m
- Largeur de l'évacuateur de crues : 30 m
Commémoration
En décembre 2009, un mémorial en souvenir des disparus est inauguré à Fréjus. Sur ses six colonnes dressées vers le ciel, le sculpteur a inscrit la phrase lancée par le général de Gaulle après le drame : « Que Fréjus renaisse ! ».
Notes et références
- La catastrophe de Malpasset en 1959 », sur www.ecolo.org. Frank Bruel, «
- La Revue française de Géotechnique no 131-132, publiée fin 2010, consacre 4 articles au barrage de Malpasset, par Carrère, Duffaut, Goguel et Habib
- Décision no 76216 du 28 mai 1971, sur le site du Conseil d'État.
- Le Figaro, 28 novembre 2009. « Fréjus commémore les 50 ans de la catastrophe de Malpasset »,
Voir aussi
Article connexe
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- J. Bellier, « Le barrage de Malpasset », dans Travaux, no 389, juillet 1967, p. 3-63.
- Jean Bernaix, Étude géotechnique de la roche de Malpasset : contribution à l'étude de la stabilité des appuis de barrages-voûtes, Dunod, Paris, 1967, 216 p.
- Commission d'enquête du barrage de Malpasset. Rapport définitif, ministère de l'Agriculture, 1960, 4 vol.
- Olivier Donat, La tragédie Malpasset, impr. Lacoste, Mont-de-Marsan, 1990, 59 p.
- Marcel Foucou, Malpasset : une tragédie déjà entrée dans l'histoire : naissance, vie, mort d'un barrage, M. Foucou, Fréjus, 1978, 40 p.
- J. M. Hervouet et D. Roude, Simulation numérique de la rupture du barrage de Malpasset, Laboratoire national d'hydraulique, EDF, Clamart, 1996, 30 p.
- (de) Max Herzog, Elementare Talsperrenstatik, éd. W. Neuwied, 2000, 194 p. (ISBN 3-8041-2070-9).
- Pierre Neyron, Le Drame de Malpasset, éditions du Scorpion, Paris, 1961, 224 p.
- Vito Valenti et Alfred Bertini, Barrage de Malpasset : de sa conception à sa rupture, Société d'histoire de Fréjus et de sa région, éd. du Lau, Le Pradet, 2003, 224 p. (ISBN 2-8475-0088-X).
Filmographie
- « Journal télévisé du samedi 5 décembre 1959 : la catastrophe de Fréjus ; rupture du barrage de Malpasset ; la situation à Fréjus », in Sujets d'actualité du 24 septembre 1959 au 5 décembre 1959, Institut national de l'audiovisuel, Paris, 1996 (VHS + livret)
Liens externes
- Une étude de deux élèves de l'École des mines de Nancy
- Barrage de Malpasset sur Portail Fréjus
- ina.fr : interview télévisée d'André Léotard quelques jours après la catastrophe du barrage de Malpasset.
- Site dédié à la catastrophe de Malpasset et à ses causes
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